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En Chine, reprise économique en vue

French.china.org.cn | Mis à jour le 02. 03. 2020 | Mots clés : reprise économique

Les analystes prévoient une reprise de l’économie et une croissance annuelle stable du PIB chinois en mars, malgré la baisse de l’activité manufacturière enregistrée le mois dernier en raison de l’épidémie de coronavirus.

Cette nouvelle survient à la suite de l’annonce samedi dernier par le Bureau national des statistiques (BNS) de la baisse de l’indice des directeurs d’achat (également appelé « indice PMI », un indice étroitement surveillé de l’activité manufacturière) au mois de février. Cet indice est plongé à 35,7 contre 50 au mois de janvier. Le précédent taux le plus bas de 38,8 avait été enregistré en novembre 2008 dans le contexte de la crise financière mondiale.

Un indice supérieur à 50 indique une expansion de l’activité économique, tandis qu’un indice inférieur à 50 reflète une contraction. Les cinq sous-indices ont tous enregistré une contraction, avec les valeurs de la production et des nouvelles commandes les plus durement touchées.

Le secteur non manufacturier a été frappé de façon encore plus dure par l’épidémie, son indice PMI passant de 54,1 en janvier à 29,6 en février. C’est la première fois que cet indice chute au-dessous de 50.

Néanmoins, l’impact devrait être temporaire et l’indice PMI devrait remonter ce mois-ci avec la reprise du travail, note Zhao Qinghe, un statisticien senior du BNS : « L’épidémie a été préliminairement enrayée. L’impact négatif sur la production s’affaiblit, avec une augmentation rapide du taux de reprise du travail et une remontée constante de la confiance du marché », explique-t-il.

Les données du BNS montrent que 78,9 % des grandes et moyennes entreprises avaient repris leur activité mardi dernier et ce chiffre devrait passer à 90,8 % d’ici la fin du mois de mars, ajoute-t-il.

Zhang Yansheng, un chercheur du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux, estime qu’un rebond des activités économiques devrait probablement débuter en mars, lorsque la propagation du coronavirus sera sous contrôle au niveau national, permettant une reprise rapide de la production et une forte hausse de la consommation.

Samedi dernier, les nouveaux cas d’infection dans la partie continentale de la Chine en-dehors de la province de Hubei avaient gardé une valeur à un chiffre pendant trois jours consécutifs, renforçant la confiance des analystes dans une reprise rapide du travail en mars.

« Nous attendions un taux de croissance économique supérieur à 5,5 ou 5,6 % cette année. Celui-ci pourra se maintenir dans une fourchette raisonnable, si nous excluons le pire scénario », assure Zhang Yansheng.

Toutefois, les experts ont mis en garde contre les risques à la baisse engendrés par une demande morose. La propagation du virus au niveau mondial pourrait peser sur les exportations de la Chine, tandis que les entreprises et les consommateurs dans le pays pourraient se montrer réticents à dépenser du fait de la moins grande stabilité de leur trésorerie.

Par ailleurs, la croissance du PIB au premier trimestre pourrait être durement touchée étant donné le faible taux de reprise des activités jusqu’à présent si l’on tient compte des petites entreprises, affirme Wei Jianguo, un ancien vice-ministre du Commerce.

« Les mesures d’ajustement macroéconomiques contracycliques doivent être proactives, avec une politique fiscale jouant un rôle crucial », note Tang Jianwei, un chercheur en chef du Centre de recherche financière de la Bank of Communications. En-dehors des mesures de baisse des taxes et des impôts déployées par les autorités, celui-ci prévoit une augmentation des dépenses gouvernementales et des investissements dans les infrastructures, notamment dans les secteurs de la santé publique et des nouvelles technologies comme la 5G.

En matière de politique monétaire, les autorités doivent encore abaisser les coûts de financement en réduisant les taux d’intérêt et le taux de réserves obligatoires des banques, mais aussi en améliorant l’efficacité du mécanisme de transmission de la politique monétaire.

Selon les spécialistes, la Chine devrait poursuivre ses réformes de restructuration économique, avec notamment l’amélioration de l’environnement des affaires, l’attraction de plus d’investissements étrangers et le déploiement de mesures en faveur des zones de libre-échange vers d’autres régions.

Les données du BNS montrent que les secteurs de l’agroalimentaire, de la santé, de la finance, des télécommunications et des logiciels internet ont mieux résisté que d’autres le mois dernier, tandis que le transport, la restauration, l’hôtellerie et le tourisme ont enregistré une chute de leur indice PMI au-dessous de 20.

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Source:french.china.org.cn