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Les entreprises chinoises du nucléaire s’engagent à être autonomes

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 10. 2018 | Mots clés : nucléaire, Hualong One, Hinkley

21 mars 2018 : site d’installation d’un dôme hémisphérique à l’unité n° 6 de la centrale de Fuqing de la China National Nuclear Corporation (CNNC) dans la province de Fujian, dans le sud-est de la Chine. En mai 2017, une chape de confinement a été installée sur l’unité n° 5 de la centrale, le premier réacteur comportant la conception Hualong One. [Crédit photo : Xinhua]

Les entreprises majeures de l’industrie nucléaire en Chine ont annoncé, qu’elles étaient confiantes dans leur capacité à gérer les nouvelles restrictions américaines visant les exportations nucléaires vers la Chine, soulignant le fait que le développement nucléaire de la Chine était autonome et que les restrictions n’auraient pas d’impact sur les projets de centrales nucléaires au Royaume-Uni. Elles ont également indiqué, qu’elles pourraient utiliser les voies légales pour préserver leurs intérêts légitimes.

Dimanche, les analystes chinois ont indiqué que les entreprises nucléaires d’Etat en Chine n’étaient « pas comme ZTE » et ne subiraient pas de plein fouet les restrictions américaines. Selon eux, l’administration Trump perd juste des opportunités de faire entrer les entreprises nucléaires américaines sur le marché chinois.

Après que l’administration Trump a annoncé jeudi dernier qu’elle restreindrait fortement les exportations de technologies nucléaires civiles vers la Chine, la China National Nuclear Corporation (CNNC) et la China General Nuclear Power Corporation (CGN) ont répondu sur leurs comptes WeChat, respectivement vendredi et samedi derniers.

Jeudi, le New York Times avait indiqué, que l’annonce de l’administration Trump mélangeait les mises en garde sécuritaires avec des plaintes de longue date, selon lesquelles la Chine « continue de voler les technologies liées au nucléaire des entreprises américaines pour bénéficier aux entreprises d’Etat chinoises ».

Les Etats-Unis ont affirmé que la Chine « convoitait activement [leur] technologie nucléaire avancée pour la détourner vers une utilisation militaire dans son sous-marin nucléaire troisième génération, dans le développement d’un porte-avion à propulsion nucléaire et dans l’utilisation de plateformes duelles stratégiques nucléaires, comme de petits réacteurs modulaires et des centrales nucléaires flottantes pouvant être déployées en mer de Chine méridionale », rapportait vendredi CNN.

Samedi, la CGN a déclaré sur son compte Weibo : « Nous ne comprenons pas si les allégations avancées par les Etats-Unis sont basées sur des faits avérés ou sur une décision judiciaire, qui a déjà pris effet. [Cependant], celles-ci sont toutes infondées et [la CGN] se réserve le droit de prendre des mesures légales pour protéger ses intérêts légitimes. »

Les technologies nucléaires civiles et militaires utilisent des normes très différentes. Il est impossible et irréaliste pour la Chine de développer ses projets nucléaires militaires par le biais de la coopération nucléaire sino-américaine, a déclaré Song Zhongping, un expert militaire et commentateur télévisé.

« L’annonce des Etats-Unis n’est qu’une autre mesure jouant sur la "théorie de la menace chinoise", qui est totalement infondée. Sans les importations américaines, la Chine continuera de coopérer avec d’autres partenaires, et l’administration Trump ferme juste une opportunité commerciale pour les entreprises nucléaires américaines sur le marché chinois », expliquait dimanche Song Zhongping.

« La CGN et la CNNC ne sont pas comme ZTE. Elles sont très autonomes et ne se laisseront pas intimidées », indiquait également un expert de l’industrie nucléaire basé à Beijing et souhaitant rester anonyme.

« Elles ont cependant besoin de préparer un plan de secours, au cas où les restrictions américaines auraient un impact sur la coopération chinoise avec les autres pays », a-t-il ajouté.

Une autonomie forte

La CGN a également indiqué sur son compte Weibo, que la coopération en matière de centrales nucléaires avec le Royaume-Uni ne sera pas affectée : « Le projet en cours avec le Royaume-Uni n’utilise pas de technologies nucléaires américaines », et les exportations chinoises de technologies nucléaires sont sous supervision rigoureuse. « Nous allons continuer à faire avancer le projet nucléaire au Royaume-Uni avec nos partenaires », souligne-t-elle.

La CGN et la CNNC continuent de développer les projets des centrales nucléaires de Hinkley Point C et de Bradwell au Royaume-Uni. Ces deux entreprises majeures du nucléaire chinois promeuvent conjointement un réacteur avancé de troisième génération, connu sous le nom « Hualong One », à leurs clients étrangers. La CGN ambitionne de déployer cette technologie dans la centrale de Bradwell, indiquait dimanche dernier le Réseau de télévision mondial de Chine (China Global Television Network).

Vendredi, la CNNC a indiqué sur son compte WeChat : « Le Hualong One est basé sur une technologie nucléaire de troisième génération avec des droits de propriété indépendants chinois. Son taux de localisation dépasse les 85 % et il dépend peu des importations américaines. Les nouvelles restrictions américaines n’affecteront pas le Hualong One. »


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Source:french.china.org.cn