Les affirmations des États-Unis sur leur déficit commercial avec la Chine peuvent être trompeuses

Le déficit commercial des États-Unis avec la Chine n'est pas une question de vérité simple et objective. Il a été provoqué par les actions des États-Unis eux-mêmes -une combinaison de contrôles à l’exportation, de restrictions de marché, de politiques de concurrence, de politiques commerciales, de domination monétaire et d’autres facteurs- ont déclaré des responsables et des experts en réponse à un rapport publié le 6 juin par le ministère du Commerce.

Le rapport souligne que les échanges bilatéraux ont été mutuellement bénéfiques et que les États-Unis ont tiré des avantages substantiels de la coopération.

« La coopération économique et commerciale sino-américaine a atteint une profondeur et une ampleur sans précédent », a ainsi indiqué le rapport, précisant que le commerce bilatéral s’est monté à 633,5 milliards de dollars l'an dernier, soit environ 252 fois plus qu'en 1979.

Mais, selon Gao Feng, porte-parole du ministère, depuis que le gouvernement américain actuel a pris ses fonctions, il n’a pas tenu compte de cela.

Les États-Unis ont propagé l'idée de « pertes » du commerce entre les États-Unis et la Chine et ont utilisé ce déficit comme excuse pour provoquer des frictions économiques et commerciales, a-t-il déclaré, ajoutant que l'étude était basée sur des faits et chiffres concrets montrant la nature et les causes de ce déficit. Le rapport montre que les États-Unis ont au contraire tiré d’excellents bénéfices du commerce avec la Chine, a dit M. Gao.

Ainsi, le rapport a notamment révélé que le commerce bilatéral de services a dépassé 125 milliards de dollars en 2018 et que les investissements directs bilatéraux ont totalisé près de 160 milliards de dollars au cours des quatre dernières décennies. Il a également noté que les excédents de la Chine provenaient principalement de produits à forte intensité de main-d'œuvre et que le pays enregistrait des déficits dans des domaines comme les avions, les circuits intégrés, les automobiles et les produits agricoles, ce qui montre que les deux pays ont capitalisé sur leurs avantages industriels respectifs.

« Le contrôle strict exercé par les États-Unis sur les exportations vers la Chine est l'une des principales raisons du déficit commercial », a indiqué le rapport, ajoutant que les mesures concernaient environ 3 100 articles dans 10 catégories, principalement des produits de haute technologie.

Selon Tom Harper, chercheur à l’Université du Surrey, dans le sud-est de l’Angleterre, depuis l’escalade des conflits commerciaux entre la Chine et les États-Unis, les répercussions se font déjà sentir sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Par exemple, la Chine a cherché à s’écarter des États-Unis vers d’autres pays pour les produits dont elle a besoin. Le Brésil a ainsi commencé à fournir à la Chine le soja qui était précédemment acheté aux États-Unis.

Ces mesures démontrent les dangers des conflits commerciaux, les agriculteurs américains étant les premières victimes des droits de douane chinois, a souligné M. Harper.

De son côté, Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a averti que, même si la Chine ne serait pas heureuse de voir la guerre commerciale s'étendre aux domaines de la finance, de la technologie ou de la géopolitique, le pays devait être préparé à toutes sortes de confrontations.

« Les États-Unis ont violé à plusieurs reprises le mécanisme multilatéral fondé sur les règles de l'Organisation mondiale du commerce. En raison de l'influence des faucons les plus durs, il est probable que la guerre commerciale se poursuivra », a-t-il déclaré.