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Les fondamentaux de l’économie chinoise créent les conditions d’un rebond

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 09. 2020 | Mots clés : COVID-19,économie chinoise

Face aux répercussions socioéconomiques de l’épidémie de COVID-19, le gouvernement chinois s’est efforcé d’en réduire l’impact et de stimuler la reprise. C’est d’ailleurs ce que stipulait le Rapport de travail du gouvernement présenté le 22 mai 2020 à la troisième session de la XIIIe Assemblée populaire nationale, en préconisant de maintenir les «six stabilisations », à savoir les mesures visant à stabiliser l’emploi, la finance, le commerce extérieur, les capitaux étrangers, les investissements et les anticipations, et en assurant les « six garanties », à savoir garantir l’emploi, le bien être de la population, le maintien du dynamisme des acteurs du marché, la sécurité alimentaire et énergétique, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement ainsi que le fonctionnement des administrations de base.

Des résultats significatifs ont été obtenus dans les efforts de prévention et de contrôle de l’épidémie et avec la reprise progressive de l’activité, le PIB chinois a connu une croissance de 3,2 % sur un an au deuxième trimestre, au-delà des anticipations. 

La stabilité des fondamentaux économiques et l’amélioration des conditions de l’activité ont permis un tel rebond. Elles sont à mettre au crédit des efforts considérables déployés par les autorités à tous les niveaux pour endiguer rapidement la propagation de l’épidémie, assurer la santé et la sécurité de la population, et permettre dans les meilleures conditions possibles une reprise progressive et ordonnée de l’activité. La Chine n’a pas lésiné sur les moyens, notamment budgétaires, pour effectuer un atterrissage en douceur : le déficit budgétaire s’est creusé de 1000 milliards de yuans, financé par des bons du Trésor émis spécialement pour lutter contre les effets de l’épidémie. Les entreprises en ont pleinement profité, notamment par une réduction de leur fiscalité et des aménagements spécifiques dans le paiement des cotisations sociales. Ces mesures ciblées et opportunes leur ont permis d’amortir le choc, notamment pour les plus vulnérables des PME, mais surtout pour les microentreprises et les entrepreneurs individuels, dont la capacité d’autofinancement est limitée et la résilience face à une baisse de l’activité faible. Les indices des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier et d'activité des entreprises non manufacturières reflètent la confiance du marché et demeurent légèrement positifs depuis le mois de mars. Le cycle économique s’est en effet rétabli et renforcé au second trimestre : la valeur ajouté des entreprises industrielles croît rapidement, la consommation repart et les investissements en immobilisations ont augmenté de 4,8 % sur un an. 

Cette reprise lente doit néanmoins s’accompagner d’un rebond vigoureux. Pour relancer la machine économique en cette année qui marquera l’entrée dans la société de moyenne aisance à tous égards et l’éradication de la pauvreté, et en dépit des défis à court terme, ainsi que de certaines faiblesses structurelles, la Chine redouble d’efforts pour poursuivre et accélérer le rythme des réformes et faciliter l’insertion de tous les acteurs économiques dans la nouvelle ère. 

Tout d’abord, sur le plan des mécanismes de marché, la priorité a été donnée à l’allocation rationnelle des facteurs de production, notamment en favorisant une meilleure adaptation des chaînes industrielles et d’approvisionnement aux contraintes, voire même aux pressions extérieures. Deux voies complémentaires sont suivies depuis quelques années, à savoir l’innovation indépendante dans les secteurs émergents, qui favorise l’optimisation des mécanismes de marché, et la réforme réglementaire, qui facilite la libéralisation du marché et l’environnement des affaires. Ces deux voies seront approfondies car elles permettent la transition vers un développement de haute qualité. 

Ensuite, au niveau de l’emploi, les pressions ont été telles au cours du second trimestre qu’il a été nécessaire de mener une bataille sur plusieurs fronts. Il a fallu d’un côté s’assurer que les plus vulnérables, des jeunes diplômés aux travailleurs migrants notamment, puissent trouver du travail ou retourner à leur poste, et de l’autre, mener de front la prévention et le contrôle de l’épidémie et la reprise ordonnée de l’activité avant d’éviter une vague de licenciements et les mises au chômage technique. Les dispositifs d’aide à l’emploi ont porté leurs fruits, puisque le taux de chômage urbain recensé en juin était de 5,7 %, soit une diminution de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois précédent, la seconde baisse consécutive sur deux mois. A la fin du mois de juin, 5,64 millions de nouveaux emplois urbains avaient ainsi été créés, atteignant 62,7 % de l'objectif annuel, alors même que la pression sur l'emploi reste encore relativement élevée. 

Par ailleurs, il a été nécessaire de relancer la demande intérieure. Le vaste marché intérieur de la Chine, qui compte une classe moyenne évaluée à 400 millions de personnes, permet d’absorber le choc de l’épidémie et de la contraction de la demande mondiale. Tout a été prévu pour stimuler la consommation, notamment en termes d’orientation et d’environnement. En plus des incitations financières (comme par exemple la distribution de coupons de consommation) et des activités promotionnelles des grandes plateformes de e-commerce, le Conseil des affaires d’Etat a décidé en mai d’accélérer la transition vers la 5G et les véhicules verts, d’améliorer la modernisation des infrastructures et des services en milieu périurbain et rural, et de faciliter l’intégration des zones rurales et urbaines, tout en investissant massivement dans les grands projets (TGC, centrales hydroélectriques, etc.) afin de pourvoir aux lacunes existantes et de fournir les bases et les conditions nécessaires à la reprise de la consommation.  

Enfin, le processus d’ouverture de la Chine n’a nullement été entamé, au contraire, qu’il s’agisse de la construction et de l’extension des zones de libre-échange, de l’assouplissement continu des listes négatives, de la multiplication des trains de fret Chine-Europe, des projets dans le cadre de l’initiative « Ceinture et Route » et de la coopération sino-africaine, ainsi que des échos prometteurs vis-à-vis de la 3e édition de l’Exposition internationale des importations de Chine. 

L’adversité n’a aucunement écorné la détermination de la Chine à mener ses chantiers pour la conduire vers une société de moyenne aisance et faire advenir une communauté de destin pour l’humanité. L’épidémie aura montré la résilience de la « voie chinoise » et la capacité du pays à rebondir grâce à une gouvernance judicieuse et des fondamentaux solides. 


par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing) 


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Source:french.china.org.cn