La Chine et l’Allemagne devraient envoyer conjointement un signal fort en faveur de la mondialisation économique, ainsi que de la liberté de commerce et d’investissement, a déclaré mercredi le Premier ministre chinois Li Keqiang, lors d’une rencontre avec le vice-chancelier et ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, dans la capitale chinoise.

Li Keqiang note que des facteurs d’incertitude et d’instabilité sont particulièrement notables dans la situation politique et économique internationale.

Dans un tel contexte, les deux pays devraient « envoyer conjointement un signal fort de la Chine et de l’Allemagne, et de la Chine et de l’Europe, soutenant la mondialisation économique, le libéralisme, ainsi que la facilitation du commerce et de l’investissement, préservant la paix et la stabilité régionales, et encourageant le développement et la prospérité », selon un communiqué du gouvernement chinois.

Une relation saine entre la Chine et l’Allemagne, qui se développe de manière stable, est positive pour les deux nations, pour les relations sino-européennes et pour le monde.

Li Keqiang se rendra en visite officielle en Allemagne et en Belgique du 30 mai au 2 juin, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères. En Allemagne, Li Keqiang participera à la rencontre annuelle des Premiers ministres des deux pays.

M. Gabriel a indiqué, que l’Allemagne attendait avec grand intérêt la visite du Premier ministre chinois et qu’elle était engagée à construire conjointement un monde multiple, ainsi qu’un commerce libre et fluide.

Dans l’après-midi, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré lors d’une conférence de presse avec M. Gabriel, qu’au cours de la visite de Li Keqiang, la Chine espérait des progrès dans la coopération avec l’Allemagne dans les domaines incluant le soutien de l’initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime, les investissements bilatéraux et la production intelligente.

La Chine fera « tout son possible » pour aider le Sommet du G20 - qui doit se tenir au mois de juillet en Allemagne - à atteindre un nouveau consensus sur la base des accomplissements réalisés au Sommet de Hangzhou l’année dernière, et à envoyer un « signal actif, clair et fort » sur la coopération et la gouvernance économique mondiale.

Pour Zhao Junjie, un chercheur en études européennes de l’Académie chinoise des sciences sociales, Beijing et Berlin sont devenues les deux principaux défenseurs de la mondialisation, étant donné les objections du président américain Donald Trump à la mondialisation et au libre-échange.

« En dehors de la position de Trump, la Grande-Bretagne est en train de quitter l’Union européenne, tandis que le populisme d’extrême droite se développe en Europe. La mondialisation fait face à de nombreux défis à travers le monde. Une coopération plus étroite entre Beijing et Berlin permet de renforcer ses soutiens », explique-t-il.

Dans une interview publiée le 13 avril sur le site d’information sinophone The Paper, l’ambassadeur de l’Allemagne en Chine, Michael Clauss, indique : « Nous remarquons de plus en plus d’intérêts partagés entre l’Allemagne et la Chine, particulièrement sur les questions de la mondialisation. […] Cette tendance va continuer à l’avenir. Les deux pays seront de plus en plus proches. »