Les prévisions annoncent des importations chinoises totales d’une valeur de 8000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Cela représente d’immenses opportunités pour les entreprises américaines et le rééquilibrage de la balance commerciale, affirme un rapport du ministère du Commerce publié jeudi 25 mai.

Les produits des industries de l'énergie, de l'agriculture, du secteur manufacturier et des services stimuleront le commerce bilatéral, selon le Rapport de recherche sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

La Chine prévoit d'importer plus de soja et de coton des Etats-Unis, ainsi que des produits de pointe comme des avions, des circuits intégrés et des machines-outils, indique le document.

« Une augmentation de ces importations appuiera les services fournis par la Chine et nous aidera à améliorer nos secteurs industriels », a déclaré Sun Jiwen, porte-parole du ministère du Commerce.

Les échanges commerciaux sino-américains sont passés de 2,5 milliards de dollars en 1979 à 524,3 milliards de dollars l'année dernière. Ils représentaient 14,1 % du commerce extérieur de la Chine en 2016, selon l'Administration générale des douanes.

La Chine et les Etats-Unis discuteront cette année de projets visant à élever les importations de films américains, selon le rapport.

« La mondialisation est une base pour le développement des relations commerciales sino-américaines », a souligné M. Sun.

La Chine est un centre manufacturier de grande capacité en produits intermédiaires et bas de gamme. Les Etats-Unis gardent une place prépondérante dans les industries à forte valeur ajoutée. Ils disposent d'un secteur tertiaire extrêmement sophistiqué et se développent dans le domaine de l'innovation, de la recherche et du développement.

« La Chine et les Etats-Unis ont encore des domaines économiques sensibles et des préoccupations propres », a noté M. Sun. « Des facteurs comme les conditions nationales et les étapes de développement déterminent le statut, la division du travail et l'ouverture des deux pays dans un contexte de mondialisation. »

Le rapport a également souligné que les Etats-Unis continuent d'appliquer des restrictions sur les exportations de haute technologie en Chine, en interdisant notamment la vente de plusieurs produits hautement compétitifs dans le pays. Cela a fortement contribué au ralentissement des échanges de connaissances scientifiques et technologiques.

En 2001, les exportations américaines de haute technologie représentaient 16,7 % des importations chinoises de produits similaires. L'année dernière, ce taux est tombé à 8,2 %.

« Une vision historique des différences entre les deux pays est importante pour comprendre avec précision la tendance et le développement des relations économiques et commerciales bilatérales », a observé M. Sun.

Des relations commerciales plus étroites semblent toutefois possibles, selon Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux.

Il est convaincu que le Traité d'investissement bilatéral peut être complété dans le cadre du plan d'action de cent jours convenu par les deux pays.

Ce traité couvrira un éventail de secteurs tels que l'agriculture, les services financiers et l'énergie.

« La clé des négociations réside dans les interdits », a déclaré M. Wei. « Il est probable que les Etats-Unis trouvent la liste de domaines interdits par la Chine trop longue ». Cette liste comprend les domaines dans lesquels les investissements étrangers sont interdits. Tous les autres domaines sont présumés ouverts.

« La Chine devrait prendre des mesures comme l’assouplissement des restrictions de capitaux étrangers dans les banques, et les Etats-Unis devraient envisager d'ouvrir leur secteur de haute technologie à la Chine », a-t-il estimé.