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Un petit pas du commerce à la finance, mais un grand pas pour les relations économiques sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 02. 01. 2020 | Mots clés : relations économiques sino-françaises

Le développement de la finance dans la collaboration économique bilatérale

Dans la collaboration économique sino-française, il y a heureusement un avantage qui représente un grand potentiel – bien que cet avantage soit encore un petit bourgeon : le développement de la finance dans la collaboration économique bilatérale ces dernières années.

Lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Chine, le ministère chinois des Finances a réussi le 5 novembre 2019 à émettre 4 milliards d’euros d’obligations, soit des titres de la dette souveraine chinoise, à Paris. C’est un événement important, car selon le gouvernement chinois, c’est la première fois depuis 2004 que la Chine émet ses obligations souveraines en euro à l’étranger, le volume de ces obligations est le plus élevé émis par le gouvernement chinois en une seule fois en dehors de la partie continentale de la Chine, et c’est la première émission d’obligations souveraines chinoises sur le marché français. La réussite de cette émission a redémarré le mécanisme de financement en euro, après déjà la réussite de l’émission d’obligations souveraines chinoises en dollar sur le marché américain durant les deux années précédentes.

Si l’on considère cette réussite d’émission comme une opération plutôt macro-économique, c’est une avancée stratégique pour le gouvernement chinois dans le cadre de la collaboration financière internationale, et c’est un message fort passé aux marchés financiers internationaux, notamment au marché européen. Avec davantage d’ouverture de haut niveau et tous azimuts de la Chine vers l’extérieur, l’établissement des fondations suivantes sera plutôt une opération micro-économique.

Un autre fruit de la visite du président chinois Xi Jinping en France en mars dernier a été la création conjointe d’une fondation sino-française (Fondation de collaboration industrielle sino-française) par une compagnie d’investissement chinoise, une banque française et une institution française de Capital-Investissement (PE) -- respectivement la Société d’Investissement de Chine S.A., BNP Paribas et Eurazeo. Cette fondation de 1 à 1,5 milliards d’euros sera dédiée à la promotion de la collaboration industrielle sino-française, au financement des entreprises françaises et européennes qui ont des affaires en Chine dans les branches de la fabrication, de l’industrie, de la consommation et de la santé, etc. L’objectif est d’aider ces entreprises européennes à explorer davantage de marché chinois afin d’approfondir la collaboration économique sino-française.

Une caractéristique spécifique de cette fondation est que ces trois institutions sont toutes des géants du secteur : la Société d’Investissement de Chine S.A. est la société de fondation des obligations souveraines la plus puissante en Chine, BNP Paribas est la banque la plus grande de France, et Eurazeo est le groupe de fondation du capital-investissement (PE) le plus grand de France. Tout cela montre l’importance de cette fondation sino-française.

En réalité, la collaboration financière entre la France et la Chine est toute récente. La première fondation remonte à 2012 : c’est une fondation de capital-investissement (PE) de type étatique (Fondation des PME/PMI sino-françaises) conjointement créée par la Banque de développement de Chine et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). C’est la quatrième fondation étatique créée par la Banque de développement de Chine avec un partenaire européen après la Suisse, la Belgique et l’Italie. Cette fondation de PME/PMI a pour objectif d’atteindre une envergure de 500 millions d’euros, avec une première phase de 150 millions d’euros. Cette fondation est destinée aux entreprises de type PME/PMI enregistrées en France ou en Chine avec un potentiel de croissance.

La création de ce genre de fondations, fondation de PME/PMI ou fondation industrielle pourrait également être une solution destinée à résoudre le problème de financement, en particulier pour les PME/PMI et les entreprises industrielles.

Sept ans est une période très courte par rapport aux 55 années passées depuis l’établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. Pourtant, de la fondation PME/PMI à la fondation industrielle, non seulement l’envergure des investissements a doublé, voire même triplé, mais les entités économiques à recevoir des financements ont beaucoup évolué.

En plus de la création de fondations, la collaboration financière entre la France et la Chine remonte beaucoup plus loin dans le secteur des banques-assurances. BNP Paribas, la Société Générale, et autres banques avaient déjà assuré leur présence sur la partie continentale de la Chine peu après l’adoption de la politique de réforme et d’ouverture. Cependant, à cause des contraintes réglementaires bancaires, ces banques n’ont pas pu commencer des affaires à proprement parler. Heureusement, avec la nouvelle loi concernant les entreprises étrangères en Chine, celles-ci auront davantage de marge de manœuvre et pourront prochainement participer à la concurrence commerciale en Chine.

Différent du secteur bancaire, le secteur des assurances a eu plus de chances en Chine, même sous la forme de joint-ventures (à capitaux mixtes). Par exemple, Groupama S.A. a réussi à s’implanter dans plusieurs provinces chinoises, dont le Sichuan, et dans le nord-est du pays dans le domaine des assurances agricoles.

En un mot, 55 ans après l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises, les relations économiques et commerciales bilatérales ont réalisé un grand nombre de bonnes performances. Et cette évolution du commerce à la finance est à mon avis un signe puissant : c’est un petit pas du commerce à la finance, mais un grand pas pour les relations économiques sino-françaises.

Par ZHAO Yongsheng, professeur de finances et directeur du Centre de recherche sur l’économie de la francophonie, Université de commerce international et d’économie (UIBE).  

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Source:french.china.org.cn