Les Etats-Unis et la Chine ont « convenu des grandes lignes d'un accord » pour régler la question du fabricant chinois d'équipements de télécommunications ZTE, a rapporté  le Wall Street Journal.

Le quotidien cite des personnes proches de l’affaire indiquant que les détails « sont encore en train d'être mis au point ».

Si un accord est conclu, le gouvernement des Etats-Unis supprimera l'interdiction faite aux entreprises états-uniennes de vendre des composants et des logiciels à ZTE, selon l’article.

Cependant, l'assouplissement possible de cette interdiction devra passer les examens de sécurité nationale des Etats-Unis, ajoute le journal.

Lundi également, le secrétaire états-unien au Trésor Steven Mnuchin a déclaré à la chaîne de télévision CNBC que « l’intention (de cette interdiction) n'était pas de mettre l'entreprise en faillite ».

Le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, qui supervise l'affaire ZTE, devrait normalement se rendre à Beijing la semaine prochaine.

ZTE a refusé mardi de commenter la situation.

Wei Shaojun, professeur en microélectronique à l'université Tsinghua, a déclaré que « Si l'interdiction est levée, ce sera une bonne nouvelle pour ZTE, ses fournisseurs états-uniens, et l'industrie électronique mondiale dans son ensemble ».

ZTE représente environ 10% du marché mondial des télécommunications et est le quatrième plus important vendeur de smartphones aux Etats-Unis. Les entreprises états-uniennes fournissent entre 25% et 30% des composants des équipements de ZTE.

« Un règlement approprié de la crise atténuera la crainte généralisée que cet incident puisse avoir un impact catastrophique sur les 80000 employés de ZTE ainsi que sur une partie de ses partenaires industriels mondiaux », a indiqué M. Wei.

Selon lui, bien que ZTE puisse avoir besoin de payer des amendes et de remanier son personnel de direction, la levée de l'interdiction donnera à cette entreprise basée à Shenzhen une planche de salut pour la reprise des opérations.

En avril, le département du Commerce des Etats-Unis a déclaré qu'il allait imposer une interdiction d’achat de sept ans par ZTE de technologies états-uniennes essentielles, dont l’achat de puces, pour avoir violé les conditions d'un accord de règlement de sanctions.

Cette interdiction est le dernier développement dans la punition de ZTE par le gouvernement états-unien après que l'entreprise a plaidé coupable l'année dernière d'avoir violé les lois états-uniennes en vendant des composants électroniques à l’Iran. ZTE a déjà payé 890 millions de dollars en amendes et pénalités, mais devait également sanctionner les personnes responsables de cette vente à l’Iran, ce qu’elle n’a pas fait.

Wang Peng, vice-président du Centre chinois pour le développement de l'industrie de l'information, un groupe de réflexion affilié au ministère de l'Industrie et des Technologies de l’information, a souligné que la « crise ZTE » soulignait l'importance pour les entreprises chinoises de redoubler d’efforts afin de développer des technologies clés en Chine.

« De plus, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les capacités de contrôle des risques et pour perfectionner les philosophies de gestion d'entreprise ainsi que les compétences au sein des entreprises chinoises », a déclaré M. Wang.