Les entreprises d’e-commerce progressent dans l'éradication des contrefaçons

Le géant du commerce électronique Alibaba Group Holding Ltd a fait des progrès considérables dans l’élimination des produits contrefaits sur son site d'achat en ligne Taobao en 2017. Les demandes de retour des marchandises ont chuté de 29 % par rapport à l’année précédente.

Sur 10 000 demandes de retour de produits l'année précédente, 1,49 ont été faites par des consommateurs les soupçonnant d'être des contrefaçons, contre 2,1 en 2016, selon le rapport annuel 2017 de Alibaba sur la protection de la propriété intellectuelle.

Le rapport est le premier du genre et a été publié après que Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, a proposé de « traiter les contrefaçons de la même manière que la conduite en cas d’ivresse » au début de l'année dernière. Le rapport indique que 97% des produits que le groupe a pris l'initiative de retirer de la plateforme en ligne pour suspicion de violation de la propriété intellectuelle ont été retirés immédiatement, avant même qu’une transaction ait pu avoir lieu.

Au total, 240 000 magasins Taobao ont été fermés l'année dernière parce qu'ils étaient soupçonnés de vendre de faux produits, contre 180 000 en 2016, selon le rapport publié mercredi.

Ces résultats ont en grande partie été possibles grâce aux technologies de grandes données du groupe, qui ont scanné quotidiennement près de 2 milliards de produits sur le site pour repérer les produits douteux, ainsi que 600 millions d'images publiées par les vendeurs en ligne. Ces technologies ont également identifié les vendeurs de produits contrefaits qui utilisaient des descriptions adaptées pour éviter les contrôles, a déclaré Zheng Junfang, responsable de la gouvernance des sites d'Alibaba.

« Nous avons également la technologie d'authentification des personnes qui demande aux fournisseurs sur Taobao de prouver leur identité », a expliqué Mme Zheng.

Elle a dit qu'un certain M. Zhou, dont le magasin sur Taobao avait été fermé au début de l'année dernière pour vente de contrefaçons, a tenté d'ouvrir un autre magasin huit fois dans l'année, chaque fois avec une fausse carte d'identité.

En 2017, Alibaba a averti la police d'environ 1 910 cas de vente ou de production d'imitations, ce qui a lancé des interventions hors-ligne des policiers entraînant l’arrestation de 1606 suspects, selon le rapport. Le montant impliqué dans ces affaires s'élevait à environ 430 millions de yuans (66 millions de dollars).

Chen Jingkai, directeur adjoint des dossiers de propriété intellectuelle du bureau de police du Zhejiang, a indiqué que certains vendeurs se sont tournés vers d'autres plateformes comme JD, et vers les réseaux sociaux comme WeChat, ainsi que sur des forums en ligne.

« Tencent, qui exploite WeChat, affirme que WeChat Moments est le domaine privé des utilisateurs, il est donc difficile de coopérer avec la police pour enquêter sur les cas impliquant des ventes suspectes », a-t-il indiqué.

« En outre, il est plus difficile pour la police d'enquêter sur des dossiers tels que ceux-ci, car ceux qui vendent de faux produits sur WeChat Moments sont généralement de petits distributeurs qui n'ont pas de stock et qui pourraient prétendre que les transferts d’argent sont pour des amis et non pour des raisons commerciales », a-t-il observé.

Le groupe JD a déclaré dans une déclaration écrite au China Daily qu'il avait une attitude de tolérance zéro envers les contrefaçons sur sa plateforme d'achat en ligne et qu’il avait pris des mesures dans un large éventail de domaines pour s'assurer que les consommateurs puissent acheter des produits authentiques et de bonne qualité.

« En ce qui concerne le modèle économique du marché, JD permet à des vendeurs tiers bien établis et fiables de vendre des produits, après un processus de contrôles approfondis », a-t-il ajouté.