Le développement économique du Xinjiang sur la voie rapide

Chaque soir, des ouvriers se rassemblent dans le parc industriel de Shenzhen à Kachgar, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest), attendant des bus pour rentrer chez eux.

Les entreprises du parc, fabricants de composants électroniques et usines textiles notamment, emploient plus de 3.000 ouvriers venus des villages et bourgs voisins, faisant du parc industriel l'une des zones les plus animées de la région.

De nombreuses entreprises très compétitives, étrangères à la région, ont créé des usines ou des filiales au Xinjiang dans le cadre du programme "jumelage et entraide", ce qui a permis aux habitants de trouver un emploi près de chez eux.

Le programme a permis à 19 provinces et municipalités d'apporter leur soutien en termes de finances ou de personnel au Xinjiang, en construisant de nouvelles infrastructures et en finançant les industries locales.

Depuis fin 2012, selon la Commission nationale du développement et de la réforme, les provinces et municipalités ont accordé plus de 13 milliards de yuans d'aides (environ 1,91 milliard de dollars) aux industries locales, permettant la création de plus de 500.000 emplois au Xinjiang.

Grâce au soutien des autres parties du pays, le Xinjiang a connu une croissance rapide au cours des dernières années, alors que les projets d'infrastructures ont rapproché la région du reste de la Chine.

Selon des données officielles, l'économie régionale du Xinjiang a augmenté de 7,6% en 2016, soit 0,9 points de pourcentage au-dessus de la moyenne nationale. Le revenu disponible par habitant a grimpé de 8,9% pour atteindre 18.355 yuans, ce qui est également plus rapide que le taux national.

Fin 2016, le taux de pauvreté dans la région a reculé à 10% ou moins, selon un livre blanc publié par le bureau d'information du Conseil des Affaires d'Etat de la Chine.

La croissance rapide a été stimulée en partie par l'amélioration des infrastructures, qui sont jugées cruciales par les autorités de la région afin de réduire la surcapacité, approfondir la réforme de l'offre et soutenir l'initiative "la Ceinture et la Route".

D'une superficie de 1,66 million de kilomètres carrés, environ le sixième de la superficie de la Chine, le Xinjiang est vaste et son infrastructure est encore loin d'être suffisante pour soutenir son développement.

D'après un rapport du gouvernement provincial publié au début de cette année, le Xinjiang s'engage à dépenser plus de 1.500 milliards de yuans dans le secteur des infrastructures en 2017, dont plus de 200 milliards de yuans dans de nouvelles routes, 34,7 milliards de yuans sur le réseau ferré, et 14,4 milliards de yuans pour améliorer l'aéroport d'Urumqi, capitale de la région.

D'après le même rapport, la région a également projeté d'investir plus de 227 milliards de yuans dans des projets tels que le détournement de cours d'eau, le transport d'énergie, et le cloud computing (informatique dématérialisée).

Le Xinjiang possède déjà 4.395 kilomètres d'autoroutes et 717 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse, ainsi que dix-huit aéroports civils, indique le rapport. Fin

L'initiative "la Ceinture et la Route", visant à construire un réseau commercial et d'infrastructures reliant l'Asie avec l'Europe et l'Afrique le long des anciennes routes commerciales de la Route de la Soie, a donné une nouvelle impulsion au développement du Xinjiang.

Depuis le lancement de l'initiative en 2013, Khorgos, un vieux port du Xinjiang bordant le Kazakhstan, a connu "un développement explosif", ont annoncé des responsables locaux.

L'année dernière, plus de 2.400 entreprises y ont été enregistrées. Le PIB de la ville était de 5,12 milliards de yuans en 2016, en hausse de 278% par rapport à 2015.

Se situant au coeur de la ceinture économique de la Route de la Soie, le Xinjiang est aussi en train de se construire une industrie forte, composée notamment d'une industrie chimique, d'une industrie textile, d'usines d'informatique ou de fabrication de machines-outils.

En 2017, l'investissement industriel devrait atteindre 461 milliards de yuans, dont 280 milliards de yuans concernent l'industrie manufacturière, en hausse de 51% par rapport à l'année dernière.