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Shanghai accueillera les prochaines négociations commerciales sino-américaines

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 07. 2019 | Mots clés : négociations commerciales


Le 12e cycle de consultations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis se déroulera à Shanghai le 30 et 31 juillet, a indiqué jeudi Gao Feng, le porte-parole du ministère chinois du Commerce (MOFCOM).

Ce cycle de négociations pour résoudre la guerre commerciale sino-américaine — qui dure depuis déjà un an — sera le premier depuis le mois de mai dernier, lorsque le gouvernement américain avait augmenté les droits de douane sur 200 milliards de dollars (180 milliards d’euros) de marchandises importées depuis la Chine. 

Il s’agira également des premières négociations depuis que les présidents des deux plus grandes économies du monde sont parvenus à une nouvelle « trêve » lors de leur rencontre en marge du Sommet du G20 à Osaka, qui a permis d’empêcher l’escalade du conflit.

Ce 12e cycle de négociations ne se déroulera pas dans la capitale chinoise mais à Shanghai, la plus grande ville du pays, qui accueillera au mois de novembre la 2e Exposition internationale des importations de Chine (CIIE). Au cours du premier semestre, la ville a enregistré une augmentation de 13,9 % de ses investissements directs étrangers (IDE) en glissement annuel, malgré le contexte de guerre commerciale.

« Shanghai convient aussi bien que Beijing pour accueillir les consultations commerciales sino-américaines », a indiqué Gao Feng.

D’après les analystes chinois, ce choix d’un nouveau lieu permettra d’injecter une nouvelle vigueur dans les négociations commerciales et le temps joue en faveur de la partie chinoise.

Pour Zhang Yansheng, un chercheur du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux, ce 12e cycle de négociations témoigne en apparence d’une certaine continuité par rapport aux négociations précédentes. Pour autant, il estime que « ces nouvelles négociations dans un nouveau lieu ont une nouvelle portée ».

« Shanghai est le pôle commercial de la Chine. En ce sens, les négociateurs des deux parties doivent espérer que ce lieu permettra aux négociations de se concentrer sur les questions économiques et commerciales, plutôt que de devenir un véhicule pour les passes d’armes politiques entre les deux pays », note-t-il.

La ligne de fond chinoise

Après la trêve conclue à Osaka, il y a eu un certain flottement et les détails du cycle suivant des négociations commerciales restaient relativement flous.

Les Etats-Unis semblent compter sur la reprise par la Chine des achats de produits agricoles américains, qui atteignaient les 22 milliards de dollars en 2017, avant que la guerre commerciale n’éclate en 2018.

La Chine semble quant à elle attendre des actions concrètes de la part des Etats-Unis, notamment qu’ils permettent à leurs entreprises technologiques de reprendre leurs approvisionnements de Huawei, le géant chinois des télécommunications, que les Etats-Unis ont placé sur une « liste noire ».

Jeudi, Gao Feng a appelé les Etats-Unis à arrêter d’abuser de leur puissance nationale pour réprimer les entreprises chinoises, y compris Huawei.

« Après plus d’un an, il est devenu évident qu’une guerre commerciale ne peut pas sauver les industries américaines défaillantes et la Chine peut vivre avec les préjudices causés par la guerre commerciale », souligne Liang Haiming, le doyen de l’Institut des nouvelles Routes de la Soie affilié à l’Université de Hainan, qui suit de près les négociations commerciales sino-américaines.

Dans le secteur de l’acier, la société US Steel, qui figure parmi les premières industries à avoir été protégées par les droits de douane américains à 25 %, a annoncé qu’elle allait fermer ses fourneaux de Gary Indiana, ainsi que d’autres près de Détroit.

« Allumer des fourneaux coûte cher. Lorsque ceux-ci sont éteints, il y a peu de chances qu’ils soient rallumés. […] Au niveau mondial, la Russie, l’Inde, le Japon et l’Union européenne sont du même côté que la Chine, pas des Etats-Unis, en ce qui concerne la question commerciale », explique Liang Haiming. Par ailleurs, les Etats-Unis vont entrer dans un cycle d’élections présidentielles.

Pour la première fois, le ministre chinois du Commerce, Zhong Shan, participera aux consultations commerciales, en tant que membre de l’équipe de négociations. La Chine ne recule pas sur les lignes de fond qu’elle a annoncées, ajoute Liang Haiming.

Vers une reprise des achats agricoles ?

Selon Gao Feng, des progrès ont été réalisés en ce qui concerne les achats de produits agricoles. Certaines entreprises chinoises ont commencé à se renseigner sur les prix des fournisseurs américains et le gouvernement chinois travaille sur une exemption des droits de douane pour les produits agricoles américains importés. 

La Chine a imposé des droits de douane de 25 % sur les importations agricoles depuis les Etats-Unis, notamment le soja et le sorgho. Cependant, « il s’agit du comportement normal du marché et cela ne doit pas être directement lié à la reprise des négociations commerciales », note le porte-parole.

La reprise des importations agricoles a touché la corde sensible de nombreux membres de l’administration Trump, le président américain a même tweeté sur ce sujet et les plus hauts négociateurs commerciaux des Etats-Unis ont abordé cette question la semaine dernière. Reste à savoir combien de temps prendra cette procédure d’exemption... 

Toutefois, Zhang Yansheng affirme que cette question se résoudra d’elle-même : « Si les Etats-Unis suppriment tous leurs droits de douane sur les importations chinoises, [c’est-à-dire acceptent] la base sur laquelle la Chine avait accepté de reprendre les négociations en premier lieu, la Chine annulera automatiquement ses droits de douane de représailles sur les produits agricoles américains. »


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Source:french.china.org.cn