Huawei au-delà du jeu géopolitique des Etats-Unis

24 février : évènement de lancement d’un produit Huawei en amont du salon MWC à Barcelone en Espagne.

Rester calme et continuer. La société chinoise Huawei Technologies a continué à remporter des contrats dans les pays occidentaux, offrant des produits et des services de meilleure qualité. Cette réponse active face à la pression géopolitique menée par les Etats-Unis montrera que les accusations sans fondement de Washington sont une tentative vouée à l’échec.

Le gouvernement d’Australie-Occidentale a décidé de signer un contrat de 200 millions de dollars (176,3 millions d’euros) avec Huawei, afin de bâtir un nouveau système de liaison radio numérique pour les trains de Perth. Même si le gouvernement central australien a interdit en août 2018 la mise en place par Huawei des réseaux 5G du pays pour des préoccupations sécuritaires, l’entreprise chinoise n’a pas pour autant arrêté de remporter des contrats en Australie.

Ce système de liaison radio, qui devrait être mis en service en 2021, sera utilisé par les conducteurs de trains, mais également le service clients, la sécurité et les employés du contrôle ferroviaire, selon le site d’information local Abc.net.au.

Selon la ministre des Transports d’Australie-Occidentale, Rita Saffioti, les autorités locales sont confiantes vis-à-vis des aspects sécuritaires en lien avec ce système.

Dans le même temps, Huawei s’est assuré un autre contrat ferroviaire en Allemagne, en aidant la Deutsche Bahn à passer à l’ère du numérique, selon la chaîne locale de télévision Deutsche Welle.

Les Etats-Unis ont fait pression sur de nombreux pays, dont le Royaume-Uni, l’Australie et l’Allemagne, pour qu’ils abandonnent les produits Huawei. Ils ont également accusé Huawei d’espionner pour le gouvernement chinois et de représenter une menace pour la sécurité nationale de ces pays.

Sans fournir aucune preuve tangible, la répression mondiale menée par les Etats-Unis à l’encontre de Huawei n’est pas parvenue à convaincre certains de ses principaux alliés. Les hauts responsables de Huawei ont réaffirmé à plusieurs reprises leur bilan solide en matière de sécurité au cours des 30 dernières années et ils veulent croire que leurs partenaires étrangers continueront à utiliser les produits de leur entreprise.

« Le gouvernement américain a peut-être sous-estimé le fait que les pays à travers le monde, incluant leurs gouvernements, leurs entreprises et leurs populations, seraient leurs propres juges », a récemment déclaré Catherine Chen, membre du Comité de direction et vice-présidente senior de Huawei, lors d’une interview.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles un grand nombre de pays ignorent ce tollé et ces rumeurs de risques cyber-sécuritaires. La principale est que Huawei se trouve tout simplement à la pointe de la compétition dans le domaine de la 5G, mais aussi en matière de compétitivité des prix, explique Kevin Curran, professeur en cybersécurité à l’Université d’Ulster en Irlande du Nord.

« La présence de Huawei dans les marchés émergents, sa domination mondiale dans la téléphonie mobile et le développement de ses activités devraient lui permettre de surmonter cette période, et l’arrivée de l’Internet des objets pourrait contribuer encore largement [à son développement] dans un avenir proche », souligne-t-il.

Le 7 mars, Huawei a porté plainte contre le gouvernement américain pour restrictions de vente de ses produits, affirmant que « le Congrès des Etats-Unis a échoué à maintes reprises à produire la moindre preuve pour étayer ses restrictions sur les produits Huawei ».

« Huawei a osé mettre au défi les autorités américaines, ce qui montre également qu’elle n’a pas peur grâce à sa compétitivité technologique », note Xiang Ligang, un analyste du secteur basé à Beijing.