La Chine reste confiante malgré le ralentissement de l'économie et les tensions commerciales avec les États-Unis

Le ralentissement de l’économie chinoise au deuxième trimestre 2018 est conforme aux mesures prises par le pays pour ajuster sa structure économique. L'économie reste stable et saine malgré les incertitudes, ont indiqué mardi des experts.

En juillet, la croissance de la valeur ajoutée totale des entreprises industrielles au chiffre d’affaires annuel de 20 millions de yuans (2,9 millions de dollars) ou plus était en hausse de 6 % par rapport au mois de juin, selon le Bureau national des statistiques.

Cependant, les indicateurs économiques concernant les ventes au détail de biens de consommation, les investissements en actifs fixes et la production de services étaient plus bas qu’en juin.

Au mois de juillet, le total des ventes au détail de biens de consommation a atteint 3,07 milliards de yuans, soit une hausse de 8,8 % en glissement annuel, mais un ralentissement de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois de juin. Parallèlement, les investissements dans les infrastructures ont augmenté de 5,7 % en glissement annuel au cours des sept premiers mois de l’année, mais montrent un ralentissement de 1,6 point de pourcentage par rapport au résultat du premier semestre.

« Nous avions déjà vu des signes de ralentissement au deuxième trimestre, qui ont provoqué des inquiétudes sur le ralentissement de la croissance économique au cours du prochain semestre. Cependant, les données industrielles de juillet ne sont pas surprenantes pour la plupart des analystes », a déclaré Cong Yi, professeur d'économie à l'Université des finances et d'économie de Tianjin.

Liu Dongliang, analyste chez China Merchants Bank, a noté dans un communiqué que le ralentissement continu de la consommation suscitait des inquiétudes, car il était principalement dû au ralentissement de la croissance du revenu disponible des Chinois.

« En conséquence, la difficulté de stimuler la consommation [vers des niveaux plus élevés] à l'avenir sera plus grande dans un contexte de ralentissement économique national et de guerre commerciale avec les États-Unis », a déclaré M. Liu.

Récemment, la chute du marché des actions A et du taux de change du yuan a suscité de vives inquiétudes, et l’effondrement de centaines de plateformes peer-to-peer (P2P) a rendu les investisseurs nerveux.

« Le plus gros problème pour l'économie, la finance et les marchés chinois est celui de la confiance », a déclaré Jiang Xipei, président de la société Far East Cable Co, lors d'un débat organisé vendredi par le Conseil d'État.

« Le gouvernement central souligne actuellement l'importance de la stabilité, ce qui montre que les autorités ont reconnu les problèmes inhérents à l'économie nationale, notamment en matière d'instabilité du marché boursier et de perspectives négatives des investisseurs sur les marchés financiers. Ce n’est qu’en assurant l’approfondissement des réformes qu’on améliorera la confiance des investisseurs et qu’on injectera un nouvel élan dans le marché », a estimé M. Cong.

Renforcer la confiance

« La bonne nouvelle est que le gouvernement chinois est pleinement conscient des problèmes du marché financier. Si ces problèmes peuvent nous encourager au calme et à la prudence, cela pourrait être une bonne chose. La réforme est aussi motivée par des problèmes existants », a-t-il noté.

En dépit de contextes internes et externes complexes et graves, la Chine maintiendra des fondamentaux économiques solides et stables et poursuivra sa transformation, sa modernisation et son ajustement structurel, a indiqué mardi Liu Aihua, porte-parole du BNS.

Le facteur principal du ralentissement de la croissance est l’ajustement structurel, qui est nécessaire pour éliminer les secteurs de l’industrie manufacturière demandant traditionnellement une forte main-d’œuvre et de nombreuses ressources, a déclaré M. Cong. La modernisation de la structure industrielle est une tâche vitale, a-t-il ajouté, et pendant cette période de transition, un ralentissement temporaire est inévitable.

Liu Aihua a rappelé que les dépenses de consommation ne représentaient encore que 53,6 % du PIB, ce qui est bien en dessous du niveau des pays développés qui dépasse les 70 %. Cela montre l’étendue du potentiel du secteur de la consommation.