Le gouvernement renforce la supervision du secteur des terres rares

La Chine, le plus grand producteur au monde de terres rares, va prendre des mesures fondamentales pour mieux exploiter les ressources en terres rares, rectifier les commandes du marché et améliorer sa gestion, a annoncé le haut régulateur économique du pays.

La Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR) a récemment organisé une conférence d’experts pour discuter des efforts du pays dans l’amélioration de sa structure industrielle, la protection des ressources et l’amélioration des niveaux scientifique et technologique de l’exploitation des terres rares.

Les experts ayant participé à ce séminaire ont indiqué que les terres rares étaient une ressource stratégique importante pour l’industrie moderne, ainsi qu’un matériau de base fondamental pour la transformation des industries traditionnelles et le développement des secteurs émergents.

Davantage d’efforts sont nécessaires pour renforcer la supervision du secteur des terres rares, punir sévèrement les violations des lois et réglementations, briser la chaîne de la contrebande, renforcer les contrôles des exportations et établir un mécanisme de contrôle faisant le suivi de l’ensemble des processus d’exportation des terres rares.

D’après Mei Xinyu, un chercheur de l’Académie chinoise de commerce international et de la coopération économique (CAITEC), la Chine possède une position de leader absolue dans la technologie de séparation et de purification des terres rares, avec une haute efficacité et de faibles coûts.

« Afin de mieux utiliser une ressource aussi stratégique, nous devons continuer à rester à la pointe de la séparation et de la purification des terres rares. En tant que pays industriel moderne, la Chine doit maintenir un avantage compétitif dans la production manufacturière, plutôt que de dépendre de la vente de ses ressources naturelles. C’est la raison pour laquelle la Chine doit également passer à la vitesse supérieure dans le développement de la transformation intensive des produits de terres rares », explique-t-il.

Selon lui, il est nécessaire de mettre en place des contrôles à l’exportation des produits d’importance stratégique que la Chine produit en gros, comme les terres rares, mais il pourrait être difficile de suivre les exportations.

Les terres rares sont utilisées dans la production notamment d’appareils électroniques grand public de haute technologie, mais aussi d’équipements militaires.

La Chine produit actuellement près de 80 % de l’approvisionnement mondial en terres rares. Cependant, cette industrie fait face à de nombreux problèmes, comme la contrebande, l’extraction illégale et la protection environnementale.

Jin Baisong, un ancien chercheur de la CAITEC aujourd’hui à la retraite, note que les quotas sur les exportations des terres rares de Chine n’a pas eu l’effet désiré : la contrebande de terres rares est aujourd’hui endémique et certaines entreprises d’exportation falsifient les codes douaniers pour échapper aux quotas.

« La nécessité est donc de synchroniser l’extraction des terres rares avec la demande intérieure, de promulguer des lois et des réglementations spécifiques, détaillées, transparentes et cohérentes, mais aussi de classifier les mesures de contrôle des exportations », explique-t-il.

A la fin du mois de mai, la CNDR a annoncé que la Chine était prête à continuer à fournir des métaux issus des terres rares aux marchés mondiaux, mais qu’elle était opposée à ceux utilisant les produits fabriqués avec des terres rares pour « supprimer et saper le développement de la Chine ».