Les entreprises françaises misent sur la position clé de la Chine dans la chaîne d'approvisionnement mondiale

Malgré les tendances anti-mondialisation et protectionnistes croissantes qui se manifestent aux Etats-Unis, la Chine et la France continuent d'avancer et d'approfondir la coopération économique et commerciale bilatérale. Les entreprises françaises ont déjà trouvé de belles opportunités de développement en Chine ; en fait, à l'ère post-pandémie, leur confiance dans le marché chinois ne fera même qu'augmenter, pariant sur le rôle important de la Chine dans l'économie mondiale et la chaîne d'approvisionnement.

« Avec l'ouverture de plus en plus large de la Chine, notre confiance dans le marché chinois est plus forte que jamais », a ainsi déclaré le 28 août le Groupe L'Oréal, un groupe de beauté basé en France, ajoutant que « La Chine est le deuxième plus grand marché de consommation du monde ; à mesure qu'elle continue de se renforcer, son rôle dans l'économie mondiale et la chaîne d'approvisionnement ne fera que s'accroître ».

La Chine est désormais le deuxième marché de L'Oréal, ce qui a conduit le marché de l'Asie-Pacifique à devenir le premier marché régional du groupe. Suite à une série de mesures gouvernementales et de politiques bénéfiques à la stimulation de la consommation et à l’augmentation du niveau de qualité de la consommation, L'Oréal a vu ses ventes augmenter de 17,5% en Chine au premier semestre de cette année, en fort contraste avec la baisse des ventes de 11,7% dans le monde par rapport à la même période. 

Le groupe français a par ailleurs annoncé qu'il se préparait à la 3e édition de la Foire internationale des importations de Chine (China International Import Expo, CIIE) qui se tiendra à Shanghai en novembre. « Nous pensons qu’une Chine qui continue de devenir plus résiliente et plus ouverte, une Chine où des centaines de millions de personnes aspirent à une vie meilleure et une Chine qui n’a jamais été aussi importante dans la chaîne de valeur mondiale créera certainement de plus grandes opportunités pour notre développement », a-t-il souligné.

De son côté, l'avionneur européen Airbus -présent en Chine depuis plusieurs décennies maintenant- a déclaré le 28 août que la Chine n'était pas seulement un marché important pour l'entreprise, mais un partenaire stratégique à long terme et un acteur clé de la chaîne d'approvisionnement mondiale d'Airbus. Avec plus de 1 800 avions actuellement en service en Chine, Airbus détient environ 50% du marché, contre 9% seulement en 1995. Dans le même temps, avec plus de 320 hélicoptères à travers le pays, Airbus Helicopters détient une part de marché de 36% dans le secteur chinois des hélicoptères civils.

« Nos stratégies en Chine ne changeront pas à long terme. Nous restons confiants dans les perspectives du marché chinois de l'aviation », a affirmé Airbus, notant que bien que la pandémie puisse aplatir ou ralentir la trajectoire de croissance de l'industrie aéronautique dans les années à venir, les tendances fondamentales ne changeront pas.

Dans un autre domaine, selon des hommes d'affaires français, alors que l'accent mis récemment par la Chine sur l'amélioration écologique devient plus profond, le marché chinois offre également un énorme potentiel aux entreprises françaises dans un certain nombre de nouveaux secteurs, tels que le recyclage des déchets. « Nous avons constaté une meilleure sensibilisation du public [en Chine] à la nécessité de séparer et de recycler les déchets. Nous constatons également que le gouvernement recherche des solutions dans le monde entier », a ainsi déclaré Steve Clark, PDG de Suez Asie.

Yin Zheng, vice-président exécutif de Schneider Electric et président de Schneider Electric Chine, a pour sa part noté que les efforts de la Chine pour protéger les droits de propriété intellectuelle et son engagement à traiter les investisseurs chinois et étrangers de manière égale facilitent les activités des multinationales en Chine, et Schneider Electric s’est dit plus confiant dans sa planification à long terme en Chine, indiquant que la Chine était devenue une source d'innovation pour l'entreprise plutôt qu'un simple marché, et que les investissements de l'entreprise dans la recherche et le développement dans le pays avaient augmenté de 15% en 2020 et continueraient de croître.

Parallèlement, un responsable du ministère chinois des Finances a déclaré en juillet que la Chine et la France avaient convenu d'élargir « l'ouverture dans les deux sens » et d'approfondir la coopération commerciale et d'investissement lors du 7e Dialogue économique et financier de haut niveau tenu en juillet. « La Chine encouragera sans relâche une "ouverture" de haut niveau et est favorable à ce que davantage d'entreprises et d'institutions financières françaises investissent et créent des entreprises dans le pays », a-t-il déclaré.

Selon le responsable, les deux pays approfondiront leur coopération sur des projets manufacturiers et aéronautiques, tout en construisant de manière innovante de nouveaux modèles de coopération dans des secteurs tels que l'agriculture, la finance et l'économie verte.