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Divisions entre les ministres des Affaires étrangères du G7

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 04. 2019 | Mots clés : Divisions,ministres des Affaires étrangères,G7

La Réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 s’est déroulée les 5 et 6 avril à Dinard et à Saint-Malo en France. Malgré une longue déclaration conjointe, celle-ci n’est pas parvenue à couvrir les désaccords entre les différentes parties.

Ce document long de 25 pages aborde un grand nombre de problèmes internationaux, mais manque d’une idée directrice claire. De nombreux points ont par ailleurs été directement repris du rapport de la réunion de l’année dernière au Canada. Les ministres se sont exprimés conjointement sur des problèmes ayant peu de rapport avec le G7, comme la cybersécurité, le conflit armé au Sahel et la protection des droits des femmes dans les zones de conflit, mais ils n’ont pas proposé d’initiatives spécifiques et concrètes.

Lors d’une conférence de presse à la clôture de cette réunion, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que la France, l’Allemagne, le Canada et le Japon cherchaient conjointement à promouvoir le multilatéralisme dans le cadre d’une « alliance quadripartite pour le multilatéralisme ».

Face aux journalistes, M. Le Drian a déclaré que la France, l’Allemagne, le Canada et le Japon allaient devenir « moteurs » dans la revitalisation du multilatéralisme, sans toutefois donner plus de détails sur « l’exclusion » des trois autres membres du G7, à savoir les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni, de cette alliance.

En réalité, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo était le grand absent de cette réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 et cette absence a affaibli la voix des Etats-Unis. A la veille de la réunion, M. Pompeo s’était publiquement opposé au projet de la France de taxer les géants de l’Internet et la France avait rejeté cette opposition, exposant clairement la division franco-américaine.

Dans le même temps, les tensions entre la France et l’Italie n’ont pas non plus été entièrement résolues. Le 5 avril, la rencontre du ministre italien de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres, Matteo Salvini, avec la présidente du parti français d’extrême-droite Rassemblement national (anciennement Front National), Marine Le Pen, a suscité une grande attention de la part des médias français. M. Salvini ambitionne de réunir l’ensemble des partis eurosceptiques de l’UE pour les prochaines élections européennes, ce qui irrite la France.

Par ailleurs, la question du Brexit continue de tendre les relations entre le Royaume-Uni et les autres pays européens, dont la France. M. Le Drian a réitéré la position de la France à ce sujet, demandant au Royaume-Uni d’avoir un « plan clair » pour sa sortie de l’Union européenne et de le transmettre lors du Sommet européen du 10 avril prochain. Le secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth, Jeremy Hunt, a admis que cette question représentait un défi colossal et est rentré au Royaume-Uni le 6 avril, sans attendre la fin de la réunion.

La Chambre des communes du Royaume-Uni souhaite que le gouvernement poursuivre la sortie de l’Union européenne, mais elle a rejeté de façon notable plus d’une dizaine de propositions d’accords lors de votes indicatifs, balayant ainsi la quasi-totalité des alternatives possibles à un accord sur le Brexit. La capacité du Royaume-Uni à trouver un « plan clair » en trois jours reste donc très incertaine.

Le G7 affronte aujourd’hui un grand nombre de défis et fait l’objet de nombreuses divisions internes, que ce soit en matière de défense du multilatéralisme, du Brexit ou des rapports entre ses pays membres. Dans un tel contexte, le G7 devrait s’efforcer de régler en priorité ses propres problèmes.


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Source:french.china.org.cn