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La mondialisation, un passage obligé du développement de l’humanité

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 08. 2019 | Mots clés : mondialisation

Le 27 mars 2019, le sous-forum « La Ceinture et la Route : construire une route pour la mondialisation » est organisé dans le cadre de la Conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie.

 

Phénomène international parmi les plus durables et les plus attractifs depuis déjà quelques décennies, la mondialisation est considérée comme la plus importante caractéristique de l’époque actuelle et exerce une influence majeure sur les relations internationales. D’une part, la mondialisation est le résultat d’une certaine prospérité commerciale, de la facilitation des flux d’investissements, de la libre circulation des personnes et du formidable essor des technologies, les différents pays constituant ainsi une communauté de destin caractérisée par l’interdépendance. D’autre part, en sus de cette interdépendance de plus en plus forte, les pays sont confrontés à des menaces et défis communs : changement climatique, crise financière, pandémies, cyberattaques, etc. Il faut donc recourir à la gouvernance mondiale pour y faire face. Malgré ses effets positifs et négatifs, la mondialisation est devenue une loi objective et le passage obligé du développement de la communauté internationale.

 

Naissance de la mondialisation : progrès scientifiques et technologiques, développement de la force productive

 

Les points de vue des chercheurs sont très partagés en ce qui concerne le début de la mondialisation au sens moderne. Qu’on la fasse dater des grandes découvertes de 1492 ou de la première révolution industrielle du milieu et de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le point fédérateur réside dans la diffusion à travers le monde des capitaux, des marchandises et d’un certain mode de production qui a entraîné un changement des modes de vie. D’après Karl Marx et Friedrich Engels, la grande industrie apparue au XIXe siècle a profondément modifié le monde, la satisfaction des besoins de tous les pays civilisés et de tous les habitants de ces pays devenant dépendante des réseaux d’interdépendance tissés dans le monde entier. La mondialisation a mis fin au repli sur soi et fait que la production et la consommation de tous les pays intègrent la chaîne de valeur mondiale. En résumé, la modernisation basée sur la première révolution industrielle a propulsé la mondialisation économique à un niveau élevé, permettant une production et une consommation mondiales, et a ouvert un nouveau chapitre de l’histoire mondiale.

 

La fin de la guerre froide a balayé les obstacles politiques internationaux ; les deux marchés socialiste et capitaliste ont cédé le pas à un marché mondial intégré. Dans le même temps, la révolution des technologies de l’informatique a fait disparaître les entraves techniques de la mondialisation. Ainsi, le libre-échange et la coopération ouverte ont pris leur envol. Nous observons déjà une plus grande circulation transfrontalière ou inter-régionale des facteurs de production tels que les marchandises, les techniques, les informations, les services et les capitaux. L’économie mondiale est devenue un processus d’intégration où tous les pays sont interdépendants. À l’heure actuelle, une nouvelle révolution industrielle caractérisée par la révolution des technologies de l’informatique promeut l’approfondissement de la mondialisation, donnant l’impression que les humains vivent dans un village planétaire.

 

L’histoire de la mondialisation montre sans conteste que son moteur ne vient pas de la volonté subjective de l’homme, mais du progrès des techniques et du développement de la force productive. Toute politique et tout propos préconisant l’antimondialisation vont à l’encontre des lois objectives du développement de l’histoire de l’humanité, portent atteinte au système de la division internationale du travail et au fonctionnement normal de la chaîne de valeur mondiale, et finiront par leur faire subir des pertes mondiales.

 

La mondialisation est une épée à double tranchant

 

Bien sûr, il ne faut pas nier que la mondialisation est une épée à double tranchant qui apporte son lot d’avantages et de défis, ses périodes de haut et de bas dans son essor. L’histoire montre que tout pays, qu’il soit en développement ou développé, pourrait bénéficier ou pâtir de la mondialisation. Même les États-Unis, seule superpuissance au monde, ne sont pas épargnés. Dans le processus de la mondialisation, certains pays se développent et sont montés sur le devant de la scène internationale grâce à des efforts inlassables de réforme, d’ouverture sur l’extérieur et en s’intégrant dans l’économie mondiale. Mais certains ne réussissent pas à s’adapter à la vague de la mondialisation, accusent un retard de plus en plus important par rapport aux autres et sont devenus des « victimes » de la mondialisation. Dans ces pays, des formations politiques ont attribué le retard de leur pays à la mondialisation et constituent des partisans de l’antimondialisation.

 

La mondialisation pourrait creuser des fossés économiques et sociaux de trois types : entre les pays développés et les pays en développement ; à l’intérieur même du groupe des pays développés et de celui des pays en développement ; entre les différentes couches sociales dans un pays en développement ou dans un pays développé. Dans certains pays, la mondialisation pourrait aggraver la pauvreté et entraîner la spéculation financière, la détérioration de l’environnement, la baisse du niveau de la protection sociale, la hausse du taux de chômage ainsi que la perte de l’autonomie culturelle. Des chercheurs ont d’ailleurs indiqué que pour ceux qui ont été « passivement » intégrés à la mondialisation accélérée, le processus apportait certes des avantages mais aussi beaucoup de problèmes et de souffrances, car il est autant une source d’intégration et d’harmonie que de différends et de conflits.

 

Nous pouvons avancer deux raisons pour expliquer les problèmes soulevés par la mondialisation. Premièrement, les problèmes tiennent à la mondialisation elle-même. La mondialisation provoque un développement déséquilibré entre les différents pays ou à l’intérieur d’un même pays, ainsi que toutes sortes de problèmes économiques et sociaux ; deuxièmement, les erreurs laissées par le néolibéralisme occidental. Les pays occidentaux considèrent toujours le néolibéralisme comme une idée directrice de la mondialisation et l’utilisent pour exercer une influence sur le processus de la mondialisation pour que celle-ci devienne un outil d’occidentalisation et d’orientation capitaliste du monde entier. Ils diffusent le capitalisme à l’échelle mondiale sur le plan économique, et sur le plan politique, ils propagent la démocratie occidentale. Même sur le plan culturel, ils préconisent les soi-disant « valeurs universelles ».

 

Actuellement, l’économie mondiale fait face à des défis de plus en plus nombreux tels que le ralentissement de la croissance, le manque de dynamique, un développement pas assez inclusif, ainsi que des confrontations plus vives entre le multilatéralisme et l’unilatéralisme, entre les partisans de la « porte ouverte » et ceux de la « porte close ». Le cycle actuel de la mondialisation est lancé et dirigé par les pays développés et les multinationales. Mais il est inutile de les accuser d’être responsables des problèmes et des difficultés auxquels la mondialisation est confrontée. En outre, ce serait aller trop loin que de faire table rase du mécanisme de la gouvernance économique mondiale. Une approche impartiale et efficace consiste à reconnaître qu’il faut insuffler une nouvelle vitalité aux idées, modèles et mécanismes de la mondialisation.

 

La Chine est déterminée à promouvoir la mondialisation

 

La Chine est le plus grand bénéficiaire du cycle actuel de la mondialisation et l’un de ses plus importants promoteurs. Depuis 1978, la Chine s’en tient à la politique d’ouverture et s’intègre activement dans le processus de la mondialisation économique, réalisant le grand tournant historique du repli sur soi vers l’ouverture tous azimuts. Elle a non seulement changé son visage et son destin, mais elle exerce aussi une influence profonde sur le processus de la mondialisation. Depuis son adhésion à l’OMC, la Chine est le plus grand exportateur de marchandises au monde, la deuxième destination des investissements étrangers et le troisième investisseur mondial. Elle est aussi le plus grand partenaire commercial de plus de 120 pays. La Chine participe activement à la mondialisation et fait progresser la libéralisation et la facilitation du commerce ; elle soutient l’amélioration du système mondial de libre-échange et endosse sa responsabilité dans la gouvernance économique mondiale ; elle soutient la coopération mutuellement avantageuse entre les partenaires commerciaux à travers le monde dans l’objectif d’apporter une contribution à la stabilité et au développement sain de l’économie mondiale.

 

Du point de vue du marxisme, le socialisme a besoin de la mondialisation. Le socialisme doit s’associer avec la mondialisation économique pour se développer et se renforcer. Cela doit constituer un principe important du marxisme. Les 100 ans d’histoire du mouvement communiste depuis la Révolution d’octobre en Russie montre que le socialisme se trouve face à un dilemme s’il va à l’encontre de la mondialisation économique. L’une des plus importantes expériences réussies de la voie du socialisme à la chinoise réside dans sa pratique résolue d’une politique d’ouverture et sa participation active à la mondialisation en choisissant des méthodes et des moyens qui répondent à la situation chinoise. La Chine est ainsi devenue un pays bénéficiaire de la mondialisation.

 

En tant que grand pays émergent qui s’en tient à la voie socialiste, la Chine assume sa responsabilité, réhabilite la mondialisation et la promeut résolument, alors même que les critiques à l’encontre de la mondialisation se sont amplifiées et que certains grands pays occidentaux n’ont plus la force motrice et la capacité pour continuer à promouvoir efficacement le développement de la mondialisation. La Chine affiche une attitude claire d’opposition au protectionnisme et à l’unilatéralisme, tout en élevant son niveau d’ouverture sur l’extérieur ; la Chine soutient une intégration économique et un développement synergique bénéfiques à tous pour construire ensemble une économie mondiale ouverte ; la Chine profite du potentiel de ses marchés, de ses avantages compétitifs grâce aux conglomérats industriels, de ses avantages en termes d’innovation afin de s’intégrer efficacement dans l’économie mondiale ; elle encourage la répartition optimisée et la libre circulation des facteurs de production haut de gamme à l’échelle mondiale. Les concepts proposés par la Chine, tels que l’initiative « la Ceinture et la Route », le principe de « concertation, synergie et partage » et la construction d’une communauté de destin pour l’humanité, jouent un rôle directeur pour combler les lacunes laissées par la mondialisation et bâtir une nouvelle mondialisation plus ouverte, plus inclusive, bénéfique à tous et mutuellement avantageuse. Ils pourront créer de nouvelles opportunités pour une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive de l’économie mondiale.

 

Par XU JIN, chercheur à l’Institut d’économie et de politique internationales de l’Académie des sciences sociales de Chine.

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Source:La Chine au Présent