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À l’approche de la date butoir, la Chine et les États-Unis retournent à la table des négociations

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 02. 2019 | Mots clés : date butoir, Chine ,États-Unis

Les représentants de la Chine et des États-Unis doivent décider lundi 11 février d’un nouveau cycle de négociations dans l’espoir de mettre fin à la guerre commerciale qui oppose les deux plus grandes économies mondiales, dans un contexte de pression accrue à l’approche de la date butoir.

Les deux pays semblent plus désireux que jamais de résoudre les profonds différends qu’ils connaissent sur un vaste éventail de sujets, afin d’éviter une nouvelle escalade du conflit commercial. Les tensions restent néanmoins vives avec l’envoi de signaux contradictoires de la part des États-Unis, ont noté des observateurs chinois dimanche.

Une délégation américaine dirigée par le représentant adjoint au Commerce Jeffrey Gerrish doit arriver lundi à Beijing pour débuter les nouvelles négociations, a-t-on appris des communiqués publiés par les deux pays.

Des pourparlers de haut niveau doivent avoir lieu jeudi et vendredi. L’équipe de négociateurs chinois sera dirigée par le vice-premier ministre Liu He, tandis que la délégation américaine sera conduite par le représentant au Commerce Robert Lighthizer et le secrétaire d’État au Commerce Steven Mnuchin.

Depuis que les présidents des deux pays ont convenu d’une trêve en décembre dernier, ces nouvelles négociations constitueront le troisième cycle de l’année 2019, signe du sentiment d’urgence qui entoure les pourparlers.

Des réunions de haut niveau ont eu lieu les 30 et 31 janvier à Washington, à l’issue desquelles les deux pays ont rapporté que d’importants progrès avaient été faits. Au début du mois de janvier, des négociations de niveau intermédiaire avaient aussi été organisées à Beijing.

En l’absence d’accord, les États-Unis ont prévu d’augmenter les droits de douane sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises, actuellement de 10 %, à 25 % le 2 mars prochain.

Des efforts fournis par les deux pays

Les analystes décèlent aujourd’hui un fort désir de trouver une solution, et prédisent qu’un accord-cadre au moins sera conclu avant la date butoir.

« Étant donné l’ampleur des efforts fournis des deux côtés, la conclusion d’un accord-cadre avant le 1er mars ne devrait pas poser problème », a estimé Dong Yan, chercheuse à l’Académie des sciences sociales. Elle a déclaré dimanche au Global Times que la pression monte pour qu’un accord soit conclu.

Certains analystes ont fait remarquer que la tenue de réunions dès le premier jour ouvré après le Nouvel An chinois et la décision d’organiser des rencontres de niveau intermédiaire avant les négociations de haut niveau montrent le fort souhait de réaliser des avancées concrètes.

« Cela prouve que les négociations ont atteint un niveau de profondeur où les deux parties sont prêtes à aborder des détails spécifiques », a noté Dong Yan. « Les deux pays, les États-Unis en particulier, savent qu’une nouvelle escalade irait au détriment de tous. »

Chen Fengying, chercheuse aux Instituts chinois de relations internationales contemporaines, a exprimé son optimisme quant à la conclusion d’un accord-cadre « en plusieurs phases » avant la date butoir.

« Au cours des négociations, on a pu voir les deux pays former des points de consensus ou d’arrangement sur certaines questions structurelles », a-t-elle déclaré dimanche au Global Times.

Des signaux mixtes

La perspective d’un accord a cependant été assombrie par l’envoi de signaux contradictoires de la part des États-Unis la semaine dernière.

Jeudi, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il ne rencontrerait pas le président chinois Xi Jinping avant la date butoir du 2 mars, contrairement à ce qui était prévu depuis les dernières négociations en date, dans des propos repris par la chaîne d’actualité CNBC.

« Je pense que nous ne devrions pas donner trop de poids à ces propos, a estimé Mme Chen. Les négociations concernent le commerce et des compromis. La rencontre des deux présidents ne devrait pas être l’élément susceptible d’empêcher la conclusion d’un accord. »

Dans une autre illustration des profondes différences entre la Chine et les États-Unis au sujet du commerce, le bureau du représentant américain au Commerce a publié le 4 février un accord visant la Chine sur le respect des règles de l’OMC. Ce rapport reprend les plaintes de longue date des États-Unis envers la Chine au sujet notamment de l’ouverture du marché et de la protection des droits de propriété intellectuelle.

La Chine a immédiatement protesté. « Une partie considérable du rapport comporte des accusations à l’encontre de la Chine excédant les engagements que nous avons pris lorsque nous avons rejoint l’OMC et faites sans base légale ou factuelle », a déploré le ministère du Commerce par voie de communiqué mardi dernier.

Les analystes prévoient également des tensions accrues dans le domaine acrimonieux des technologies, avec la signature annoncée par Donald Trump d’un décret présidentiel interdisant les équipements de télécommunication chinois sur les réseaux sans fil aux États-Unis. Cela a apparemment pour but d’envoyer un signal aux opérateurs du monde entier avant la tenue à la fin du mois à Barcelone du Mobile World Congress.

« Les relations commerciales sino-américaines sont très complexes. Même si nous concluons un accord, il restera des tensions qui devront être gérées par des consultations répétées entre les deux pays », a estimé Dong Yan.


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Source:french.china.org.cn