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Les engagements mutuels de la Chine et l’UE

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 04. 2019 | Mots clés : Chine,UE

Dans une déclaration conjointe publiée à la suite du 21e Sommet Chine-UE, qui s’est déroulé mardi dernier à Bruxelles, la Chine et l’Union européenne (UE) ont souligné leur engagement envers le multilatéralisme et une relation économique se concentrant sur l’ouverture et la concurrence loyale. 

Ce sommet, coprésidé par le Premier ministre chinois Li Keqiang, le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, suscitait pourtant des inquiétudes sur sa capacité à porter ses fruits, du fait d’un grand nombre de désaccords persistants.

Selon un communiqué publié mercredi par le site internet du Conseil des affaires d’Etat de Chine, les négociations entre les deux parties ont duré plus de 50 heures, avant que celles-ci ne parviennent à une déclaration finale. Les deux parties ont réaffirmé la dynamique de leur partenariat stratégique global.

La Chine et l’UE soutiennent fermement le système de commerce multilatéral basé sur des règles et s’engagent à respecter les règles de l’OMC. La déclaration démontre également la détermination des deux parties à s’unir et à coopérer dans une période où le multilatéralisme est contesté.

« L’importance de cette déclaration est allée au-delà de sa portée bilatérale », a souligné Lu Kang, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. 

Il est normal qu’il y ait des différends entre des pays et il est normal que la Chine et l’Europe aient des désaccords. Néanmoins, la déclaration montre que les différends entre la Chine et l’Europe peuvent être abordés de façon adéquate par des négociations et par le dialogue, a indiqué Lu Kang. 

« Cet accomplissement démontre le haut niveau de partenariat stratégique global entre la Chine et l’UE », a-t-il ajouté.

« Il est compréhensible que les pays européens aient des inquiétudes sur la capacité d’un de leurs partenaires à tenir ses promesses et à fournir des résultats concrets, notamment après avoir vu le président américain Donald Trump revenir sur ses promesses à de nombreuses reprises », explique Chen Fengying, une chercheuse de l’Institut des relations internationales contemporaines de Chine basé à Beijing.

Cependant, les efforts de la Chine à tenir ses promesses et à prendre en compte les inquiétudes de ses partenaires sont reconnus par de plus en plus de pays. « C’est la raison pour laquelle de nombreux résultats fructueux ont été atteints aussi rapidement cette fois-ci », ajoute la chercheuse. 

Dans la déclaration, les deux parties réaffirment leur engagement à bâtir une relation économique basée sur l’ouverture, la non-discrimination et la concurrence loyale, en assurant des règles du jeu équitables, la transparence et des bénéfices mutuels.

Les deux parties ont fixé un calendrier pour accomplir des « progrès décisifs » sur un pacte d’investissement, ainsi que pour finaliser un pacte de « haut niveau » en 2020. Les deux parties s’accordent par ailleurs sur le fait qu’il ne doit pas y avoir de transferts forcés de technologie.

Chen Fengying note qu’il n’est pas facile pour les deux parties de publier une déclaration couvrant ces problématiques fondamentales et épineuses. Cela montre combien la Chine et l’Europe sont prêtes à trouver des compromis pour résoudre les questions d’intérêt mutuel et à coopérer pour faire face aux défis communs.

D’après les statistiques officielles, l’Union européenne est le partenaire commercial le plus important de la Chine depuis quinze années consécutives et cela fait plusieurs années de suite que la Chine est le deuxième partenaire commercial le plus important de l’Union européenne. Leur commerce bilatéral a atteint un nouveau record en 2018 à 682,16 milliards de dollars (604,75 milliards d’euros).

D’après Zhang Shengjun, un professeur de politique internationale à l’Université normale de Beijing, alors que la Chine et les Etats-Unis sont dans la phase finale avant de parvenir à un accord sur leur conflit commercial, l’Europe s’inquiète du fait que cet accord pourrait donner aux Etats-Unis plus d’avantages dans le commerce et les affaires avec la Chine. Elle est donc encline à parvenir au moins à un certain consensus sur des questions similaires.

« Cette déclaration pourrait aider à rassurer les pays européens sur le fait que la Chine n’accorde pas de traitement préférentiel aux Etats-Unis sur des questions qui intéressent également l’Europe », souligne Chen Fengying.

Des objectifs communs

Li Keqiang est arrivé à Zagreb mardi soir pour une visite officielle en Croatie, où il participera également à une rencontre entre les huit dirigeants de Chine et des pays d’Europe centrale et orientale (PECO).

Li Keqiang est le premier Premier ministre chinois à se rendre en Croatie depuis que les deux pays ont établi des liens diplomatiques il y a 27 ans. Décrivant la « coopération 16+1 » comme un mécanisme bien positionné pour servir de plateforme importante dans la synergie des nouvelles Routes de la soie et de la stratégie de l’UE pour relier l’Europe et l’Asie, le Premier ministre a précisé mardi dans un article, que les pays intéressés étaient les bienvenus pour participer de manière substantielle et concrète aux projets de coopération de tierce partie dans le cadre de la « coopération 16+1 ».

Toutefois, cette dynamique positive a soulevé quelques inquiétudes, notamment de la part des puissances traditionnelles majeures en Europe comme la France et l’Allemagne, sur le possible renforcement des divisions intra-européennes à cause de la Chine. 

Il n’a jamais été question de former une « clique » contre les Etats-Unis ou contre tout autre pays, et la coopération ne devrait pas être perçue comme une approche visant à « diviser pour mieux régner », insistent les analystes chinois. 

« Il est naturel que la Chine et certains pays européens se rapprochent lorsqu’ils affrontent les mêmes défis, [étant] de plus en plus sur la même longueur d’ondes sur la façon de promouvoir le développement et la réforme », souligne Chen Fengying.

« Plutôt que de voir la Chine comme une concurrente, il serait plus pragmatique que l’Europe la perçoive comme un coopérateur en matière d’opportunités économiques. [...] Elles pourraient toutes deux être gagnantes, étant donné leur forte complémentarité à de nombreux égards », explique Zhang Shengjun. 



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Source:french.china.org.cn