La Chine et l'UE devraient renforcer leur confiance mutuelle et préserver ensemble le système commercial multilatéral mondial (universitaires)

Alors que les tensions commerciales sont en pleine croissance à travers le monde, une centaine de grands universitaires chinois et européens se sont réunis lundi au siège du think tank (groupe de réflexion) belge Bruegel, appelant la Chine et l’Europe à réduire les malentendus à tous les niveaux via des discussions ouvertes et équitables.

« Nous sommes tous dans le même bateau », a déclaré Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil européen et ancien Premier ministre belge, lors de cette conférence baptisée « Dangers et potentiel : les relations commerciales Chine-Etats-Unis-UE », appelant les pays à résoudre leurs différends commerciaux de manière pacifique.

« Il n'y a pas de vie sans compromis, met ce dans n’importe quel système politique », a indiqué M. Van Rompuy, ajoutant que « l'Union (européenne) est encore plus que d'autres un exemple vivant d'une conversation continue entre 28 Etats membres ».

« On ne pourra arriver à la fin des conflits, des conflits commerciaux, mais aussi la fin des guerres, que par la négociation et le dialogue », a déclaré l'ancien président.

Parallèlement, faisant écho aux propos de M. Van Rompuy, Zhou Xiaochuan, président de la Société chinoise pour la finance et les banques, a appelé la Chine et l'Europe à avoir une vision claire de la guerre commerciale actuelle, qui a largement découlé de la politique « America First (l’Amérique d’abord) » de Donald Trump.

« Si l’on se base sur la théorie des jeux, le processus de négociation commerciale est lui aussi un processus de jeu. Le jeu qui se déroule entre la Chine et les Etats-Unis voit les Etats-Unis lancer le premier coup et la Chine suivre », a noté M. Zhou, qui est également conseiller au Centre pour les échanges économiques internationaux.

« Nous espérons sincèrement que ce type de jeu pourra progressivement se calmer et que les gens pourront réfléchir à la situation dans son ensemble, aux intérêts et aux avantages communs du monde entier », a poursuivi M. Zhou.

En outre, ce jeu ne concerne pas seulement la Chine et les Etats-Unis. Il implique toutes les parties, a déclaré M. Zhou. « Nous espérons sincèrement que nous pourrons mener des communications et faire des ajustements avec les pays de l'UE afin d'atteindre l'objectif que nous attendons tous avec impatience », a-t-il ajouté.

Claudia Vernotti, fondatrice et directrice de l'Association Chine-UE pour le numérique, a également déclaré que « les guerres commerciales en tant que telles ne génèrent jamais de gagnants ».

« Ainsi, dans la relation sino-américaine, aucun d'entre eux ne va vraiment gagner, car ce n'est pas une partie d'échecs », a-t-elle indiqué à Xinhua en marge du séminaire.

« La complexité de la chaîne d’approvisionnement mondiale dans le monde est aussi tellement complexe, il y a tellement d’interconnectivité autour d’elle que même les pays tiers n’ont probablement pas grand chose à gagner. Une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ne bénéficiera donc pas non plus à l’UE », a-t-elle affirmé.

« La position de l'UE est très compliquée, et je pense que seul le dialogue pourra réellement résoudre un peu le problème », a-t-elle noté.