Forte demande européenne des tests de dépistage du COVID-19

Alors que certains pays européens aux prises à une seconde vague de COVID-19 lancent des tests de masse, les fabricants chinois de kits de dépistage pourraient bénéficier de nouvelles commandes de ces pays, mais devront également faire face à une concurrence accrue de la part des fabricants étrangers, selon les observateurs du secteur.

Selon Guangzhou Wondfo Biotech, un fabricant chinois de kits de dépistage du COVID-19, le nombre des commandes de l’étranger a augmenté dans un contexte de forte hausse des infections. « Avec la montée en flèche des commandes de l’étranger, la société a pris une série de mesures pour augmenter la capacité de production de kits de dépistage d’antigènes, avec une production atteignant 1,8 million d’unités par jour par rapport aux 300 000 unités précédentes », la société a-t-elle fait savoir dimanche. Les kits de Wondfo ont déjà été exportés dans plus de 70 pays et régions d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine.

La semaine dernière, l’Administration nationale des produits médicaux a approuvé les tests d’antigènes développés par Wondfo et Beijing Jinwofu Bioengineering Technology, élargissant les types de kits de dépistage du COVID-19 disponibles et augmentant l’offre pour mieux répondre à la demande. Les nouveaux produits de Wondfo ont obtenu la certification CE de l’Union européenne en août dernier, et ils sont fabriqués pour les ventes à l’export.

Cette approbation a été obtenue alors qu’en Europe, de nombreuses régions ont décidé d’effectuer des tests de masse pour dépister le COVID-19, en raison d’une deuxième vague qui balaie le continent. La Slovaquie a demandé à chaque adulte de se faire tester deux fois dimanche, et chaque habitant de Liverpool était tenu de le faire à partir de vendredi.

La Slovaquie compte environ 5,45 millions d’habitants, bien moins que la population de Qingdao, dans la province orientale du Shandong, où 9 millions de personnes avaient été testées le mois dernier. Bien que les tests d’antigènes donnent des résultats en moins de 20 minutes, ils doivent être utilisés en complément aux méthodes actuelles de diagnostic et non pour constituer la seule base de diagnostic du COVID-19.

Si davantage de pays européens décidaient d’acquérir les nouveaux kits de test d’antigènes, les fabricants chinois pourraient voir la demande augmenter, a déclaré Bai Yu, président de la branche des appareils médicaux de l’Association chinoise du matériel médical et pharmaceutique.

Le secteur connaît une demande croissante depuis le début du COVID-19. Les bénéfices de certains des leaders du marché ont été considérablement renforcés. Selon les résultats au troisième trimestre, le bénéfice net des trois premiers trimestres pour BGI Genomics, un leader du secteur en Chine, a été multiplié par neuf sur un an en raison de la demande croissante. Les bénéfices d’un autre fabricant chinois, Dian Diagnostics, ont augmenté de 156 % à 899 millions de yuans (135,9 millions de dollars) au troisième trimestre.

Cependant, contrairement aux mois de mars et avril, alors que les exportateurs chinois dominaient quasiment l’offre mondiale, les fabricants chinois ne manquent pas de concurrents dans la production de kits de test d’antigènes, a déclaré M. Bai. « Les fabricants chinois, petits et grands, ont dominé l’offre mondiale à l’époque parce qu’ils avaient été les premiers à répondre au COVID19 », a-t-il déclaré. « Maintenant, des géants pharmaceutiques ont rejoint la concurrence. »

Fin septembre, la société américaine Becton Dickinson avait déclaré que ses produits de test d’antigènes rapide avaient reçu le feu vert en Europe. D’autres sociétés médicales étrangères comme Roche et Qiagen avaient aussi annoncé qu’elles étaient prêtes à lancer leurs propres tests d’antigènes rapides pour le dépistage du COVID-19 en septembre.