Des initiés de l'industrie spatiale chinoise démentent que les derniers échecs de lancement sont dus aux restrictions américaines sur les puces

Des initiés de l'industrie spatiale chinoise ont démenti lundi des informations publiées par certains médias étrangers qui attestent que les récents échecs de lancement de fusées par la Chine sont dus aux restrictions d'exportation de puces américaines contre la Chine, soulignant que les systèmes de contrôle des fusées du pays sont depuis longtemps construits avec des équipements locaux et que le secteur chinois du développement spatial est indépendant de toute influence étrangère.

La chaîne de télévision publique allemande DW (Deutsche Welle) en langue chinoise a cité samedi un expert militaire basé à Taïwan, qui a allégué que le taux d'échec croissant de l'industrie spatiale chinoise était causé par les restrictions américaines sur l'exportation de puces dans le cadre de la guerre commerciale menée par les États-Unis contre la Chine.

Le secteur spatial chinois a récemment rencontré des revers rarement vus, et deux fois en un mois. Tout d’abord le 16 mars avec le vol inaugural de la nouvelle version de la fusée porteuse Longue Marche-7, connue sous le nom de Longue Marche-7A, puis le 9 avril avec le lancement de la fusée Longue Marche-3B transportant un satellite commercial indonésien.

Un employé travaillant pour le développeur d'État de fusées porteuses a déclaré sous couvert d'anonymat qu'une enquête sur les deux échecs était en cours, ajoutant que les erreurs ayant provoqué les pannes n'avaient pas encore été localisées, et qu’elles n'avaient par conséquent produit aucune conclusion.

Il a également souligné que les puces utilisées pour les systèmes de contrôle des fusées chinoises « ne viennent pas des États-Unis, point ».

« Les systèmes chinois et la recherche connexe ont déjà atteint des capacités redondantes [pour accroître la fiabilité], et même les erreurs des composants à point unique n'affecteront pas les performances globales », a-t-il assuré, notant que les affirmations de la chaîne allemande n'étaient basées sur aucune preuve et que le soi-disant expert basé à Taiwan n'avait clairement aucune idée de ce dont il parlait.

Abondant dans le même sens, Song Zhongping, un expert militaire et commentateur télévisé, a déclaré lundi que les progrès importants réalisés dans le programme de développement spatial de la Chine reposaient largement sur son indépendance.

« Les composants utilisés dans le secteur spatial chinois ont atteint une “localisation complète” depuis longtemps, ce qui signifie qu'ils sont entièrement indépendants des fournisseurs étrangers », a affirmé M. Song.

«Nous devons simplement garder notre sang-froid stratégique, et les difficultés actuelles ne seront que temporaires », ont indiqué des initiés du secteur.

Au 12 avril, 27 lancements spatiaux avaient été effectués dans le monde en 2020. La Chine a réussi 7 de ses 9 tentatives. En outre, plusieurs projets spatiaux chinois avancent bien, alors qu’une version d'essai du vaisseau spatial habité de nouvelle génération de la Chine a été testée au Centre de lancement spatial de Wenchang, dans la province de Hainan (sud). Ce vaisseau spatial expérimental devrait être lancé sans équipage entre la mi-avril et la fin avril sur le vol inaugural de la fusée porteuse Longue Marche-5B.

Parallèlement, l’entreprise privée américaine SpaceX, malgré le lancement réussi d'un nouveau lot de ses satellites Starlink, a vu sa fusée Falcon 9 rater un atterrissage sur une plateforme flottante en mer le 17 février, la première fois depuis près de quatre ans.

Une autre mission de SpaceX lancée le 18 mars a également connu une rare panne de moteur en vol, avec l'un des neuf moteurs du premier étage de la Falcon 9 rencontrant une avarie peu de temps après le lancement. Cet incident a entraîné une perte de poussée qui a heureusement été compensée par les autres moteurs Merlin, et la mission de lancement a finalement été interrompue.

Cependant, son premier étage a de nouveau manqué une tentative d'atterrissage sur le navire-drone de SpaceX dans l'océan Atlantique, au nord-est de Cap Canaveral, soit la deuxième fois en un mois.