Zhu Jianmin : créer une entreprise innovante de niveau mondial

Par : LIANG Chen |  Mots clés : entreprise innovante
French.china.org.cn | Mis à jour le 30-04-2019

Certains l’appellent le « fou de la recherche scientifique » ou le « roi de la chimie ». Zhu Jianmin, membre du 13e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et président du groupe Oxiran, a affirmé lors de son interview avec La Chine au présent : « En fait, ma volonté est de me consacrer aux choses que j’aime et à la cause qui me passionne. » Il a déclaré qu’après avoir passé 30 ans à explorer l’entrepreneuriat technologique, son intérêt s’était transformé en sentiment de responsabilité et qu’il se sentait investi d’une mission.

En 1991, Zhu Jianmin, âgé de 31 ans, a perdu sa jambe droite dans une explosion expérimentale. Le fait d’avoir frôlé la mort, loin de le faire reculer, n’a fait que renforcer sa détermination. À peine un an plus tard, Zhu Jianmin a créé une entreprise indépendante consacrée à la haute technologie et à l’innovation. Aujourd’hui, le groupe Oxiran qu’il a fondé a fait son entrée en bourse. C’est la plus grande société chinoise de traitement à l’oxyde d’éthylène et également la plus compétitive. C’est également le plus grand fabricant mondial de fluide de coupe au silicium pour panneaux photovoltaïques. Le 1er novembre 2018, alors qu’il participait à un colloque pour les entreprises privées organisé par le président chinois Xi Jinping, Zhu Jianmin a entendu le signal du soutien de l’État au développement des entreprises privées. Il a déclaré: « L’économie privée chinoise est entrée dans une nouvelle ère! »

Le professeur d’université se lance dans les affaires

Zhu Jianmin a grandi dans un milieu militaire. En 1978, à l’âge de 18 ans, il s’est présenté à l’examen national d’entrée à l’université qui venait alors d’être réinstitué et il a été admis à l’Institut de technologie pétrochimique de Liaoyang. Depuis, sa vie est restée liée à l’industrie chimique.

Plus tard, Zhu Jianmin a obtenu une maîtrise en chimie appliquée à l’Université de technologie de Dalian avec d’excellents résultats. Au cours de ses études, Zhu Jianmin a étudié l’oxyde d’éthylène et est devenu un pionnier dans ce domaine. Après avoir obtenu son diplôme, il est retourné à l’Institut de technologie pétrochimique de Liaoyang pour y enseigner. « Notre position académique avancée dans ce domaine professionnel résulte directement du fait que nous avons commencé à étudier ces sujets dès cette époque. » Zhu Jianmin a alors ressenti le besoin de persévérer dans ses recherches afin d’obtenir des résultats d’une plus grande valeur. Il s’est donc lancé dans l’exploration de l’industrialisation des résultats de la recherche scientifique.

Au début des années 1990, Zhu Jianmin et ses collègues, Liu Zhaobin et Dong Zhenpeng, ont fondé la société Liaoyang Oxiranchem. Il explique: « Que ce soient le groupe de recherche universitaire ou l’entreprise elle-même, nous avons tout développé nous-mêmes. De cette manière, nous sommes progressivement devenus le leader industriel dans ce domaine. » Il semble que l’innovation autonome soit le principal avantage d’Oxiran. C’est presque inscrit dans les « gènes » de l’entreprise.

De l’innovation autonome à l’innovation par l’intégration

« Oxiran est aussi une ‘‘diplômée’’ », déclare Zhu Jianmin. À l’origine, l’entreprise était une entreprise incubée de l’Institut de technologie pétrochimique de Liaoyang, et pendant les huit années où elle a fait partie de l’institut, Oxiran a formé son équipe, effectué des recherches scientifiques, accumulé des résultats et instauré une culture universitaire: « Actuellement, deux tiers des employés du groupe s’adressent toujours à moi en utilisant mon ancien titre professionnel de l’institut. »

Au seconde semestre de l’année 1999, Oxiran est arrivée à un tournant de son développement en raison d’une réforme institutionnelle de l’institut: l’entreprise devait-elle fermer ou bien être privatisée? « Oxiran était le fruit de nos efforts inlassables, c’est un peu notre bébé », confie Zhu Jianmin. Sans hésitation, il a décidé de démissionner.

Au début de l’année 2000, Oxiran est devenue une entreprise privée. Conformément au système d’entreprise moderne, l’entreprise observe les trois principes de la répartition des droits d’apport de ses actionnaires. « Le mécanisme des droits d’apport est un bon mécanisme caractérisé par la création commune et le partage », affirme Zhu Jianmin. En outre, le chercheur a découvert le potentiel du fluide pour couper le silicium cristallin qui est un des principaux constituants des panneaux solaires et a donc décidé de renforcer la capacité de la R&D dans le domaine des énergies nouvelles. Grâce au développement rapide de l’industrie photovoltaïque chinoise, le volume des ventes du liquide pour couper le silicium cristallin d’Oxiran s’élève aujourd’hui à 120000 tonnes, représentant 75 % du marché chinois.

