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OuiCréa : société incubatrice des start-up chinoises et françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 24. 07. 2019 | Mots clés : innovation, start-up

Construire des ponts entre les cultures de l’innovation

Si la France devient de plus en plus attractive pour les investissements et les entreprises de l’étranger, Li Tianlun tempère toutefois cet optimisme: « Comment attirer les start-up chinoises en France reste un très grand sujet parce qu’à ma connaissance, il y a très peu de start-up chinoises qui vont aller en France pour développer leur business. La première raison est liée à l’immensité du marché intérieur chinois, et la seconde tient aux nombreuses possibilités de lever facilement des fonds en Chine pour une start-up chinoise. » Une start-up purement chinoise cherchera avant tout à vendre son produit en ayant à l’esprit de développer son marché européen, sans prendre forcément en compte les particularités de la France en Europe.

Selon Li Tianlun, cette situation est en partie la conséquence d’une méconnaissance de la culture de l’autre. Majoritairement, les patrons des start-up chinoises qui ont la volonté de développer leurs activités en France sont d’anciens étudiants chinois qui ont fait leurs études en France. En plus d’être francophones, ils ont la volonté d’établir et de renforcer des collaborations avec les centres de recherche et les universités par lesquels ils sont passés. Pour cette raison, Li Tianlun insiste beaucoup sur le concept de la « communauté » que procure OuiCréa. C’est en effet grâce aux échanges, rencontres et séminaires entre des délégations françaises et chinoises que les besoins des start-up seront analysés afin de mieux les orienter pour trouver des solutions dans l’écosystème d’innovation français. À ce titre, en tant que partenaire du French Tech Visa, OuiCréa joue le rôle de « facilitateur de business » auprès des start-up chinoises en les faisant bénéficier du passeport talent qui permet aux entreprises étrangères de commencer leurs activités avec de nombreuses facilités. Bien sûr, attirer les entrepreneurs chinois n’est pas le domaine réservé de OuiCréa. Beijing Capital Land, l’une des plus importantes entreprises publiques chinoises dans la recherche et les investissements, avait inauguré en 2016 le premier hub sino-français Eurosity à Châteauroux. Mais pour Li Tianlun, qui a collaboré avec ce dernier, si les projets sont complémentaires, ils n’en sont pas moins différents, car l’idée d’Eurosity est d’attirer les grandes entreprises.

Du point de vue des start-up, la promotion de la coopération entre la Chine et la France permet d’exporter dans l’Hexagone des innovations issues du modèle d’affaires chinois centré sur l’économie de partage, l’e-commerce et le système de paiement en ligne, et doit donc être considéré comme l’expression du versant numérique de l’initiative « la Ceinture et la Route ». En effet, comme le souligne Li Tianlun, l’innovation des start-up chinoises est influencée par la « pensée sur le mode Internet » portée depuis 2015 par un vaste mouvement d’entrepreneuriat et d’innovation pour tous, très actif dans les universités chinoises. Cette influence « en mode Internet » en Chine et celle du « Tech for good » en France ont tout à gagner à collaborer. À cet égard, le cas Huawei en France, dont les centres de recherche sont plus présents que ceux des BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), devrait servir d’exemple pour une collaboration intelligente. « On sait que la Chine est en avance sur la technologie 5G. Il y a des opérateurs qui souhaitent appliquer la 5G de Huawei, d’autres préfèrent d’autres technologies, c’est le choix de l’opérateur. Mais sur l’aspect technologique, je crois que la collaboration doit être faite et encouragée entre la Chine et la France », ajoute Li Tianlun.

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Source:La Chine au Présent