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Les États-Unis soufflent le chaud et le froid avec Huawei, faisant preuve de leurs options limitées

French.china.org.cn | Mis à jour le 20. 08. 2019 | Mots clés : Huawei


Cette décision reflète la faible marge de manœuvre de Washington, selon des analystes

Les États-Unis ont décidé lundi d'accorder un délai supplémentaire de 90 jours à la société chinoise de télécommunication Huawei, mais ils ont également semblé vouloir exercer une pression accrue sur l’entreprise en ajoutant de nouvelles filiales à leur « Liste d'entités », signe que les options des États-Unis sont de plus en plus limitées en matière de pression sur cette entreprise et la Chine.

Cette décision souligne la situation délicate dans laquelle se trouve l'administration Trump, qui souhaite poursuivre son objectif malintentionné de contenir la montée en puissance technologique et économique de la Chine, mais qui subit également une pression intérieure de plus en plus forte, alors que ses actions ont également des effets négatifs sur les entreprises et les consommateurs américains, ont noté des analystes.

Le département américain du Commerce a annoncé lundi (heure américaine) qu'il prolongerait la licence générale temporaire – qui permet à certaines entreprises américaines de continuer à approvisionner Huawei – pour une période supplémentaire de 90 jours. Le délai actuel de 90 jours devait expirer lundi. Mais l'agence gouvernementale américaine a également annoncé qu'elle avait ajouté 46 filiales supplémentaires de Huawei à sa Liste d'entités.

Huawei s'oppose à l’ajout par les États-Unis de 46 de ses filiales à la Liste d’entités, alors que cette décision est motivée par des considérations politiques, a déclaré la société dans un communiqué envoyé au Global Times lundi.

L’extension de la licence temporaire ne change pas le fait que la société a été traitée injustement, et la décision d’aujourd’hui n’aura pas d’impact substantiel sur les affaires de Huawei, indique le communiqué.

Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, a déclaré lundi au Global Times que « ceci est typique des États-Unis : durs dans leurs mots, mais mous dans leurs actions », soulignant que les États-Unis étaient confrontés à davantage de difficultés après avoir mis en œuvre certaines de leurs menaces. « Ils savent qu'ils ne peuvent pas faire grand chose à propos de Huawei sans se faire du mal à eux-mêmes ».

Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a reconnu le dilemme. « Alors que nous continuons d'exhorter les consommateurs à s'éloigner des produits de Huawei, nous devons reconnaître qu'il faudra plus de temps pour éviter toute perturbation », a-t-il indiqué.

Mais il est peu probable que ces nouvelles mesures assouplissent ou ajoutent une nouvelle pression que Huawei n’avait pas anticipée, a affirmé Jiang Junmu, rédacteur en chef du site d’informations sur l’industrie des télécommunications c114.com.cn.

« Huawei a déjà été poussée au plus bas, et toute décision prise par les États-Unis ne changera rien à la remontée de Huawei », a indiqué M. Jiang au Global Times, soulignant que la société s’était préparée au pire des scénarios.

Depuis son inscription sur la liste noire des États-Unis, Huawei a réagi avec fermeté aux accusations des États-Unis contre ses produits et a décidé de lancer une série de nouvelles technologies et de nouveaux produits en prévision de l'interdiction. La société a notamment lancé son propre système d’exploitation Harmony pour remplacer Android, qui appartient à Google.

« La décision des États-Unis ne fera qu'accélérer l'adoption par Huawei de son Plan B », a noté M. Jiang, qui suit de près Huawei.

La décision des États-Unis aura également un impact limité sur les négociations commerciales entre les responsables chinois et américains, qui sont engagées sur une voie difficile alors que les États-Unis continuent d'adopter leurs tactiques d'intimidation.

Alors qu’un nouveau cycle de négociations est prévu à Washington en septembre, le gouvernement américain a annoncé la mise en place de droits de douane de 10% sur plus de 300 milliards de dollars de marchandises chinoises. Mais dans un autre signe de leur contrôle limité sur le commerce, les États-Unis ont ensuite retardé les droits de douane sur certains articles ménagers avant la saison des achats de Noël, afin de calmer la pression intérieure croissante.

« Les États-Unis n'ont pas changé de tactique, mais ils ont de moins en moins de choix », a souligné M. Bai.


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Source:french.china.org.cn