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L’importance mondiale du développement économique de la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 10. 2019 | Mots clés : croissance économique


Le 14 septembre 2019, 2e jour des congés de la Fête de la mi-automne, la place du monument de libération de Chongqing est noire de monde.

 

Au cours des sept décennies qui se sont écoulées depuis la fondation de la République populaire de Chine (RPC) en 1949, ce pays autrefois pauvre s’est élevé au rang de deuxième économie du monde. 

 

Une expérience importante en matière de développement

 

Après la fondation de la RPC, le pays s’est engagé sur une voie de développement en toute indépendance. Puis, en s’appuyant sur les assises de la construction économique réalisée pendant les 30 premières années, la Chine a mis en œuvre la politique de réforme et d’ouverture qu’elle a maintenue pendant les 40 années suivantes jusqu’à ce jour. Durant ce processus, les barrières institutionnelles de l’économie planifiée ont progressivement été levées et des mécanismes d’incitation efficaces orientés vers l’économie de marché ont été mis en place, ce qui a favorisé la réaffectation des ressources. La Chine a également participé à la division internationale du travail sur tous les plans. Grâce à ces efforts, elle a accompli un miracle économique sans précédent dans l’histoire, tout en apportant une contribution non négligeable au développement économique mondial.

 

La fondation de la RPC en 1949 a changé la nature semi-coloniale et semi-féodale de la société chinoise et a permis au pays de se développer de manière indépendante. Avant le début de la réforme et l’ouverture, après des années troublées par la guerre, la Chine s’est rétablie au niveau économique et a connu une baisse considérable de la mortalité. Son peuple a ainsi pu mener une vie plus heureuse et paisible. Le pays a connu une transition démographique, passant d’une première phase caractérisée par des taux de fécondité et de mortalité élevés, donnant lieu à un taux de croissance naturelle faible, à une deuxième phase marquée par un taux de fécondité élevé et un taux de mortalité faible, aboutissant à un taux de croissance élevé. Et depuis la politique de réforme et d’ouverture, elle progresse vers un stade où les taux de fécondité, de mortalité et de croissance naturelle de la population sont tous bas. Cette évolution constitue un passage obligé pour que la croissance économique puisse tirer profit du dividende démographique.

 

Le système industriel complet que le pays a développé sur les 30 premières années qui ont suivi la fondation de la RPC a jeté les bases d’une restructuration industrielle et d’une réaffectation efficace des ressources. La RPC nouvellement fondée a donné la priorité à l’industrie lourde dans le cadre de sa stratégie d’industrialisation. Face aux nombreux goulots d’étranglement dans le développement, résultat du blocus économique imposé par les pays occidentaux, la Chine n’avait d’autre choix que de miser sur son industrie lourde. Toutefois, au cours de ces trois décennies, l’économie chinoise n’a pas réussi à rattraper les économies développées ; à l’inverse, l’écart avec le reste du monde s’est creusé.

 

Dans les années 1990, les économies émergentes et de nombreux pays se tournant vers un autre modèle que l’économie planifiée ont appliqué la politique d’ouverture et ont intensément participé au nouveau cycle de mondialisation économique, ce qui a fondamentalement modifié le paysage économique mondial. La Chine a pris une part très active dans ce processus, tout en bénéficiant de ce cycle de mondialisation. En 40 ans, elle a rattrapé son retard et même dépassé de nombreux pays développés. Un exploit relevant du miracle.

 

À l’aube du XXIe siècle, la Chine jouit d’une influence grandissante sur l’économie mondiale de par son rythme de croissance rapide, sa vaste expansion économique et sa part croissante dans l’économie mondiale. Outre des produits matériels, elle a créé des biens publics pour la communauté internationale, mettant à disposition son expérience et ses philosophies de développement acquises au cours de la réforme et l’ouverture, auxquelles s’ajoutent sa voix toujours plus forte dans l’élaboration des politiques et ses suggestions constructives en matière de développement.

 

La Chine ne prétend pas à l’hégémonie économique, ni ne cherche à exporter son modèle de développement. Cependant, en tant que deuxième économie mondiale, premier pays industriel, première puissance en matière de commerce de marchandises et pays possédant le plus de réserves de change, la Chine a le devoir de faire entendre sa voix, ainsi que celle des autres pays en développement (en particulier, les économies émergentes), quant aux règles internationales liées à l’économie et au commerce ; de même, elle se doit d’orienter les efforts entrepris pour réformer les méthodes de gouvernance mondiale.

