Les entreprises étrangères optimistes sur le marché chinois

Des dirigeants de très grandes entreprises se sont rassemblés le week-end dernier à Beijing pour discuter des perspectives commerciales et exprimer leur confiance vis-à-vis de la Chine et de sa position en tant que marché irremplaçable.

« Pour nous, la Chine n’est pas uniquement un important marché de consommateurs, mais également une source importante d’innovation, ainsi qu’un élément majeur de la chaîne de valeur industrielle », a expliqué Jochen Goller, le président du groupe BMW pour la région Chine, lors d’une session spéciale du Forum sur le développement de la Chine (FDC), qui s’est conclue samedi dernier à Beijing.

Au cours des sept premiers mois de cette année, les ventes automobiles de BMW ont enregistré une hausse de 16,6 % en glissement annuel pour atteindre les 404 000 unités sur ce marché hautement compétitif. « Cette bonne performance renforce notre confiance dans notre capacité à grandir encore davantage avec la Chine. De fait, BMW est en train de prendre des mesures décisives pour augmenter de façon significative nos investissements et élargir notre empreinte », a fait savoir M. Goller.

Cette mesure inclut la mise à niveau complète des bases de recherche et développement en Chine, ainsi que le renforcement de la coopération avec des entreprises locales comme China Unicom et Tencent dans le domaine de l’autonomie, de la connexion, de l’électrification et du partage, afin de mieux embrasser la transformation majeure du secteur automobile au niveau mondial.

« Notre engagement est en constante évolution, [passant] de la production à la création en Chine. […] Le développement de BMW est un excellent exemple de la façon dont une économie ouverte peut bénéficier à l’ensemble des parties prenantes », a-t-il souligné.

Au cours de cette session sur le thème « Commerce, ouverture et prospérité partagée », à laquelle ont également participé des responsables gouvernementaux et des chercheurs de renom, les expressions « plus d’investissement », « une intégration plus profonde » et « plus d’adaptation au niveau local » ont été fréquemment utilisées par les chefs d’entreprise, lorsqu’ils ont décrit leurs plans de développement en Chine.

Pascal Soriot, le PDG de la multinationale pharmaceutique AstraZeneca, a indiqué que son entreprise exportait désormais vers 80 pays depuis la Chine. De plus,

AstraZeneca est en train de construire un Parc international d’innovation dans les sciences de la vie dans la province orientale chinoise de Jiangsu, afin d’attirer les entreprises du monde entier à venir développer leurs technologies et à réaliser de nouvelles découvertes.

« Notre contribution à l’innovation mondiale en tant qu’entreprise s’est faite par le biais de l’expansion de notre empreinte en Chine », a-t-il souligné.

D’après Matthew Echols, un vice-président corporate chez Coca-Cola, le géant américain est encouragé par les efforts réalisés par la Chine pour améliorer son environnement des affaires, notamment par le lancement de nouvelles zones pilotes de libre-échange, ainsi que la prochaine mise en place de la loi sur les investissements étrangers. Coca-Cola est également fière de ses fortes capacités d’innovation de la production en Chine.

D’après la dernière enquête annuelle réalisée par le Conseil économique sino-américain (USCBC), dont 220 entreprises américaines sont membres, la grande majorité des entreprises américaines indiquent que leurs activités en Chine sont rentables et celles-ci restent engagées envers le marché chinois, prioritaire par rapport à d’autres marchés du fait de son importance comparative en tant qu’élément moteur pour la croissance de leur chiffre d’affaires.

Zhang Xinsheng, le président exécutif de Shell Companies en Chine, a déclaré que le marché chinois possédait encore de larges ressources de potentiel inexploitées et que son entreprise bénéficiait du nouveau cycle de mesures d’ouverture de la Chine, incluant la facilitation de l’accès à l’exploration en amont de ses ressources en pétrole et en gaz naturel grâce à la suppression de certaines restrictions sur les joint-ventures.

« La Chine a réalisé des efforts concrets et encourageants dans l’amélioration de son environnement des affaires, ce qui a créé plus d’opportunités pour les investisseurs chinois et permet d’offrir plus de choix aux consommateurs », a-t-il expliqué.

Selon le ministère du Commerce (MOFCOM), les investissements directs étrangers (IDE, un indice majeur pour mesurer le potentiel d’une économie) dans la partie continentale de la Chine ont augmenté de 7,3 % en glissement annuel sur la période allant de janvier à juillet. Les IDE pour le seul mois de juillet ont quant à eux enregistré une augmentation de 8,7 % en glissement annuel, soit plus que les 8,5 % réalisés au mois de juin.

Les participants à cette session ont exprimé leur enthousiasme vis-à-vis des consommateurs chinois. Pour Zhu Xiaojing, le président de l’entreprise de produits laitiers Fonterra Greater China, les consommateurs chinois sont de plus en plus attentifs aux marques et constituent un facteur soutenant la croissance continue des

investissements en Chine par des multinationales comme Fonterra.

« Nous voyons aujourd’hui une génération de jeunes consommateurs, qui ont une connexion émotionnelle plus forte envers les marques, avec une transition du simple facteur prix à la poursuite de marques. […] La prochaine décennie devrait voir apparaître l’émergence de grandes marques en Chine », note-t-il.