La Chine réfute les critiques à l'OMC

La Chine a défendu jeudi son rôle à l'OMC face aux critiques croissantes de certains membres de l’organisation. Elle a rappelé qu'elle a tenu les promesses faites à l'organe commercial multilatéral et que ses efforts continus de réforme ont créé de grandes opportunités pour la croissance économique mondiale et des bénéfices tangibles pour ses partenaires commerciaux et d'investissement.

Alors que l'OMC entamait une étude biennale des politiques commerciales de la Chine, face à l'unilatéralisme croissant et au protectionnisme commercial en particulier des États-Unis, les autorités chinoises ont exhorté les autres pays à cesser leurs critiques injustes envers la Chine.

« Nous exhortons certains membres à ne pas voir la Chine de manière subjective et à ne pas dresser de portrait en utilisant une pensée dépassée », a déclaré Gao Feng, porte-parole du ministère chinois du Commerce, lors d'un point de presse jeudi. « Depuis son adhésion à l'OMC, la Chine s'est toujours conformée aux règles de l’organisation et a rempli ses obligations en tant que membre responsable. »

La Chine montre la voie

Les propos de M. Gao font suite à un discours prononcé par le vice-ministre chinois du Commerce, Wang Shouwen, lors du 7e examen de la politique commerciale de la Chine à Genève, qui a souligné la contribution de la Chine à l'économie mondiale.

« En se préparant à la mondialisation, la Chine a créé d'importantes opportunités pour la croissance économique mondiale et a procuré des bénéfices tangibles à ses partenaires commerciaux et d'investissement », a affirmé Wang Shouwen.

M. Wang a fait remarquer qu'entre 2001, année d’entrée de la Chine à l'OMC, et 2017, les importations chinoises ont augmenté de 13,5 % par an en moyenne, deux fois plus que la moyenne mondiale, tandis que ses importations de services ont augmenté de 16,7 % durant la période, soit 2,7 fois plus que la moyenne mondiale.

Dans le cadre de l'étude de l'OMC, la Chine a reçu 1963 questions écrites de la part de quarante-deux membres. M. Wang a indiqué que la Chine a déjà répondu aux 1627 questions soumises avant le 28 juin et qu'elle répondra aux questions restantes dans un délai d'un mois, conformément aux règles de l'OMC.

La Chine a reçu un peu plus de questions cette fois, mais « il n'y a pas eu d'augmentation significative », a observé Tu Xinquan, doyen de l'Institut chinois des études sur l'OMC à l'Université de commerce international et d'économie de Beijing (UIBE). Il a estimé que l’étude est « simplement une plateforme » de communication.

« Il est naturel que les autres membres se posent des questions sur la Chine. S'il y a un problème, ce n’est pas grave, nous pouvons facilement y remédier en suivant les règles de l'OMC », a noté He Weiwen, chercheur au Centre pour la Chine et la mondialisation (CCG). « Toutefois, si certains pays critiquent la Chine en utilisant leurs propres critères, ce n'est pas pertinent. »

Une critique ironique

En évoquant des politiques industrielles prétendument nuisibles et des transferts contraints de technologies étrangères, des fonctionnaires américains auraient déclaré durant la réunion que la Chine n'avait pas respecté les règles de l'OMC et appelé à une « prise de conscience ». L'UE, le Japon et d'autres membres se joignent semble-t-il aux États-Unis pour critiquer la Chine lors de la réunion.

« En brandissant leurs propres critères à l'OMC, ce sont les États-Unis qui ne respectent pas les règles de l’organisation », a ajouté He Weiwen, en rappelant que l'OMC est un organisme multilatéral et que les États-Unis ne peuvent dicter leurs procédures, en particulier après avoir pris des mesures unilatérales.

Les États-Unis ont adopté une série de mesures contre la Chine et d'autres membres de l'OMC. Ils ont imposé des droits de douane sur 34 milliards de dollars de marchandises chinoises, tout en menaçant de surtaxer 200 milliards de dollars de marchandises supplémentaires.

« Il est absurde que les États-Unis essaient d'utiliser l’organisation qu'ils ignorent pourtant lorsqu’ils décident d’actions unilatérales contre la Chine », a-t-il ajouté, en précisant que les États-Unis ont reçu plus d'une douzaine de plaintes à l'OMC, notamment de l'UE et du Japon.

Dans une allusion évidente aux États-Unis, M. Wang a appelé tous les membres de l'OMC à « résister fermement à l'intimidation commerciale, au protectionnisme et à l'unilatéralisme », en soulignant que le système commercial multilatéral est confronté à d’importants défis.