Les investisseurs chinois renforcent leur présence en Amérique du Sud

Les entreprises chinoises constituent un pilier des investissements directs étrangers (IDE) sur les marchés latino-américains et africains, alors que la mondialisation subit par ailleurs des revers.

Dans une interview au China Daily, le coprésident mondial du cabinet international d’avocats DLA Piper, Juan Picón, explique que la tendance devrait continuer au vu des retours de ses clients : « Un pourcentage croissant de nos clients, qui investissent directement en Amérique latine, viennent de la partie continentale de la Chine, notamment des secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la technologie. » Selon lui, l’Afrique connaîtrait une situation similaire.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique que les IDE au niveau mondial ont diminué de 13 % en 2016, pour atteindre les 1520 milliards de dollars (1412 milliards d’euros). Elle note également que les Etats-Unis restent la destination privilégiée avec 385 milliards de dollars (+ 11 % en glissement annuel), suivis par le Royaume-Uni (179 milliards de dollars) et la Chine (139 milliards de dollars). L’Europe a enregistré une chute de 29 %, suivie par l’Amérique latine et l’Afrique en termes généraux.

Juan Picón remarque cependant un intérêt grandissant de la part du gouvernement chinois et des entreprises chinoises dans la promotion des relations avec l’Amérique latine et l’Afrique. De plus, la dynamique des investissements chinois dans ces régions devrait encore être renforcée grâce à l’initiative chinoise des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime.

DLA Piper fut fondé en 2005 par la fusion entre trois cabinets d’avocats, deux basés aux Etats-Unis et un au Royaume-Uni. Pour Juan Picón, il reste encore de grands projets à développer en Amérique latine, qui nécessitent des programmes d’investissements considérables, notamment pour les différents projets nationaux d’infrastructures. Il ajoute que l’Amérique latine a toujours été très accueillante envers les investisseurs, avec des restrictions réduites sur les IDE.

Jusqu’à présent, DLA Piper a représenté plus de 30 entreprises chinoises, facilitant l’entrée de leurs clients dans les secteurs des services financiers, des infrastructures, des télécommunications, de l’ingénierie et l’agriculture. Les projets d’infrastructures de transport et liées à l’énergie se sont révélés plus attractifs pour ses clients chinois dans les pays comme le Mexique, le Pérou, le Chili et Cuba.

Selon lui, ce sont les Etats-Unis qui dominent le marché des IDE en Amérique latine. Mais au fil du temps, la relation de l’Amérique latine avec la Chine connaît une « plus grande maturité ».