La Chine doit préparer davantage de mesures pour contrer les nouvelles mesures commerciales prises par les Etats-Unis si les deux parties ne parviennent pas à un accord lors des pourparlers économiques et commerciaux bilatéraux qui auront lieu cette semaine à Beijing, ont annoncé lundi des économistes.

Le conflit commercial, qui a été initié par le président américain Donald Trump, a déjà généré une forte opposition intérieure aux États-Unis.

Donald Trump a toutefois annoncé jeudi dernier que le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, se rendraient à Beijing pour des discussions.

Feront également partie de la délégation américaine le haut conseiller économique du président américain, Larry Kudlow, et le conseiller commercial Peter Navarro. Selon les médias, les pourparlers devraient avoir lieu jeudi et vendredi.

« Même si la position ferme de la Chine a incité M. Trump à envoyer tous ses hauts responsables économiques négocier pour éviter une guerre commerciale, ce sera une discussion difficile entre les deux parties, sinon l'administration Trump et le président lui-même apparaitront comme faibles », a souligné Tu Xinquan, professeur à l'Université de commerce et d'économie internationaux.

En plus du commerce, a déclaré M. Tu, les Etats-Unis veulent limiter la capacité de la Chine à attirer les investissements directs étrangers. Les États-Unis sont également profondément préoccupés par les modernisations industrielles, les transferts de technologie, les flux de talents et la protection de la propriété intellectuelle de la Chine. Ils veulent également, a-t-il souligné, soulager la pression à la baisse sur leur marché boursier.

« Les Etats-Unis étaient une destination idéale pour l'investissement car ils offraient aux investisseurs mondiaux la stabilité et la sécurité des actifs, mais le leadership instable de Donald Trump a mis en péril les capitaux internationaux aux Etats-Unis et rendu nerveux les investisseurs sur le marché américain ».

Mei Xinyu, chercheur émérite à l'Académie chinoise du commerce et de la coopération économique internationaux, qui dépend du ministère chinois du Commerce, estime pour sa part que l'escalade du conflit commercial a irrité les agriculteurs et les entreprises américaines -en particulier dans les secteurs des technologies de pointe et des services- et accentué la pression sur les candidats du Parti républicain à l'approche des élections de mi-mandat au Congrès, qui auront lieu en novembre prochain aux Etats-Unis.

Parallèlement, M. Mei a rappelé que la Chine est devenue plus sophistiquée dans la gestion des différends commerciaux avec des contre-mesures rapides et efficaces. Depuis le mois de mars, le ministère a réaffirmé à plusieurs reprises que la Chine n'abandonnerait pas ses droits et intérêts et prendra toutes les mesures nécessaires pour les défendre fermement.

Selon Long Guoqiang, vice-président du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'Etat -le gouvernement chinois- parce que la Chine et les Etats-Unis sont toutes deux de grandes économies impliquées dans les chaînes de valeur mondiales, et les exportations des deux pays comprennent des entrées de valeur importantes venant des autres économies.

« Les négociations à venir ne peuvent donc pas être considérées comme une réunion destinée à résoudre les problèmes commerciaux bilatéraux », a-t-il déclaré. « Il s'agit de maintenir le système commercial multilatéral mondial fondé sur des règles ».