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Un nouveau fonds pour les projets de « La Ceinture et la Route » à l’étude

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 03. 2019 | Mots clés :  La Ceinture et la Route 
Photo prise le 30 août 2018 montrant une vue aérienne du Pont de l'Amitié Chine-Maldives, le premier pont maritime des Maldives, ouvert à la circulation jeudi soir. Il s’agit d’un projet emblématique des Maldives et de la Chine dans l’édification commune de la Route maritime de la Soie du XXIème siècle. [Photo / Xinhua]


La China Investment Corporation (CIC), le fonds souverain chinois, recherche des partenaires mondiaux pour établir un instrument d’investissement transfrontalier spécial qui fournira davantage de financements aux projets de « La Ceinture et la Route », a fait savoir un cadre dirigeant du fonds. « Nous l'appelons le Fonds de coopération de ‘La Ceinture et la Route’ », a déclaré Tu Guangshao, vice-président du conseil d’administration et président du CIC, dans une interview exclusive. Il a cependant précisé qu’il était encore « trop tôt pour déterminer » les autres dispositions relatives à l’envergure du fonds, aux méthodes d'investissement spécifiques et à la devise utilisée pour les investissements.

Un fonds de coopération sélectionne généralement des projets et prend des décisions d'investissement fondées sur les intérêts communs de tous les actionnaires. Un cadre juridique et une structure de gouvernance claire seront définis lors de la phase initiale. Cette méthode pourrait également éviter aux pays destinataires des investissements d’imposer des restrictions à un quelconque membre du fonds.

Les actionnaires potentiels du fonds pourraient inclure des organisations internationales et des pays situés le long de l’initiative de « La Ceinture et la Route », a déclaré M. Tu au quotidien China Daily lors de la session annuelle de la Conférence consultative politique du peuple chinois à Beijing. « Le fonds constituera un nouveau moyen d'injecter des capitaux dans les projets de ‘La Ceinture et la Route’, de faciliter la coopération internationale et de partager les bénéfices mutuels. »

Au fur et à mesure que progresse cette initiative, les pays participants d'Asie, du Moyen-Orient, d'Europe et d'Afrique ont de plus en plus besoin de collecter des fonds et de développer leurs infrastructures.

Certains craignent cependant que les pays recherchant des financements ne tombent dans le piège de la dette. De telles préoccupations ont entraîné des retards et des réductions dans certains projets proposés. En réponse, le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré plus tôt ce mois-ci que « de nombreux faits apporte la preuve que ‘La Ceinture et la Route’ n'est pas un piège de la dette dans lequel certains pays risquent de tomber, mais un gâteau économique qui profite aux populations locales. Ce n’est pas un instrument géopolitique, mais une excellente opportunité pour un développement partagé. »

David Lubin, économiste chez Citigroup, craint que la Chine seule ne soit pas en mesure de réaliser les objectifs d'investissement. Le pays doit donc accumuler des ressources mondiales pour financer des projets de « La Ceinture et la Route ».

Les analystes estiment que par le biais de ce fonds, la Chine pourrait convaincre davantage d'investisseurs mondiaux de se joindre à des projets coûteux et à long terme, tels que la construction de ports et de lignes de chemins de fer.

Les investisseurs en infrastructures trouvent de nouveaux moyens de recycler le capital, dans un contexte où les coûts de financement augmentent, notamment par la hausse des taux d’intérêt pour les prêts bancaires, estime la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII). Afin d’améliorer la coopération internationale dans les investissements le long des Nouvelles routes de la Soie, « les commanditaires devraient œuvrer pour contrer la prudence accrue à l'égard de la mondialisation et du commerce, car l'intensification des tensions géopolitiques devrait également renforcer ces sentiments », a remarqué Jang Ping Thia, économiste principal à la BAII. « Cela souligne à quel point il est nécessaire que les projets obéissent à des normes élevées, avec une transparence dans la bonne gouvernance et une ouverture. Pour les projets favorisant la connectivité régionale, il sera nécessaire d'assurer les bénéfices mutuels et le respect des préoccupations des pays », a-t-il ajouté.

Le CIC a commencé à explorer de nouvelles méthodes d'investissement en 2017, l’objectif étant de diversifier les investissements à l'étranger et de partager les risques. La dernière manifestation en a été la création en octobre 2018du Fonds de coopération sino-japonais, un fonds bilatéral. Il a pour but d’investir dans des sociétés des deux pays, ainsi que dans des pays tiers, notamment dans les secteurs de la fabrication, de la communication et des médias, de la santé ainsi que des biens et services de consommation, selon le CIC. La capitalisation du Fonds de coopération sino-japonais devrait atteindre un milliard de dollars. D'autres mécanismes d'investissement similaires, notamment le fonds sino-français, doté d'un milliard d'euros (1,13 milliard de dollars), sont en préparation, a déclaré M. Tu. « Nous envisageons également de transférer une partie des fonds bilatéraux dans le fonds de ‘La Ceinture et la Route’. »

Le CIC, avec une dotation de 940 milliards de dollars, est également actionnaire du Fonds de la Route de la Soie, qui fournit principalement un soutien en matière d'investissements et de financements à des projets le long de l’initiative des Nouvelles routes de la Soie. Il détient actuellement une participation de 15 % dans le Fonds de la Route de la Soie, doté d’un capital total de 40 milliards de dollars et de 100 milliards de yuans (14,9 milliards de dollars).

Le fonds de coopération de « La Ceinture et la Route » sera différent du Fonds de la Route de la Soie, a néanmoins noté M. Tu, les commanditaires de ce dernier étant en effet principalement chinois.

En assurant la gestion d’une partie des réserves de change du pays, le CIC recherche un rendement maximal pour ses actionnaires dans une fourchette de tolérance au risque acceptable. Il a obtenu un rendement net record de ses investissements à l'étranger de 17,59 % en 2017. Ses résultats financiers pour 2018 seront publiés cet été.

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Source:french.china.org.cn