 

Le 27 août 2019, ouverture de la Conférence sur l’Internet industriel de Chine 2019, ou Conférence sur l’économie numérique de la zone Guangdong-Hong Kong-Macao, à Guangzhou



Force motrice et stabilisateur de l’économie mondiale

 

Après 1990, la contribution de la Chine à la croissance économique mondiale s’est élevée à 10 % puis a augmenté pour se maintenir autour de 30 % suite à la crise financière mondiale de 2008. Comparée à celle d’autres régions, l’économie chinoise affiche une croissance soutenue et joue un rôle de plus en plus important dans la stabilisation de l’économie mondiale.

 

La croissance des économies émergentes et des pays en développement, principalement alimentée par la Chine, fait de la théorie de la convergence économique mondiale une réalité. De 1978 à 2017, la part des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire dans le PIB mondial est passée de 21,3 % à 35,3 %, tandis que la part qu’occupe la Chine dans le PIB cumulé des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire a progressé de 5,3 % à 36 %. Au cours de cette période, en prix constants, le volume économique total de tous les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire a quadruplé. Et parmi eux, la Chine a contribué jusqu’à 43,6 % à cette hausse.

 

En raison de la convergence économique mondiale, le revenu moyen par habitant dans les pays en développement a considérablement augmenté, alors que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue et le taux de pauvreté dans le monde ont enregistré une chute sans précédent dans l’histoire. Avec l’accroissement général des revenus des ménages engendré par la réforme et l’ouverture, la Chine a réduit la pauvreté dans de fortes proportions, contribuant grandement aux efforts mondiaux de lutte contre ce fléau. Selon les estimations de la Banque mondiale, la population mondiale vivant sous le seuil de pauvreté absolue a diminué de 1,14 milliard entre 1981 et 2015, soit une réduction de plus de 60 %, à laquelle la Chine a contribué à hauteur de 76,2 %.

 

Décodage du succès de la Chine

 

Depuis le début de la réforme et l’ouverture, la Chine a noué des partenariats avec des organismes internationaux, tels que la Banque mondiale, tout en s’engageant dans le commerce mondial, en attirant les investissements étrangers et en encourageant ses entreprises à s’internationaliser.

 

Dès le début, la Chine a mis en œuvre une réforme progressive fondée sur le principe du développement inclusif, ayant pour objectif de développer les forces productives, d’accroître la puissance nationale globale et d’améliorer le bien-être de la population.

 

Il convient d’avoir une vue d’ensemble de la réforme et l’ouverture afin de saisir la logique de leur développement et de comprendre les trois étapes et conditions nécessaires qui ont permis à la Chine de rattraper et de dépasser les pays développés.

 

La première étape porte sur la mise en place d’un mécanisme d’incitation approprié. Après la création de la RPC, afin de maintenir le prix bas des produits agricoles pour favoriser le développement industriel, défini comme une priorité de l’économie nationale à l’époque, la Chine a adopté un système d’achat et de vente unifié des produits agricoles assuré par l’État. En conséquence, le pays a établi des communes populaires et a introduit le système de registre d’état civil pour garantir les facteurs de production agricoles, notamment en limitant la force de travail aux activités agricoles. Par manque d’incitations, ces systèmes ont donné lieu à un déséquilibre dans l’affectation des ressources et à une faible productivité dans le secteur agricole. Et à la veille de la réforme et l’ouverture, ces failles sont devenues des problèmes saillants.

 

Après la troisième session plénière du XIe Comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui a instauré le fondement idéologique et le climat politique pour la réforme, le système d’exploitation forfaitaire à base familiale, conforme aux besoins, a été rapidement généralisé. Ce nouveau mécanisme tenant compte des performances et de la hausse des prix des produits agricoles a suscité l’enthousiasme des populations. Par conséquent, la production agricole a augmenté de façon exponentielle en un court laps de temps, ce qui a permis de réduire massivement le taux de pauvreté en milieu rural et d’accroître l’offre de produits agricoles.

 

La deuxième étape se traduit par la restructuration résultant de la réaffectation des ressources. Avec l’enthousiasme et la productivité allant croissant, le nombre d’heures de travail par unité de surface agraire a considérablement diminué, ce qui a abouti à un surplus de main-d’œuvre dans le secteur agricole. L’élimination progressive des barrières institutionnelles qui, jusque-là, entravaient la libre circulation de la main-d’œuvre, la motivation personnelle des travailleurs désireux d’améliorer leurs revenus et les facteurs suscitant la réaffectation des ressources ont conjointement amené au vaste transfert de la main-d’œuvre du secteur agricole vers les autres secteurs et promu la restructuration et l’optimisation industrielles au niveau macroéconomique. Dans le cadre de la réforme et l’ouverture, la productivité globale de la Chine a été multipliée par 18. La réallocation de la force de travail entre les industries primaires, secondaires et tertiaires a contribué à hauteur de 44,9 % à la croissance économique nationale.

