Des mesures pour soutenir la reprise du secteur des services

Le nouveau coronavirus a eu un impact majeur sur l’économie chinoise, mais maintenant que l’épidémie est maîtrisée, la Chine soutient la reprise ordonnée du travail et de la production industrielle.

Le secteur des services a subi des pertes importantes, avec des commandes annulées ou réduites pour certaines entreprises orientées vers l’exportation, faisant surgir le spectre du chômage pour les travailleurs migrants. C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Agriculture et des affaires rurales et le ministère des Ressources humaines et de la sécurité sociale ont récemment publié une déclaration conjointe proposant un soutien politique et des services de conseil pour l’emploi des travailleurs migrants. Alors que les employeurs licencient à cause des incertitudes découlant de l’épidémie, ces mesures pourraient aider les travailleurs migrants à obtenir un emploi et s’assurer des revenus.

La plupart des travailleurs migrants manquent de compétences entrepreneuriales et de capitaux. Le gouvernement doit donc rediriger les capitaux vers des projets d’investissement dans les zones rurales, afin de créer des emplois pour les travailleurs migrants qui rentrent chez eux du fait de la réduction des opportunités dans les villes. Il doit également restaurer le secteur des services urbains, en construisant par exemple des infrastructures dans les zones urbaines pour absorber une partie des travailleurs migrants. 

Les gouvernements municipaux pourraient de leur côté encourager l’urbanisation et la modernisation de l’agriculture en accordant un hukou (permis de résidence) aux travailleurs migrants, de façon à en faire des résidents urbains. Ces derniers pourraient ensuite devenir des agriculteurs professionnels grâce à une formation adaptée.

Grâce au hukou, les travailleurs migrants pourraient s’installer dans les villes où ils travaillent, mais aussi bénéficier de l’assurance chômage et des autres avantages accordés aux résidents urbains lorsqu’ils perdent leur travail. Le gouvernement devrait en outre concentrer ses efforts pour améliorer la sécurité sociale pour les travailleurs migrants et leur donner le droit de disposer entièrement de leurs terres rurales, afin de protéger leurs droits et intérêts légitimes.

Une autre façon d’aider les agriculteurs serait d’accélérer la réforme agraire dans les zones rurales pour permettre aux terrains constructibles alloués aux agriculteurs (zhaijidi) – et appartenant actuellement aux municipalités − d’intégrer le marché foncier. Les travailleurs migrants agriculteurs pourraient bénéficier des droits de propriété de ces terrains, ce qui reviendrait à leur accorder des ressources considérables pouvant servir de base solide pour les protéger face à la perte de leur emploi dans les villes.

Le Parti communiste de Chine (PCC) s’était engagé à accélérer la réforme agraire lors de son XVIIIe Congrès national en 2012, mais ni les législateurs, ni le gouvernement n’ont encore fait avancer ce dossier sur leurs fronts respectifs, en révisant les lois concernées ou en déployant des mesures qui permettraient de traduire en actes cet engagement. La pression de la pandémie sur l’emploi pourrait toutefois bien faire bouger les choses.