Le modèle durable devrait poser des fondations solides pour le futur de l’économie chinoise.

Les 31 provinces, municipalités et régions autonomes de la partie continentale de la Chine ont publié les chiffres de leur PIB et ajusté leurs discours sur la façon dont ils développeront leurs économies cette année, visant la qualité de la croissance et la durabilité.

Selon les analystes, une telle transition n’affectera pas la croissance du PIB national de manière significative cette année, mais permettra de poser de solides fondations pour le développement futur.

La province du Guangdong a enregistré un PIB de 8990 milliards de yuans (1150 milliards d’euros) en 2017, se plaçant pour la 29e année consécutive en tête de liste dans le pays. Son PIB équivaut à peu près à l’économie de la Corée du Sud, dont le PIB se plaçait en 11e position mondiale en 2016, selon la Banque mondiale.

Le Jiangsu et le Shandong, dont les PIB ont atteint respectivement 8590 milliards de yuans et 7270 milliards de yuans, se placent en 2e et 3e position.

A l’exception de cinq provinces et régions, toutes les localités ont enregistré un PIB dépassant les 1000 milliards de yuans l’année dernière, selon les bureaux locaux des statistiques.

Tout en accomplissant un développement économique stable, les provinces et régions ont changé de stratégies de développement en accord avec l’appel des hauts dirigeants du pays à atteindre un développement de haute qualité.

Treize provinces et régions ont réduit leurs objectifs de croissance de PIB. La plupart des gouvernements locaux ont accordé plus d’importance au développement de nouvelles industries et des secteurs de haute technologie, à la promotion des moyens de subsistance de la population et à la réduction de la pauvreté, afin d’améliorer la qualité de la croissance.

Le Shandong s’est par exemple efforcé de s’élever dans la chaîne de valeur industrielle en modernisant sa production manufacturière et en recherchant une plus grande croissance pour les industries de haute technologie. Dans la province du Guizhou, les mégadonnées et la production d’équipements sont devenus des piliers majeurs de la croissance locale.

Dans le même temps, les gouvernements locaux dépensent davantage sur les moyens de subsistance de la population. Dans la province du Hunan, la proportion des dépenses dans ce domaine par rapport au total des dépenses publiques a augmenté de 1,2 point de pourcentage en glissement annuel sur les onze premiers mois de l’année.

« Dans la nouvelle ère, toutes les provinces et régions font des efforts pour créer de nouveaux moteurs de croissance, promouvoir les moyens de subsistance de la population et réduire la pauvreté », a expliqué Hu Shaowei, un économiste du Centre d’information d’Etat.

La Conférence centrale sur le travail économique en décembre a vu la « Pensée de Xi Jinping sur l’économie socialiste à la chinoise de la nouvelle ère » prendre forme. Celle-ci met l’accent sur un développement de haute qualité, plutôt que sur la poursuite de taux élevés de croissance du PIB.

Le changement dans le modèle de croissance devrait apporter cette année une certaine pression sur le taux de croissance de la deuxième économie mondiale. Les gouvernements locaux doivent donc équilibrer la qualité du développement et les taux de croissance à court terme pour niveler les effets négatifs de la restructuration économique, explique Hu Shaowei.

Malgré cette nouvelle « philosophie », la croissance du PIB chinois devrait rester stable, estime cependant Liang Haiming, économiste en chef du China Silk Road iValley Research Institute: « Etant donné la reprise économique mondiale rapide et, sur le plan domestique, la relance de la consommation ainsi que la nouvelle dynamique de croissance apportée par la réforme structurelle du côté de l’offre, la croissance du PIB chinois devrait se maintenir entre 6,5 % et 6,7 % cette année. »

Selon lui, « il n’y a pas d’inquiétudes majeures à avoir sur la transition des gouvernements locaux vers des modèles de croissance plus durable ».