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Les critiques européennes vis-à-vis des entreprises d’Etat chinoises sont biaisées

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 09. 2019 | Mots clés : CCUEC, entreprises d'Etat
Les drapeaux de l'Union européenne flottent devant le siège de l'UE à Bruxelles, en Belgique. (Photo: Xinhua)


Les entreprises étrangères qui opèrent en Chine doivent comprendre que l'environnement commercial du pays est devenu très concurrentiel et respecter les règles qui s’appliquent, plutôt que de pointer du doigt le processus de réformes des entreprises d'Etat et d'imputer leurs échecs à la concurrence des entreprises d'Etat, ont fait savoir des analystes chinois.

Ces commentaires faisaient suite à un exposé de position de 29 pages publié mardi par la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine (CCUEC) à Beijing, qui accusait largement les entreprises d'Etat de « ponctionner tout l'oxygène » et de priver le secteur privé, y compris les entreprises étrangères, du carburant nécessaire pour propulser l'économie chinoise.

Tout en reconnaissant que le marché chinois continuait de s'ouvrir aux investissements étrangers et que le climat des affaires s'était amélioré ces dernières années, le rapport affirme que « ces avancées n'ont pas suffi à compenser la résurgence de l'économie étatique... avec l'assèchement des financements du secteur privé et la baisse de la productivité nationale. »

Les initiés ont noté que le rapport reflétait la vision unilatérale de certaines entreprises européennes qui, sans une vision complète et développée des mesures prises régulièrement par Beijing pour faire progresser la réforme des entreprises d'Etat et créer des conditions de concurrence équitables, rêvent d'un environnement réglementaire qui penche seulement en leur faveur.

« Lorsque les entreprises étrangères ont pénétré le marché chinois il y a plusieurs décennies, elles bénéficiaient d'une concurrence minimale, ainsi que du traitement supranational et des allégements fiscaux accordés par le gouvernement. Appelleraient-elles cela de la ‘concurrence loyale’ aujourd’hui? », a remarqué mardi Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique.  

« Les choses sont totalement différentes aujourd’hui et les sociétés étrangères doivent s'adapter à un environnement concurrentiel dynamique où les entreprises nationales se développent et où de nouvelles tendances se dessinent chaque jour », remarque Feng Liguo, chercheur au Centre de recherche de la China Minsheng Bank.

Le rapport de la CCEUC indique que les entreprises européennes en ont assez de se faire concurrence sur un terrain de jeu inégal, en particulier par les entreprises publiques. Et d’identifier les entreprises d'Etat comme « le problème structurel au cœur des difficultés économiques de la Chine » et d’affirmer que le fait de ne pas y remédier nuirait à la confiance à long terme [des entreprises européennes] dans le marché chinois.

M. Feng a appelé les sociétés étrangères à réfléchir sur leurs problèmes internes de compétitivité réduite en Chine au lieu de blâmer les entreprises d'Etat.

« Il est temps que les entreprises étrangères se réveillent, respectent les nouvelles règles du jeu et repensent leurs stratégies en Chine », a déclaré M. Bai.

La Chine s'est engagée à accorder un traitement égal à toutes les entreprises, quel que soit le type de propriété. Le pays a en particulier déployé de nombreux efforts pour insuffler la logique du marché dans le secteur des entreprises d'Etat, allant de la promotion de la gestion moderne des entreprises à l'accélération de la réforme de la propriété mixte.

Cela contraste nettement avec ce qui a été décrit dans le rapport du groupe de pression des entreprises européennes, à savoir que certaines réformes des entreprises d'Etat étaient superficielles ou avaient même stagné.

Wen Jieming, directeur adjoint de la Commission de supervision et d'administration des actifs d’Etat au Conseil des Affaires d'Etat, a annoncé lors d'une conférence de presse en septembre qu’environ les deux tiers des entreprises d’Etat directement administrées par le gouvernement central avaient introduit un capital social. Au niveau provincial, les entreprises d'Etat ayant procédé à une réforme de la propriété mixte représentent 49 % du total, selon M. Wen.

De 2013 à 2018, plus de 70 % des filiales des entreprises d'Etat directement administrées par le gouvernement central ont enregistré une croissance de leurs bénéfices après la mise en œuvre de la réforme de la propriété mixte.

En ce qui concerne les privilèges dont jouissent les entreprises d'Etat, les observateurs ont admis que certaines d'entre elles pouvaient toujours bénéficier d'un traitement préférentiel en matière de financement et d'allocation de ressources – un autre point souligné dans le rapport de la CCUEC, et cela devrait être la prochaine priorité dans la réforme en cours des entreprises d'État.

« Les entreprises d’Etat servent de stabilisateur de l'économie chinoise. Toute réforme doit donc être menée de manière progressive et conformément au calendrier de la Chine. Vous ne pouvez pas vous attendre à des changements du jour au lendemain », note M. Bai.

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Source:french.china.org.cn