Contre toute attente, la banque centrale de Chine a laissé jeudi ses coûts d’emprunts inchangés pour les prêts interbancaires, malgré la hausse des taux d’intérêt de référence par la Réserve fédérale américaine (Fed). Cette décision a déclenché de nouvelles inquiétudes sur l’état de l’économie chinoise.

La hausse des coûts d’emprunts par la Banque populaire de Chine (BPC, la banque centrale) était attendue après la hausse des taux d’intérêt de référence par la Fed, pour réduire les risques de fuites potentielles de capitaux.

Le ralentissement dans la croissance de la production industrielle, des investissements et des ventes au détail en Chine est dû au fait, que le pays poursuit ses efforts dans le désendettement, la répression des entreprises polluantes et les progrès d’une transition nécessaire de la quantité vers la qualité.

Malgré ce ralentissement, les dividendes apportés par une économie chinoise plus ouverte et davantage tirée par la consommation continuent d’être attractifs pour les investisseurs mondiaux. Cet attrait ne pourra que grandir, maintenant que les dirigeants chinois ont annoncé de nouvelles mesures substantielles pour ouvrir encore davantage l’économie chinoise aux investisseurs internationaux.

Cependant, le plan de la Fed d’accélérer le rythme de ses hausses de taux d’intérêts - deux cette année et quatre l’année prochaine - risque d’exacerber les incertitudes mondiales qu’a fait naître la posture économique et commerciale adoptée par les Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump doit rencontrer ses principaux conseillers commerciaux ce vendredi, afin de prendre une décision sur la mise en place de droits de douane sur des importations de marchandises chinoises, dont la valeur se compte en milliards de dollars. Certains craignent que la guerre commerciale latente depuis plusieurs mois entre les deux plus grandes économies mondiales soit inévitable. 

La Chine poursuit les pourparlers pour résoudre ce différend commercial, comme l’a annoncé jeudi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Il est donc à espérer que M. Trump « cessera le feu », afin de donner aux négociations en cours du temps pour trouver une solution.

Par ailleurs, il est temps pour la Chine et les autres économies majeures de coopérer pour mieux faire face aux défis qu’engendre la poursuite agressive d’avantages commerciaux par les Etats-Unis. Une meilleure coordination politique est nécessaire pour minimiser les implications des politiques américaines et apaiser les fluctuations financières mondiales, dont certaines économies de marché émergentes sont déjà les victimes.