Les opérateurs de télécommunications étrangers prêts à stocker des équipements Huawei pour faire face à la répression américaine

Certains opérateurs de télécommunications étrangers sont prêts à stocker des équipements Huawei par crainte d'une répression américaine contre le géant chinois des télécommunications, mais ce n'est toutefois pas nécessaire, car les stocks de Huawei sont suffisants au moins jusqu'à la fin de 2021, ont déclaré des experts le 20 juin.

Ainsi, selon un rapport de Reuters, les responsables de la sécurité britanniques ont informé les opérateurs de télécommunications du pays de s'assurer qu'ils disposent d'un stock suffisant d'équipements Huawei, car ils craignent que la capacité de la société chinoise à maintenir des approvisionnements critiques ne soit menacée par des sanctions américaines. Certains opérateurs des télécommunications britanniques majeurs, dont BT Group et Vodafone, ont été informés par des responsables britanniques qu'ils devraient maintenir un approvisionnement suffisant en pièces détachées de tous les fabricants, soulignant particulièrement les risques accrus concernant les équipements de Huawei, a ajouté Reuters.

Ces inquiétudes ont surgi lorsque le marché s'est inquiété que la production des puces pour smartphones de Huawei, dont la plupart sont fournies par la société TSMC, basée à Taiwan, soit interrompue du fait des dernières règles américaines qui obligent les fabricants étrangers utilisant des équipements de fabrication de puces américains à obtenir une licence avant de vendre des semi-conducteurs à Huawei. Or, TSMC utilise justement des équipements de fabrication américaine pour fabriquer ses puces.

Selon Xiang Ligang, un observateur chevronné des télécommunications chinois, Huawei dispose toutefois d'un stock important de puces pouvant répondre aux commandes au moins jusqu'à la fin de l'année prochaine. « Les commandes d'équipements Huawei utilisés dans les réseaux de télécommunications à l'étranger représentent une très faible proportion des produits Huawei en général. Je ne pense pas qu'il y aura de problèmes pour de telles fournitures », a-t-il déclaré, soulignant également qu’on ne sait pas encore clairement quelles mesures supplémentaires le gouvernement américain pourrait prendre contre Huawei, mais que la société chinoise cherchera des solutions, telles que la recherche de fabricants alternatifs d'origine, si les sanctions américaines entrent en vigueur.

Pour Xiang Ligang, il est peu probable que l'action des États-Unis contre Huawei ébranle le partenariat réel des opérateurs de télécommunications étrangers avec le géant chinois des télécommunications, bien que les responsables gouvernementaux de certains pays puissent afficher une attitude quelque peu « ambiguë » envers Huawei en public en réponse aux pressions américaines.

Parallèlement, a noté Reuters, les responsables britanniques sont en train de revoir les directives spécifiques sur la façon dont les équipements Huawei devraient être déployés.

De son côté, le PDG de Deutsche Telekom, Tim Hoettges, a déclaré lors d'une récente réunion qu'il serait erroné que l'Allemagne impose une interdiction aux fournisseurs étrangers d'équipements de réseau de télécommunications comme Huawei, car l'exclusivité réduit la flexibilité.

« Les produits et l'efficacité de Huawei peuvent permettre aux clients étrangers d'économiser environ 30% des coûts et beaucoup de temps également. Je ne pense pas que les pays étrangers abandonneront facilement de tels avantages », a souligné Xiang Ligang.

Huawei n'a pas répondu au moment de la mise sous presse.