Les négociations commerciales sino-américaines renforcent la confiance

Le consensus entre la Chine et les Etats-Unis de reprendre les consultations économiques et commerciales va permettre de renforcer la confiance dans les deux pays et de stimuler les perspectives de croissance économique mondiale.

Samedi dernier, le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping se sont accordés lors du Sommet du G20 au Japon sur la nécessité de reprendre les négociations commerciales, qui étaient dans l’impasse depuis leur 11e cycle au mois de mai. Au cours de cette rencontre, il a été annoncé que Washington n’imposerait pas de droits de douane supplémentaires sur les marchandises chinoises importées.

Pour Wang Xiaosong, un professeur de commerce international à la Faculté d’économie de l’Université Renmin de Chine, cette trêve sur laquelle se sont accordés les deux dirigeants pourrait avoir un impact significatif sur l’économie mondiale.

« Cela permettra de relever la confiance dans ces deux économies, ainsi que dans les perspectives économiques mondiales. […] Chaque fois que les Etats-Unis imposent des droits de douane ou menacent d’agir de la sorte, les marchés boursiers dans les deux pays fluctuent. La décision du gouvernement américain de ne pas imposer de nouveaux droits de douane visant la Chine est une bonne nouvelle pour les entreprises et les consommateurs des deux pays », explique-t-il.

Ce consensus entre les deux dirigeants apporte une note positive pour les futures négociations commerciales, mais il faudra du temps pour éliminer tous les droits de douane qui ont été imposés au cours de ces derniers mois, note M. Wang. Celui-ci ajoute que les deux pays doivent continuer à faire des efforts pour parvenir à un accord dans les prochaines négociations.

Zhang Yuyan, le directeur de l’Institut d’économie et politique international affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), qualifie la rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump de « très importante ».

Les deux dirigeants ont échangé leurs points de vue sur des « questions fondamentales » (« fundamental issues »), une expression employée dans la déclaration ayant suivi la rencontre, qui n’avait été que rarement employée auparavant. Ces « questions fondamentales » peuvent inclure des sujets importants, comme la coopération commerciale régionale et internationale, note M. Zhang.

Si un accord doit être trouvé à l’avenir, celui-ci devra être basé sur l’égalité et les négociateurs devront trouver une solution acceptable pour les deux parties: « La Chine va certainement préserver ses intérêts fondamentaux en abordant les questions concernant la souveraineté et la dignité », explique-t-il.

Certaines entreprises américaines ont bien accueilli la décision du gouvernement de différer la mise en place de droits de douane sur les importations depuis la Chine, indiquant toutefois qu’elles continueraient à faire pression pour faire retirer leurs produits de la liste des droits de douane du gouvernement américain.

« Nous sommes satisfaits qu’il y ait eu un sursis à exécution pour le secteur du vêtement et de la chaussure. Néanmoins, le résultat final de ce G20 est que 250 milliards de dollars d’importations depuis la Chine continuent de subir des droits de douane à 25 % et nous continuons à nous trouver dans un environnement hautement incertain », a noté mardi Stephen Lamar, le vice-président exécutif de la Fédération américaine de l'habillement et de la chaussure (AAFA).

Lors d’une conférence de presse ayant suivi sa rencontre avec Xi Jinping, Donald Trump a indiqué samedi dernier que les droits de douane existants seraient maintenus sur les importations chinoises pendant la poursuite des négociations, mais que les droits de douane additionnels qu’il avait menacé d’imposer sur d’autres marchandises chinoises ne seraient pas mis en place « pour le moment ».

Mardi était le dernier jour pour que les entreprises et les agences commerciales soumettent leurs commentaires de réfutation à la suite des audiences du Bureau du représentant américain au commerce (USTR), du 17 juin au 25 juin, sur l’imposition prévue de droits de douane à 25 % sur les 300 milliards de dollars de marchandises chinoises importées restantes, s’additionnant à ceux sur les 250 milliards de dollars de produits déjà ciblés.

Les audiences et les plans de réfutation ayant été réalisés en mai, les entreprises et les agences ont continué à soumettre leurs objections, malgré l’annonce du président américain sur le fait que les nouveaux droits de douane ne seraient pas imposés.

Le fait que de nombreuses entreprises aient fait suivre leurs témoignages au Bureau de l’USTR de documents supplémentaires indique que celles-ci n’ont pas diminué leurs efforts pour faire exempter leurs produits des droits de douane potentiels.

L’AAFA, qui représente un secteur employant près de 4 millions de personnes aux Etats-Unis, a réaffirmé dans une déclaration au Bureau de l’USTR qu’elle était « profondément troublée » par la proposition de la Maison-Blanche d’inclure les vêtements, chaussures et autres produits textiles sur la liste des produits ciblés.

En 2018, la Chine a représenté près de 42 % des importations de vêtements et 69 % des importations de chaussures aux Etats-Unis. Selon la déclaration, la Chine est apparue comme un fournisseur majeur car elle présente une « chaîne d’approvisionnement sans équivalent » développée au fil des générations.