Envoyer [A A]

Un petit pas du commerce à la finance, mais un grand pas pour les relations économiques sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 02. 01. 2020 | Mots clés : relations économiques sino-françaises

L’année 2019 a marqué le 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Si l’on remonte à la fin des années 1950, même au début des années 1960, à cette époque régnait encore une hostilité générale du monde occidental contre la nouvelle Chine communiste, et ce fut le Général de Gaulle qui a été le premier dirigeant d’un pays occidental à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.

Après l’établissement des relations politiques entre les deux pays suivirent les relations économiques, commerciales et culturelles. De nombreux articles ayant déjà abordé les progrès des relations bilatérales dans ces différents domaines, je vais surtout me focaliser sur le commerce et l’économie.

Concernant le commerce en volume entre les deux pays, nous pouvons prendre l’exemple de l’évolution des échanges commerciaux bilatéraux entre 1964 et 2018 -- passant de près de 110 millions à environ 63 milliards de dollars, soit un montant 572 fois plus élevé -- pour montrer l’importance des progrès que nos deux pays ont réussi à réaliser en matière de transactions commerciales.

La liste des performances d’excellence dans la collaboration économique entre la France et la Chine pendant plus de cinq décennies est tellement longue qu’on pourrait l’applaudir pendant plusieurs jours. Je déplore cependant que le poids des gros contrats dans l’ensemble des transactions commerciales soit très élevé. 

Un exemple : « Au mois de mars dernier, lors de la visite du président Xi Jinping en France, la société China Aviation Supplies Holding Company (CASC) et Airbus ont signé un contrat portant sur l’achat de 300 appareils Airbus pour une valeur totale de 35 milliards de dollars » (Shen Xiaoquan, chercheur au Centre de recherche des questions mondiales de l’Agence de presse Xinhua). Si je calcule de manière simpliste (supposons que la transaction soit accomplie la même année et que les données de 2018 soient considérées pour l’instant comme celles de 2019), 35 milliards / 63 milliards de dollars = 56%, ce qui signifie qu’un seul contrat représente déjà plus de la moitié de l’ensemble des échanges commerciaux sino-français !

Améliorer la compétitivité des PME/PMI françaises pour équilibrer la structure des transactions commerciales bilatérales

A qui doit cette distorsion structurelle être imputée alors ? A la Chine ? Surtout pas, parce que structurellement parlant, l’économie de la Chine est équilibrée, avec toute une chaîne industrielle de la fabrication à la distribution, avec toute une série de branches d’activité, avec toutes sortes d’envergures d’entreprises...

Elle est imputable selon moi à la France, parce que par rapport à l’Allemagne, la force de la France réside dans ses grandes entreprises (publiques ou privées), et non dans ses petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI), alors que les PME/PMI allemandes jouent un rôle prépondérant dans la construction de la compétitivité de l’industrie allemande sur le marché international. La clé de la réussite des PME/PMI allemandes, qui se transmettent de génération en génération, c’est qu’elles disposent chacune d’un savoir-faire compétitif dans un environnement concurrentiel global. Comme ce n’est pas le cas pour la plupart de PME/PMI françaises, les élus français sont obligés de recourir aux entreprises de grande envergure avec des gros contrats. 

Etaler de manière homogène les échanges commerciaux via des entreprises de différentes envergures revient aussi à équilibrer la structure des transactions commerciales bilatérales tout en minimisant la fragilité et les risques des fluctuations du commerce extérieur.

Comment résoudre le problème alors? Il n’y a pas de recette secrète, l’objectif est là : améliorer la compétitivité des PME/PMI françaises sur le marché international. Pour atteindre cet objectif, la solution est aussi là : identifier d’abord un savoir-faire ou une spécialité qui convient à telle ou telle PME/PMI, puis regrouper ensuite les ressources nécessaires.

Si l’on compare les PME/PMI françaises avec les PME/PMI allemandes, c’est au final le financement qui compte. Il est très difficile pour une PME/PMI française d’obtenir un financement à cause du manque de canaux de financement efficaces et de la défaillance du mécanisme de transmission de financement du haut vers le bas. Même avec les taux directeur négatif de la Banque centrale européenne (BCE), les PME/PMI françaises ont toujours du mal à se financer. Si les élus français ne résolvent pas ce problème, les PME/PMI françaises ne pourront pas se sortir du bourbier dans lequel elles sont empêtrées.

1  2  >  


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn