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Le pari de Washington sur une « pression maximale » est voué à l’échec

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 08. 2019 | Mots clés : Washington,droits de douane


Pour certains pays, plus les choses changent, plus elles restent les mêmes. 

En effet, le tweet de Donald Trump affirmant que Washington avait l'intention d'imposer des droits de douane de 10% sur les 300 milliards de dollars restants d'importations chinois au lendemain de la douzième série de négociations commerciales à Shanghai conclu sur une note « constructive », en tout cas dans l’esprit des négociateurs américains, a laissé a beaucoup un fort sentiment de déjà vu.

Déjà vu ou pas, la dernière décision des États-Unis en matière de droits de douane, qui entrera en vigueur le 1er septembre, s'écarte de la bonne voie. Et contrairement à ce que les Etats-Unis croient, cela va non seulement nuire aux échanges bilatéraux, mais également aux entreprises américaines, comme certains l’ont d’ailleurs rapidement fait remarquer. Et si les États-Unis vont de l'avant et imposent des droits de douane supplémentaires, la Chine sera bien entendu obligée de prendre les contre-mesures nécessaires pour protéger ses intérêts.

Il est clair que la décision américaine viole gravement le consensus auquel étaient parvenus les deux chefs d’État en marge du sommet du G20 à Osaka. Tout comme l’est l'excuse usée des États-Unis pour imposer les nouveaux droits. En affirmant que Beijing a accepté d'acheter de plus grandes quantités de produits agricoles aux États-Unis mais ne l'a pas fait, le président américain semble dire que peu importe ce que fait Beijing, les États-Unis trouveront toujours une excuse pour imposer des droits de douane punitifs.

En fait, les importateurs chinois se sont renseignés auprès des vendeurs américains sur les prix des produits agricoles et ont même conclu des marchés. Après tout, les accords commerciaux ne sont pas des choses qui se finalisent du jour au lendemain. Et les produits ne peuvent pas non plus être importés en un tournemain.

En ce qui concerne l'affirmation de Donald Trump selon laquelle la Chine n'a pas tenu sa promesse de mettre un terme aux ventes de fentanyl aux États-Unis, moins on en dira et mieux ce sera. Le fentanyl est un médicament légal utilisé pour traiter la douleur chronique, avant, pendant et après une opération chirurgicale. Les entreprises américaines importent légalement le fentanyl en tant qu'analgésique, en particulier pour les patients souffrant de maladies graves comme le cancer. Comment le fait que certaines des importations se retrouvent entre les mains des toxicomanes, seuls les responsables américains de l'application de la loi sont en mesure d’y répondre.

Au lieu de reprocher tous leurs maux à la Chine, il serait temps que les États-Unis procèdent à une introspection. La Chine a toujours respecté ses engagements. Mais chacun sait qu’il faut être deux pour danser le tango.

Malgré la déclaration symbolique sur la possibilité d'assouplir l'interdiction de Huawei, les États-Unis n'ont pris aucune mesure concrète pour retirer le géant de la haute technologie et les autres entreprises chinoises de leur liste d'entités.

Les États-Unis ont pour politique d’exercer une « pression maximale » sur les autres pays pour qu'ils accèdent à leurs exigences, mais cette tactique ne fonctionnera jamais contre la Chine. Et bien que la Chine ait été obligée de prendre des contre-mesures contre les États-Unis pour protéger ses intérêts fondamentaux, elle a toujours fait preuve de beaucoup de retenue et a laissé la porte ouverte aux négociations.

Les décideurs américains semblent obsédés par l’idée que la Chine cèdera sous la pression américaine. Pour information, Beijing n’a aucune raison de céder sous la « pression maximale » de Washington simplement parce que l’économie chinoise a un peu ralenti.

L’économie chinoise est suffisamment résistante pour résister aux effets des droits de douane imposés par les États-Unis. Plus important encore, les États-Unis ne pourront pas facilement remplacer les importations chinoises, qui représentent 300 milliards de dollars, car plus de 60% d'entre elles sont des biens de consommation courante. Ce qui signifie que les États-Unis nient les énormes dommages collatéraux qu'ils subiraient eux-mêmes du fait de leur propre guerre commerciale.

En traitant avec le gouvernement américain en place depuis deux ans et demi, la Chine sait très bien ceci : donnez un doigt à Washington et il vous prendra le bras entier.

Les négociations doivent être menées sur un pied d'égalité, ce qui est également le consensus auquel étaient parvenus Xi Jinping et Donald Trump lors de leur rencontre à Osaka le 29 juin.

Le président américain avait également promis de ne pas imposer de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de Chine. Accuse-t-il la Chine de ne pas tenir sa promesse pour lui servir d’excuses ?

La décision des États-Unis en matière de droits de douane soulève également des doutes quant à l’organisation de la prochaine ronde de négociations prévue pour septembre à Washington. Certes, les Etats-Unis sont impatients de poursuivre leur dialogue positif avec la Chine sur un accord commercial global, ils sont optimistes quant à la conclusion d'un accord et estiment que l'avenir des relations bilatérales est prometteur. Mais puisque les nouveaux droits punitifs entreront en vigueur quelques jours avant les négociations, comment l'avenir pourrait-il être brillant ?

Nous espérons donc que les États-Unis corrigeront leurs erreurs, car le renforcement des droits de douane n'est dans l'intérêt d’aucune des parties.

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Source:french.china.org.cn