Envoyer [A A]

La lutte contre l’unilatéralisme nécessite les efforts conjoints de la Chine et de l’UE

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 05. 2018 | Mots clés : Emmanuel Macron,Wang Yi,unilatéralisme

Le conseiller des affaires d’Etat et ministre des Affaires étrangères de Chine, Wang Yi, a rencontré le président français Emmanuel Macron mercredi à Paris, au cours de la première étape de sa tournée européenne. Au cours des prochains jours, il se rendra également en Espagne et au Portugal. Coïncidant avec le 15e anniversaire du partenariat stratégique global Chine-UE, le voyage de Wang Yi devrait initier une période d’interactions fréquentes entre les deux parties. Dans le même temps, les récentes mesures des Etats-Unis apportent également à la Chine et à l’Union européenne une autre raison de collaborer.

La veille de la visite de Wang Yi, le président du Conseil européen Donald Tusk critiquait vertement le président américain Donald Trump, déclarant: « Grâce à lui, nous nous sommes débarrassés de toutes nos illusions. Nous avons réalisé que lorsqu’on a besoin d’un coup de main, celle-ci se trouve au bout de son propre bras. »

Cette déclaration faisait suite à l’annonce par Washington de son intention d’imposer des sanctions sur les entreprises européennes commerçant avec l’Iran, après le retrait américain de l’accord nucléaire iranien.

Précédemment, l’UE s’efforçait de serrer les dents et de continuer à sourire face à la ténacité de M. Trump. Bruxelles souhaitait sauvegarder son investissement et garantir sa sécurité de la part des Etats-Unis, mais aussi stimuler sa propre confiance par le biais d’une alliance US-UE dans le contexte du Brexit et des désaccords croissants au sein de l’union.

Cependant, il n’en allait pas de même pour Donald Trump, qui souhaitait uniquement se décharger des responsabilités internationales, ériger des murs protectionnistes et briser les partenariats commerciaux. L’Europe a finalement réalisé, qu’il était absurde de fantasmer sur une quelconque fiabilité des Etats-Unis.

« America first » (« l’Amérique d’abord ») a fourni au président américain une dynamique suffisante pour menacer les entreprises européennes, tout en avançant des modalités sévères à l’encontre de Beijing au cours des négociations commerciales sino-américaines. Il n’est pas exagéré de dire que M. Trump pose un risque considérable à la distribution optimum des ressources, aux progrès techniques et au bien-être des consommateurs, qui constituent l’ensemble des bénéfices de la mondialisation, du libre-échange, de la concurrence du marché et de la survie du plus fort.

Pour M. Tusk, l’UE doit affronter des défis mondiaux créés par le manque de fiabilité de Donald Trump.

L’Europe n’est pas la seule à confronter l’unilatéralisme américain. Au fil des années, la Chine s’est dévouée à la protection du multilatéralisme, à la poursuite d’une politique d’ouverture, à la participation proactive dans les affaires internationales et au soutien à l’Organisation des Nations unies, pour que celle-ci puisse jouer un rôle majeur dans la gouvernance mondiale. Elle a également soutenu le travail conjoint avec l’UE dans la lutte contre le terrorisme, le changement climatique et la coopération des tiers.

Néanmoins, la collaboration manquait auparavant d’une motivation intrinsèque en-dehors du commerce bilatéral. La plupart du temps, le consensus était atteint à cause d’une stimulation externe, provenant notamment des Etats-Unis. Face à la pression de Washington, la première réaction de la Chine et de l’UE n’a pas été de faire front commun, mais de négocier chacune séparément avec les Etats-Unis. Cela mérite une certaine introspection.

Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a déclaré: « Désormais, nous avons un monde multipolaire et sans leader. Nous pouvons parler du G7, du G8 ou du G20, mais la description la plus appropriée serait G-Zéro. Nous allons devoir apprendre à vivre et à prospérer dans ce monde nouveau. »

L’heure est à la délibération attentive par Beijing et Bruxelles sur la façon dont ils peuvent renforcer leur coopération. Celle-ci ne vise pas uniquement à limiter la pression imposée par les Etats-Unis, mais à maintenir et à améliorer l’ordre mondial actuel.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn