Mise en garde contre les investissements irrationnels à l'étranger

Par : Lisa |  Mots clés : investissements, acquisitions
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-07-2017

Mise en garde contre les investissements irrationnels à l'étranger

Juin 2016 : scène d'une conférence de presse annonçant l'acquisition par Suning d'une participation majoritaire dans l'Inter Milan. [Crédit photo : IC]

 

Des experts ont annoncé que les mouvements de capitaux transfrontaliers de la Chine devaient être en accord avec sa stratégie nationale, après que la Télévision centrale de Chine (CCTV) a évoqué le géant chinois du commerce au détail Suning dans un programme discutant des entreprises chinoises réalisant des acquisitions risquées à l'étranger, lui faisant perdre mercredi 6 % à ses actions.

Le programme de la CCTV, diffusé mardi soir, a largement discuté de ce que les officiels du gouvernement appellent les investissements « irrationnels » à l'étranger par un certain nombre d'entreprises chinoises, à la suite d'une déclaration sévère par la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR) sur les investissements chinois à l'étranger dans l'immobilier, les hôtels, les cinémas, le divertissement et les équipes sportives traditionnelles.

Dans le programme de la CCTV, l'acquisition par Suning d'une participation majoritaire dans l'Inter Milan en 2016 pour 270 millions d'euros a été mentionnée. Les marchés ont réagi en faisant plonger les actions de Suning Commerce - la branche cotée en bourse de Suning - de quelque 6 % au cours des échanges du mercredi matin.

Les actions de Suning ont terminé la journée à 10,63 yuans (1,36 €) par action à la bourse de Shenzhen, en baisse de 2,74 %.

« Si les entreprises passent ces accords avec leurs capitaux propres, tout ce qu'ils font est absolument justifié », a expliqué Yin Zhongli, un chercheur de l'Académie chinoise des sciences sociales.

« Le fait est qu'un bon nombre de ces entreprises ont des ratios d'endettement élevés et ont emprunté aux banques et aux institutions financières. Si leur investissement s'avère être mauvais, cela augmentera fortement les niveaux de prêts non-productifs pour les banques nationales. A cet égard, on peut dire que ces entreprises ont récolté des bénéfices en matière de relations publiques ou réalisé des fortunes aux dépens d'un renforcement des risques financiers domestiques », a-t-il ajouté.

Suning n'est pas le seul à réaliser des acquisitions dans les secteurs mentionnés par l'officiel de la CNDR.

Le conglomérat chinois Dalian Wanda Group, qui s'est lancé dans une série d'achats à l'étranger, notamment dans des chaînes d'hôtels et de cinéma, fait apparemment face à une suspension de ses emprunts.

Pas de changement de politique

A la suite d'une augmentation annuelle de 18 % des investissements directs étrangers (IDE) de la Chine en 2015, puis d'un bond de 44,1 % en 2016, les IDE chinois dans les secteurs non-financiers ont chuté de 45,8 % en glissement annuel sur le premier semestre 2017 pour atteindre les 48,19 milliards de dollars (41,88 milliards d'euros), selon les données publiées le 13 juillet par le ministère du Commerce (MOFCOM), dans un contexte de contrôle renforcé par les régulateurs.

« Le gouvernement chinois va continuer à encourager ses entreprises nationales à participer à la concurrence mondiale, associant la chaîne industrielle mondiale et la chaîne de valeur. Les entreprises chinoises compétentes et qualifiées réalisant des accords réels et conformes à l'étranger continueront à être soutenues. Sa politique de simplification des procédures administratives et d'amélioration de ses services dans la supervision des investissements étrangers restera également la même », indique Yan Shiqiang, un chercheur de l'Académie chinoise pour le commerce international et la coopération économique, affiliée au MOFCOM.

Pour Dong Dengxin, le directeur de l'Institut de finance et de valeurs mobilières de l'Université de science et technologie de Wuhan, « les mouvements de capitaux transfrontaliers doivent aller de pair avec la stratégie nationale de la Chine sur le développement [et] soutenir par exemple l'initiative des nouvelles Routes de la soie, qui est une stratégie nationale ».

« A l'avenir, les régulateurs vont probablement combiner leurs efforts sur l'amélioration des mécanismes à moyen et long termes avec un ajustement prudent sur le court terme. Ils continueront à faciliter les investissements extérieurs, mais ils se prémuniront également des risques [pouvant être engendrés] par des entreprises mondiales », estime Yan Shiqiang.

Dong Dengxin note que l'investissement transfrontalier fait également l'objet d'un contrôle minutieux aux Etats-Unis et au Canada. Selon lui, la Chine devrait apprendre de ces deux pays pour améliorer sa supervision, car celle-ci relève de la sécurité nationale.

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