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Le protectionnisme américain va renforcer la coopération Chine-UE en matière de robots

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 08. 2018 | Mots clés : robots,UE,protectionnisme

Un jeune visiteur passe devant un groupe de robots présentés à l'occasion de la Conférence mondiale du robot (World Robot Conference), qui se déroule de mercredi à samedi à Beijing. (Photo : Chen Qingqing / GT)

Selon les experts du secteur qui se sont exprimés jeudi, le protectionnisme unilatéral adopté par les Etats-Unis pourrait ouvrir de nouvelles perspectives aux sociétés chinoises de robotique pour une collaboration plus étroite avec leurs homologues européens afin de faire progresser la technologie et stimuler l'économie.

La Chine attache une grande importance aux robots, a déclaré Xin Guobin, vice-ministre du ministère chinois de l'Industrie et de l'information, lors de la Conférence mondiale du robot (World Robot Conference) 2018 à Beijing, qui se déroule de mercredi à samedi.

« Nous souhaitons la bienvenue aux sociétés robotiques étrangères qui souhaitent investir en Chine et nous encourageons les entreprises nationales à créer des centres de recherche et de développement à l'étranger », a-t-il ajouté.

D'après un rapport publié jeudi par le ministère, l’échelle du marché de l’industrie robotique chinoise devrait atteindre 8,74 milliards de dollars en 2018, après un taux de croissance annuel moyen de 29,7% au cours des cinq dernières années.

La recherche en robotique progresse rapidement en Chine, ce qui est bon pour le développement du pays en interne et à l’échelle mondiale, estime pour sa part Richard Voyles, directeur du Collaborative Robotics Lab à l’université américaine Purdue, ajoutant que « Les progrès scientifiques généraux sont partagés régulièrement et sont bénéfiques pour nous tous, rien que du point de vue des connaissances générales et pour les progrès du secteur ».

Par ailleurs, un rapport publié en février par la Fédération internationale de robotique a montré que la Chine a connu une augmentation marquée de la densité de robots, le taux passant de 25 unités pour 10 000 employés en 2013 à 68 unités en 2016. Ce taux de 68 unités pour 10 000 employés place la Chine en deuxième position dans le classement de la densité de robots derrière le Royaume-Uni.

Les États-Unis considèrent de plus en plus la Chine comme un rival dans le développement scientifique et technologique et, avec son enquête en vertu de l'Article 301, le représentant du commerce américain (USTR) a pris pour cible les projets industriels de la Chine, tels que « Made in China 2025 ». Les robots chinois ont également été inclus dans la liste des nouveaux droits de douane américains.

Une coopération nécessaire

SIASUN Robot Automation Co, un important fabricant de robots industriels dont le siège est à Shenyang, capitale de la province du Liaoning (nord-est de la Chine), exporte ses produits dans plus de 32 pays et régions d'Europe et d'Amérique du Nord. « Pour le moment, les tensions commerciales actuelles ont peu d'impact sur nos activités », a déclaré Qu Daokui, PDG de SIASUN.

Aucun pays ne peut avoir une chaîne d'approvisionnement complète sans interagir avec d'autres pays, a-t-il noté, ajoutant que « Je pense que les tensions commerciales n'auront pas un impact énorme sur nos activités, car notre entreprise est présente dans plus de 30 pays et régions », soulignant également que l'avenir consiste à créer des synergies précieuses et à renforcer la coopération mondiale.

Selon le rapport du ministère, avec un tiers du marché mondial, la Chine est le plus grand marché pour l’application des robots industriels.

En outre, la position unilatérale adoptée par les États-Unis pourrait donner aux entreprises chinoises plus de possibilités de collaborer avec leurs homologues européens.

« La Chine est le plus grand marché de robots au monde et cela est très intéressant pour toutes les sociétés de robotique ici », a ainsi déclaré Rainer Bischoff, vice-président d'UE Robotics à Bruxelles, notant que ce qui se passe actuellement conduira à davantage de coopération autour des États-Unis, mais peut-être pas avec eux. « Cela signifie également qu'il y aura plus de coopération entre l'Europe et la Chine », a ajouté M. Bischoff, qui est également responsable de la recherche d'entreprise chez le fabricant allemand de robotique KUKA.

Enfin, pour Richard Voyles, qui a servi au Bureau des politiques scientifiques et technologiques de la Maison-Blanche sous l'administration Obama, la technologie rétrécit le monde et la coopération augmente progressivement, malgré « des tensions occasionnelles ».

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Source:french.china.org.cn