La Chine assure la stabilité économique par des ajustements contracycliques
Afin d’assurer une croissance économique stable, la Chine s’est engagée à renforcer les ajustements contracycliques dans sa politique économique, selon une rencontre clé sur le travail économique.
En 2019, la Chine utilisera de façon globale et concrète ses politiques macroéconomiques, structurelles et sociales, afin de s’assurer que la croissance économique se maintienne dans une fourchette raisonnable, indique un communiqué publié vendredi dernier à la suite de la Conférence centrale sur le travail économique.
Les fonctions des ajustements contracycliques sont soulignées dans un contexte actuel de tendance à la baisse de la demande domestique et externe, selon la note de recherche de la Banque des communications (BoComm) publiée samedi dernier.
Tout en reconnaissant les performances économiques de cette année, le pays doit voir qu’il existe des développements nouveaux et inquiétants au sein d’une activité économique globalement stable, souligne le communiqué, ajoutant que « l’environnement externe est complexe et austère, et l’économie affronte une pression à la baisse ».
L’année prochaine, des mesures plus audacieuses et plus efficaces devront être prises pour mettre en œuvre une politique fiscale proactive, incluant de plus grandes coupes dans les impôts et les cotisations, ainsi qu’une augmentation d’échelle relativement importante dans les obligations des gouvernements locaux à buts spécifiques.
La BoComm prévoit que la Chine poursuivra ses dépenses fiscales en 2019, avec un ratio du déficit budgétaire qui devrait probablement être relevé à 3 % cette année contre 2,6 % en 2018.
Cette augmentation permettra de renforcer la confiance du marché et de mieux capitaliser sur le rôle d’une politique fiscale proactive dans le soutien de la croissance, explique la BoComm.
Ce point de vue est partagé par l’équipe spécialisée dans les mesures macroéconomiques de la banque d’investissement CICC, qui a également estimé le ratio du déficit à « environ 3 % ».
« La taxe sur la valeur ajoutée pour la tranche supérieure devrait être réduite de 2 points de pourcentage et le taux de cotisation à l’assurance sociale devrait être réduit de 5 points de pourcentage. L’émission d’obligations spéciales par les gouvernements locaux devrait probablement excéder les 2000 milliards de yuans (255 milliards d’euros) », a indiqué la CICC dans une note de recherche.
« Des coupes d’une plus grande ampleur dans les impôts et les cotisations permettront de réduire les charges sur les entités du marché, d’accroître la production et d’augmenter l’offre », note la BoComm.
Les mécanismes de transmission de la politique monétaire seront lissés, tandis que la proportion de financement direct sera augmentée de façon à rendre le financement plus accessible et abordable pour le secteur privé et les petites entreprises, souligne-t-elle également.
Selon la CICC, la Banque populaire de Chine (BPC, la banque centrale du pays) pourrait diminuer ses taux d’intérêts pour les opérations d’open market, c’est-à-dire l’achat et la vente fermes de titres, en particulier de titres publics par la banque centrale sur le marché interbancaire.
Alors que le développement de la Chine présente une résilience suffisante et un potentiel colossal, la tendance de croissance à long terme avec une dynamique saine ne changera pas, a confirmé la Conférence centrale sur le travail économique.
