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Les entreprises chinoises conseillées de rester aux États-Unis alors que la réglementation se resserre

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 09. 2020 | Mots clés : entreprises chinoises

Il a été conseillé aux entreprises chinoises opérant aux États-Unis de rester sur place tout en faisant face à une réglementation accrue de l'administration américaine.

« Accrochez-vous » et « continuez à bâtir ces relations autant que vous le pouvez » est le conseil que l'ancien ambassadeur américain en Chine Max Baucus a donné aux entreprises chinoises aux États-Unis. Parce que « cela aussi passera », et « l'hostilité contre la Chine va s'éteindre ».

Cette période de tensions ne durera pas plus d'un an ou deux de plus, a avancé M. Baucus face à des chefs d'entreprise chinois lors d'un récent séminaire en ligne organisé par la Chambre de commerce générale de Chine aux États-Unis. « Les deux pays ont besoin l'un de l'autre », a-t-il déclaré.

« Nous devons travailler avec la Chine. Il n’y pas d'alternative. La Chine n’ira nulle part. C'est un pays qui fait quatre fois notre population, et son PIB dépassera celui des États-Unis d'ici quelques années », a noté M. Baucus.

En parlant des pressions récentes sur TikTok, WeChat et d'autres entreprises chinoises, il a avancé que ces actions conduisaient simplement la Chine à « redoubler d’efforts et à aller (dans sa) propre direction ».

« Et croyez-moi, quand elle fera cela, elle réussira très bien », a-t-il affirmé.

« Les Chinois sont très industrieux. Ils sont très intelligents et ils travaillent très dur. Et plus nous essayons de rabaisser la Chine, plus cela va nuire aux États-Unis, car la Chine ira ailleurs », a affirmé M. Baucus. « Ils trouveront des moyens de faire avancer les choses. Ils le feront ».

« Ils ont des milliers d'années d’expérience derrière eux. Nous devons trouver un moyen de travailler avec eux, pas contre eux », a-t-il ajouté.

Craig Stronberg, directeur de PwC aux États-Unis, a averti que les entreprises chinoises - en particulier lorsqu'elles investissent aux États-Unis - devraient comprendre que des mesures protectionnistes peuvent être créées par le biais de lois ou de décrets.

Selon lui, le Comité des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) en est un exemple. Le comité gouvernemental est dirigé par le département du Trésor et comprend de hauts responsables du département de la Justice et du département de la Sécurité intérieure. Son rôle est d'enquêter sur les acquisitions impliquant des sociétés étrangères qui peuvent présenter des risques pour la sécurité nationale.

« C'est quelque chose qui est en place, et ces régulateurs vont agir peu importe qui est à la Maison Blanche », a déclaré M. Stronberg.

En revanche, les décrets exécutifs, qui ont force de loi, peuvent être modifiés à tout moment soit par le président qui les a émis, soit par un autre président.

Jeffrey Sachs, économiste et conseiller aux Nations Unies, a indiqué que des préoccupations en matière de confidentialité avaient été citées par l'administration américaine lorsqu’elle a ciblé des entreprises chinoises comme TikTok et WeChat, mais il a précisé les entreprises américaines ne sont pas réglementées de la même manière sur ces questions.

Tout en reconnaissant le rôle du CFIUS en tant que « garde-fou pour des technologies qui sont nouvelles et qui continuent d'évoluer à une vitesse sans précédent », M. Sachs a souligné que les entreprises américaines ont plus de données sur les citoyens d'autres pays que toute autre entreprise dans le monde.

Posez davantage de questions

Une partie du problème, en particulier pour les entreprises chinoises aux États-Unis, est qu'elles ont dû faire face à un CFIUS renforcé qui se concentre sur trois domaines : les données, les technologies critiques et les infrastructures critiques, a-t-il indiqué.

Il est souvent difficile pour les entreprises chinoises de comprendre le rôle du CFIUS et de définir les « technologies critiques », a avancé M. Stronberg, mais il est important de savoir que les données affectent la façon dont les régulateurs américains considèrent les investissements chinois et autres investissements étrangers, ce qui pourrait ne pas avoir été le cas il y a quatre ou cinq ans.

Son conseil aux entreprises chinoises qui investissent aux États-Unis est non seulement de poser toutes les questions habituelles sur la valeur d'un partenariat ou d'un investissement potentiel, mais aussi de demander quelles données elles vont potentiellement acquérir dans le cadre de l'opération et réfléchir à la manière dont les organismes de réglementation vont examiner cela.


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Source:french.china.org.cn