La Banque mondiale relève ses prévisions pour la croissance chinoise

La Banque mondiale a relevé jeudi à 6,5 % ses prévisions de croissance du PIB chinois pour cette année, contre 6,4 % lors de ses dernières prévisions en janvier. Des analystes estiment en effet que l’économie chinoise pourrait progressivement atteindre le creux de la vague cette année, et connaître une amélioration de la qualité de la croissance.

La Banque mondiale a également indiqué dans son rapport actualisé sur les prévisions de croissance pour la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique que la Chine avait réalisé des progrès dans sa restructuration économique.

« Après avoir progressé plus vite que prévu en 2017, la Chine devrait ralentir modérément à 6,5 % en 2018, alors que son économie continue à se rééquilibrer au détriment des investissements et au profit de la consommation intérieure avec des politiques visant à ralentir l'expansion du crédit et à améliorer la qualité de la croissance », selon le rapport.

Hu Yuexiao, économiste en chef de la société de bourse Shanghai Securities, a déclaré que la deuxième plus grande économie du monde pourrait commencer à atteindre son niveau le plus bas cette année et que la tendance de base sera « une croissance stable et en amélioration ». « Bien que le taux de croissance du PIB n’ait pas augmenté significativement, la qualité de la croissance s'est améliorée », a-t-il remarqué. « Les investissements se stabilisant et les bénéfices des entreprises augmentant, le marché deviendra plus confiant dans l’économie du pays. »

La croissance du PIB de la Chine était de 6,9 % en glissement annuel l’année dernière et il est prévu que les premières statistiques sur la croissance de qualité soient publiées mardi prochain, les analystes tablant largement sur une croissance de 6,8 % au cours du premier trimestre.

La croissance solide de l’économie chinoise permettra de soutenir avec force la reprise économique mondiale et de fournir des opportunités de développement sans précédent aux populations des autres pays, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques de Chine (BNS).

La croissance moyenne et élevée de la Chine ces dernières années en a fait un moteur indispensable et un stabilisateur de la reprise économique mondiale et du développement durable, a indiqué le BNS dans un article publié sur son site internet. De 2013 à 2016, la part du PIB chinois dans le total mondial a augmenté pour passer de 12,5 % à 14,8 % et sa croissance annuelle moyenne du PIB a été de 7,2 %, bien plus rapide que celle des Etats-Unis, des économies de la zone euro et du Japon, selon le BNS. Des calculs du BNS montrent par ailleurs que la croissance annuelle moyenne de l’économie mondiale aurait ralenti de 0,6 point de pourcentage entre 2013 et 2016 si la contribution de la Chine n’avait pas été prise en compte. Elle représentera 15,3 % du PIB mondial si l’économie mondiale se développe à environ 3 %, comme le prévoit la Banque mondiale, a indiqué le bureau.

La forte population chinoise et la croissance économique stable ont fourni une grande marge de manœuvre au développement des entreprises du monde entier, a noté le BNS. « De plus en plus d’entreprises des économies développées sont entrées sur le marché chinois et ont réalisé d’énormes bénéfices et renforcé leur coopération avec la partie chinoise. » En 2015, par exemple, les exportations américaines de biens et de services vers la Chine ont créé 910 mille emplois aux États-Unis, a indiqué le BNS, citant des statistiques du Département du commerce des Etats-Unis.