Le FMI prévoit un rebond de la croissance chinoise en 2021

L’économie chinoise devrait enregistrer une croissance à 1,2 % cette année avant de rebondir fortement à 9,2 % en 2021, a annoncé jeudi le Fonds monétaire international (FMI), ajoutant que le COVID-19 risquait de précipiter la croissance mondiale dans la pire récession depuis les années 1930. Toutefois, une reprise à 5,8 % pourrait être attendue si la pandémie faiblit.

« La croissance mondiale est projetée à - 3,0 % en 2020, une issue bien pire que lors de la crise financière mondiale de 2009 », a indiqué le FMI dans ses Perspectives économiques mondiales publiées mardi. Le FMI a ajouté qu’il y avait une « extrême incertitude » et que la situation pourrait devenir bien pire.

Ce « Grand Confinement », selon l’expression employée par le FMI, est le pire ralentissement économique mondial enregistré depuis la Grande Dépression des années 1930.

D’après le rapport du FMI, les prévisions de croissance sont marquées d’une baisse de plus de 6 points de pourcentage par rapport aux projections du FMI en octobre et en janvier, ce qui est une révision « extraordinaire » sur une période de temps aussi courte.

Ce rapport a été publié lors des rencontres annuelles de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui ont débuté virtuellement le 14 avril et se poursuivront jusqu’au 17 avril. Le FMI a prédit un rebond partiel en 2021, avec une croissance de l’économie mondiale à 5,8 %.

« Cette reprise en 2021 est seulement partielle, car le niveau d’activité économique devrait rester inférieur au niveau que nous avions projeté pour 2021, avant l’apparition du virus », explique Gita Gopinath, l’économiste en chef du FMI.

L’économie des Etats-Unis, qui comporte le plus grand nombre d’infections et de morts liées au nouveau coronavirus, devrait se contracter de 5,9 % cette année et rebondir à 4,5 % l’année prochaine, note le FMI dans son rapport.

Contrairement aux Etats-Unis et aux autres économies majeures, l’Asie devrait être la seule région avec un taux de croissance positif en 2020, autour de 1 % en moyenne, même si la croissance est inférieure de plus de 5 points de pourcentage à sa moyenne au cours de la précédente décennie, précise le FMI.

Le FMI prévoit une croissance mitigée à 1,2 % pour la Chine sur l’ensemble de 2020, alors que le pays enregistre un rebond net dans le restant de l’année avec un soutien budgétaire considérable. Il s’agit d’une baisse majeure par rapport aux 6 % de croissance prévus par le FMI dans ses prévisions de janvier.

L’Inde est un autre pays qui devrait être épargné par la récession en 2020, avec un taux de croissance projeté à 1,9 %.

D’après le FMI, les indicateurs en Chine, comme la production industrielle, la vente au détail et les investissements en immobilisations, suggèrent que la contraction de l’activité économique au premier trimestre aurait pu être d’environ 8 % en glissement annuel.

Toutefois, la deuxième économie mondiale devrait être en tête de la reprise économique dans la région. Le FMI a prédit que la croissance de la Chine devrait rebondir l’année prochaine à 9,2 %, un niveau exceptionnel sur la décennie. La dernière fois qu’un pays asiatique avait enregistré un taux de croissance similaire était en 2009.

Le rebond en 2021 dépend principalement de l’affaiblissement de la pandémie au deuxième semestre de 2020, qui permettrait de diminuer progressivement les efforts d’endiguement et de restaurer la confiance des consommateurs et des investisseurs.

Alors que l’endiguement du COVID-19 se poursuit, la Chine redouble d’efforts pour reprendre le chemin du travail et relancer le commerce et la production.

En Chine, près de 98,7 % des entreprises de production manufacturière ont repris leur activité et l’indice des directeurs d’achats (indice PMI) pour le secteur manufacturier est passé de 35,7 en février à 52 en mars, rapportait le 10 avril l’agence d’information Xinhua.

Selo le FMI, il existe de nombreuses variables en jeu pour la reprise. Si une thérapie ou un vaccin étaient découverts plus rapidement que prévu, les mesures de distanciation sociale pourraient par exemple être levées et la reprise serait alors plus rapide que prévue.

Néanmoins, le FMI a mis en garde sur le fait que la reprise de l’économie mondiale pourrait être plus faible que prévue après le ralentissement de la propagation du virus, pour de nombreuses autres raisons.

Celles-ci incluent les incertitudes persistantes sur la contagion, la confiance qui n’arrive pas à se renforcer, les fermetures d’établissements, ainsi que les transitions structurelles dans les comportements des entreprises et des ménages, qui entraîneraient des perturbations plus durables dans la chaîne d’approvisionnement et une faiblesse de la demande globale.