 

La troisième étape concerne la participation générale à la division du travail de la chaîne industrielle mondiale. La réforme économique de la Chine a été mise en œuvre parallèlement à l’ouverture sur l’extérieur. En 1979, le gouvernement central a approuvé la création de zones économiques spéciales, un événement qui a été suivi par l’ouverture des villes côtières, puis des provinces côtières et enfin de l’ensemble du marché chinois. En 1986, la Chine a demandé le rétablissement de son statut de pays signataire de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), organisme prédécesseur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle elle a accédé en 2001. Dès lors, l’expansion des échanges commerciaux, l’introduction des investissements étrangers et l’essor de l’économie orientée vers l’exportation dans les zones côtières ont généré un grand nombre d’emplois et de possibilités de reconversion pour les travailleurs en excédent dans certains secteurs. Dans le même temps, cela a fait évoluer la structure industrielle en fonction des avantages comparatifs des ressources et le secteur des produits manufacturés a gagné en compétitivité internationale.

 

Au cours des quarante dernières années de réforme et d’ouverture, l’économie chinoise a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 9,5 %. Avec un tel succès, la Chine a grandement aidé les pays en développement à rattraper leur retard voire à dépasser les pays développés, contribuant ainsi à la convergence économique mondiale. Grâce à la participation des pays en développement au cycle de mondialisation, les économies émergentes ont réalisé des progrès remarquables, alors que l’économie mondiale a pour la première fois affiché une tendance à la convergence dans son histoire. Cela prouve que la réforme et l’ouverture de la Chine présentent des caractéristiques uniques, tout en étant conformes à la loi générale régissant le développement.

 

Nouvelle contribution à l’économie mondiale en perspective

 

Les 70 ans d’histoire de la RPC se résument en un parcours d’exploration et d’innovation. Malgré des hauts et des bas, il constitue un héritage précieux, qui peut être partagé avec d’autres pays en développement s’engageant eux aussi dans un même processus d’exploration. Sur la base de l’expérience qu’elle a déjà accumulée, la Chine apportera une plus grande contribution au monde en poursuivant son développement sur la voie de la réforme et l’ouverture, conformément aux objectifs qu’elle s’est fixés.

 

Premièrement, poursuivre et optimiser les forces motrices de la croissance économique. Alors que l’économie chinoise traverse le tournant de Lewis, le dividende démographique diminue, et le stade de l’économie duale tend à prendre fin. La croissance économique dépendra davantage de l’augmentation de la productivité globale des facteurs, à travers la concurrence dans le cadre du mécanisme du marché, le développement du capital humain et l’innovation technologique.

 

Pour éviter le piège du revenu intermédiaire, la Chine doit approfondir la réforme du système économique à tous les égards. La progression de la réforme maximisera le potentiel de croissance. Compte tenu des effets de la réforme, le potentiel de croissance de la Chine devrait être très largement supérieur à la moyenne mondiale et à celle des pays à revenu élevé comme les États-Unis.

 

Deuxièmement, s’en tenir à la logique de la réforme, de l’ouverture, du développement et du partage. Dans le cas de la Chine, les zones côtières ont été les premières à mettre en œuvre la politique de réforme et d’ouverture et ont réalisé plus tôt que les autres leur croissance économique. Face aux disparités régionales croissantes, deux mécanismes ont joué un rôle pour remédier à ce problème. Le premier concerne les règles du marché. Le secteur manufacturier en plein essor dans les régions côtières a créé une forte demande de main-d’œuvre, attirant les travailleurs ruraux en surnombre dans les régions du centre et de l’ouest du pays. Le revenu des résidents ruraux et la productivité globale ont alors augmenté. Le deuxième mécanisme repose davantage sur les politiques gouvernementales. Les diverses initiatives de développement régional coordonné, comme la stratégie de mise en valeur de l’ouest, ont permis d’améliorer l’environnement des infrastructures et des affaires dans les régions du centre et de l’ouest.

 

Troisièmement, approfondir la réforme et élargir l’ouverture selon le principe du développement partagé. Les pays du monde entier poursuivent le progrès économique, non pas pour le développement en soi, mais pour le bien-être de la population. La raison pour laquelle la réforme et l’ouverture, qui ont vivement stimulé l’économie, sont reconnues et saluées par le peuple tient au fait que leur objectif ultime est le bien-être de la population. Et c’est là que se trouve le secret du succès remporté par la Chine au cours des quatre dernières décennies.

 

Par CAI FANG, vice-président de l’Académie des sciences sociales de Chine.



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Source:La Chine au Présent