Le 20 mai 2010, Oxiran a fait son entrée en Bourse, devenant la première société chinoise cotée en Bourse de l’industrie de production d’oxyde d’éthylène, et la deuxième société cotée en Bourse GEM (Growth Enterprises Market Board) née dans la région du Nord-Est, ancien centre industriel de la Chine. « Après son entrée en Bourse, Oxiran est devenue plus transparente, plus standardisée et plus publique », souligne Zhu Jianmin. Ensuite, Oxiran s’est appliquée à rechercher et développer un autre dérivé de l’oxyde d’éthylène – le polyéther monomère de l’adjuvant de réduction d’eau – un matériel important pour la construction d’infrastructures, surtout pour la fabrication de béton de haute performance. « En 2014, j’ai participé à la réunion de l’APEC à Beijing. Je m’intéresse beaucoup à l’initiative ‘‘la Ceinture et la Route’’. Nos produits commencent à sortir progressivement du pays par le biais de programmes de construction d’infrastructures connexes », se réjouit Zhu Jianmin.

« L’innovation autonome était une des bases essentielles de notre entreprise. Mais avec l’élargissement de nos industries, cela ne correspondait plus à nos besoins. Nous avons donc choisi d’intégrer des établissements de recherche et des talents chinois et étrangers tout en continuant de nous appuyer sur nos points forts, pour être plus innovants et obtenir plus de résultats », poursuit-il. En 2018, Oxiran a collaboré avec Zhang Suojiang, académicien de l’Académie des sciences de Chine, et ils sont parvenus à une première application industrielle du liquide ionique greffé. C’est une innovation à l’échelle internationale. De plus, elle constitue le fondement technique de l’utilisation des ressources de CO2 en Chine et du développement à bas carbone, vert et durable des entreprises chinoises.

Aujourd’hui, faisant écho à la politique chinoise d’encouragement à la formation professionnelle, Oxiran soutient des établissements d’enseignement. Il a participé non seulement à la création de la faculté pétrochimique de l’Université ouverte de Chine, mais aussi à la création de la faculté pétrochimique d’Oxiran de l’Institut de technologie pétrochimique de Liaoyang, un établissement mixte. « Nous avons nous-mêmes besoin de talents et nous formons aussi des talents pour les autres entreprises », dit Zhu Jianmin avec un sourire.

L’économie privée bénéficie de grandes opportunités

« Depuis le XIXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), notre société a un nouvel objectif: devenir une entreprise puissante de premier ordre mondial dans le secteur de la chimie d’ici 2035. On reconnaît un grand État puissant à ses entreprises puissantes de premier ordre mondial », déclare Zhu Jianmin. Il est très enthousiaste au sujet du colloque des entreprises privées qui s’est déroulé fin 2018: « Si le XIXe Congrès du PCC marque l’entrée de la Chine dans une nouvelle ère, ce colloque marque l’entrée de la Chine dans l’ère du développement de l’économie privée! Je sens qu’il y aura de très grandes opportunités. »

Selon lui, ces dernières années, les entreprises privées chinoises ont rencontré beaucoup de problèmes en matière de marché, de financement et de transformation; en outre, les changements que connaît l’environnement économique international, notamment la friction commerciale entre la Chine et les États-Unis, et les réformes structurelles du côté de l’offre représentent de grands défis. En tant que membre du comité national de la CCPPC, Zhu Jianmin a donc proposé lors des deux sessions 2019 d’élaborer et de publier le plus vite possible une politique de réduction des impôts et des frais divers des entreprises basée sur le système des préférences généralisées, qui vise à abaisser considérablement la taxe sur la valeur ajoutée et l’impôt sur le revenu des entreprises, à réduire les charges des entreprises, à établir un environnement équitable de développement et de concurrence, et à promouvoir efficacement un développement sain des entreprises,  

surtout pour les entreprises privées. En outre, il propose de diminuer davantage les impôts et frais divers des entreprises dans les nouveaux secteurs stratégiques qui doivent permettre d’accélérer les réformes structurelles du côté de l’offre et dans les zones stratégiques du développement national.

« Que ce soient les six mesures avancées lors du colloque des entreprises privées, la promesse de soutien au développement des entreprises privées faite lors de la Conférence centrale sur le travail économique ou la promesse de permettre aux entreprises d’obtenir satisfaction faite par le président Xi Jinping lors de son discours du Nouvel An, tout cela me laisse largement espérer que les politiques nationales bénéficieront aux entreprises privées », conclut Zhu Jianmin.


Source:La Chine au Présent
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