Les négociations commerciales pour rebâtir la confiance

A la suite des deux jours de négociations qui se sont conclus vendredi dernier à Washington, des spécialistes et des chefs d’entreprises estiment que les Etats-Unis et la Chine peuvent résoudre leurs désaccords en rebâtissant la confiance et en évitant les préjudices portés au commerce par les droits de douane.

Les négociations entre le vice-ministre chinois des Finances, Liao Min, et les officiels américains se sont terminées sur une note positive, et la discussion de part et d’autre a été « constructive », indique un communiqué du ministère du Commerce publié samedi dernier.

Les officiels des deux parties ont aussi discuté des arrangements pour l’organisation du 13e cycle de consultations économiques et commerciales sino-américaines de haut niveau, qui aura lieu au mois d’octobre à Washington.

Il est important de rebâtir la confiance et d’éliminer les facteurs négatifs pour supprimer les droits de douane, stimuler les flux des investissements directs étrangers, faire économiser de l’argent aux consommateurs et renforcer le pouvoir des institutions internationales, incluant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), souligne Chen Wenling, économiste en chef au Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux basé à Beijing.

Wang Huiyao, le président du Centre pour la Chine et la mondialisation (un laboratoire d’idées également basé à Beijing), affirme que les deux parties doivent être conscientes que le fait de parvenir à un accord n’est que la première étape du processus. Les deux parties doivent continuer à rechercher des solutions pragmatiques pour mettre un terme à ce différend qui se prolonge.

D’après Patrick Zhao, le vice-président senior de BASF Coatings Solutions pour la région Asie-Pacifique, la minimisation de l’impact des barrières commerciales et des droits de douane est essentielle aux activités d’une entreprise mondiale comme BASF, qui possède des chaînes de valeur mondiales intégrées. L’entreprise et ses clients bénéficient du libre-échange, car toute sorte de droits de douane représente une taxe indirecte, explique-t-il.

« C’est pourquoi nous sommes préoccupés par les récentes annonces des Etats-Unis et la réponse de plusieurs de leurs partenaires commerciaux − dont la Chine − d’imposer des droits de douane à l’importation sur un large éventail de produits, car cela pourrait affecter le secteur de la Chimie et ses nombreuses industries clientes, incluant l’industrie automobile », souligne-t-il.

Selon lui, BASF croit profondément en la valeur des marchés ouverts et un ordre mondial basé sur des règles. L’entreprise espère que les gouvernements parviendront à résoudre leurs différends commerciaux par le biais d’un dialogue multilatéral soutenu dans le cadre des règles de l’OMC.

D’après les analystes, les Etats-Unis ont envoyé des signaux positifs vis-à-vis du prochain cycle de consultations. A la suite de la soumission de plus de 1100 demandes d’exemption par des entreprises et d’autres entités, le Bureau du représentant américain au commerce a ainsi annoncé mardi qu’il exempterait temporairement 437 catégories de produits chinois des droits de douane imposés en 2018 par le gouvernement américain.

Yin Zheng, le vice-président exécutif de Schneider Electric SA, déclare que la mondialisation est une tendance économique positive, qui apporte de nouvelles opportunités partout dans le monde et améliore les partenariats transfrontaliers.

Pour Wang Yiwei, un professeur en relations internationales à l’Université Renmin de Chine, la Chine et les Etats-Unis pourront parvenir à un accord bilatéral temporaire au cours du prochain Forum de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) qui aura lieu au mois de novembre au Chili, s’ils réalisent des percées dans les négociations de haut niveau à venir.