La Chine rassure les entreprises étrangères malgré les tensions

Le ministère du Commerce a fait savoir jeudi qu'il n'y avait pas de retrait massif des investissements de la Chine à l’étranger et a promis que le pays garantirait fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises étrangères dans le pays. « Nous avons pris note des préoccupations de certaines entreprises étrangères mais, à notre connaissance, le pays n'a pas connu de retraits massifs des investissements des sociétés étrangères », a déclaré le porte-parole du ministère, Gao Feng, lors d'un point de presse.

Des remarques qui interviennent alors que les médias rapportaient que certaines sociétés étrangères envisageaient de quitter la Chine pour éviter d'être affectées par le conflit commercial sino-américain en cours. « La Chine ne supprimera aucune entreprise à financement étranger et n’en discriminera aucune », a déclaré M. Gao. « Nous allons résolument protéger les droits et intérêts légitimes de toutes les entreprises à capitaux étrangers en Chine et créer un environnement pour les investissements plus stable, plus équitable, plus transparent et plus prévisible », a-t-il affirmé. 

En dépit des incertitudes créées par le différend commercial sino-américain, la Chine reste l’une des destinations les plus prisées pour les investissements directs étrangers (IDE), selon le ministère.

Dans le World Investment Report 2019 publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, la Chine est e seconde place mondiale en termes d’IDE après les Etats-Unis, avec plus de 10 % du total des IDE. Au cours du premier semestre de cette année, les IDE à destination de la partie continentale de Chine ont augmenté de 7,2 % en glissement annuel pour atteindre 478,33 milliards de yuans (69,69 milliards de dollars).

La Loi sur les investissements étrangers du pays entrera en vigueur au début de l'année prochaine. Deux nouvelles listes négatives, qui ont été raccourcies pour favoriser une plus grande ouverture économique, entreront en vigueur à compter du 30 juillet.

Quant à l’avenir, M. Gao a déclaré que le gouvernement continuerait à ouvrir le marché, à promouvoir la libéralisation et la facilitation des investissements et à faire en sorte que le marché reste une destination attrayante pour les investissements étrangers.

Marcel Smits, responsable de la stratégie d’entreprise du géant américain de l’agroalimentaire Cargill, est optimiste. « L’environnement des affaires en Chine continue de s’améliorer et la politique gouvernementale envoie des signaux favorables, notamment avec la récente Loi sur les investissements étrangers. » Le conglomérat agricole a investi 200 millions de dollars en Chine pour la construction de nouvelles usines et installations de recherche dans différentes provinces au cours du premier semestre de cette année. 

A la question de savoir si la Chine envisageait d’acheter des produits agricoles des Etats-Unis, M. Gao a remarqué que la Chine et les Etats-Unis se complétaient dans le commerce des produits agricoles, et qu’il restait encore un espace énorme pour la coopération.

Wang Xiaosong, professeur de commerce international à la Faculté d’économie de l'Université Renmin de Chine, a souligné que les équipes de négociation des deux pays devaient attacher une grande importance à leurs futurs pourparlers économiques et commerciaux de haut niveau. « Les discussions devraient être basées sur l'égalité et le respect mutuel, et les deux parties doivent aligner davantage leurs intérêts. »