Croissance annuelle prévue de 2,5 % pour le PIB chinois

Malgré la pandémie de nouveau coronavirus et les conflits commerciaux avec les Etats-Unis, la croissance du PIB de la Chine serait montée à près de 5 % au 3e trimestre. D’après les prévisions, elle pourrait atteindre les 2,5 % pour l’ensemble de l’année, ce qui ferait d’elle la seule économie majeure au monde à enregistrer une croissance positive, grâce au soutien politique fort de Beijing.

Lundi, le Bureau national des statistiques (BNS) de Chine va publier les chiffres du PIB pour le 3e trimestre, mais de nombreux analystes économiques chinois se disent confiants quant à la croissance économique au cours de cette période. La Chine a accompli une « reprise en V » avec une croissance à 3,2 % au cours du 2e trimestre après un déclin de 6,8 % au 1er trimestre.

Lian Ping, le directeur de l’Institut Zhixin de recherche en investissements, souligne que la consommation domestique jouera un rôle majeur dans l’expansion de la croissance au 2e semestre.

Au cours des seules vacances du mois d’octobre, plus de 600 millions de personnes ont voyagé à travers le pays, générant des revenus touristiques de plus de 450 milliards de yuans, ce qui reflète un rebond fort du marché après la pandémie.

« Le rebond de la consommation devrait permettre d’augmenter les revenus gouvernementaux, ce qui se reflétera par une augmentation des investissements dans les infrastructures », explique Lian Ping. Selon lui, l’investissement dans les infrastructures pourrait être un autre moteur de la croissance pour le restant de l’année.

Yin Xingmin, un professeur du Centre de Chine pour les études économiques affilié à l’Université Fudan, remarque que davantage de mesures de soutien politique − notamment par des obligations émises par les gouvernements central et locaux − sont attendues. D’après ses estimations, la croissance du PIB au 3e trimestre a atteint les 5 à 6 % et la croissance annuelle pourrait être d’environ 2,5 %.

« Les régions comme la province méridionale de Guangdong − à la pointe de la réforme et de l’ouverture − devraient faire l’objet de plus de soutien de la part du gouvernement et pourraient connaître une croissance économique plus importante que le reste du pays », note-t-il.

Dans le même temps, la deuxième vague de la pandémie, qui a déferlé sur de nombreuses parties de l’Europe et des Etats-Unis, a frappé plus durement que prévu la production mondiale, ce qui a engendré à son tour une hausse des importations depuis la Chine.

Les données publiées par l’Administration générale des douanes chinoises montrent que le commerce total de marchandises sur les 3 premiers trimestres a atteint les 23 120 milliards de yuans (2946 milliards d’euros), avec une croissance de 0,7 % en glissement annuel. De fait, le taux de croissance cumulé du commerce extérieur est devenu positif pour la première fois cette année.

« La deuxième vague de l’épidémie a frappé durement la chaîne mondiale d’approvisionnement, ce qui a engendré une augmentation des importations depuis la Chine », fait remarquer Cao Heping, un professeur de la Faculté d’économie de l’Université de Beijing, prévoyant une poursuite de cette tendance si la pandémie ne diminue pas.

Toutefois, les experts s’accordent sur le fait que le commerce extérieur n’est pas le principal moteur de l’économie chinoise, le pays orientant sa structure industrielle vers le marché domestique, où la consommation publique post-pandémie apparaît plus forte.

Depuis la fin du mois d’août, la situation épidémique a été relativement stable en Chine et les dépenses des consommateurs ont explosé. Selon Cao Heping, cette libération d’une demande longtemps refoulée s’est particulièrement exprimée au cours des vacances du mois d’octobre et devrait encore se démontrer lors de la fête commerciale en ligne du « Double 11 ».