Veto du ministre des Finances australien à la location d'un réseau électrique de Sydney par des soumissionnaires chinois

Par : Vivienne |  Mots clés : Ausgrid
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-08-2016

Scott Morrison, le ministre australien des Finances, a officiellement opposé hier son veto à la location par des soumissionnaires chinois d'un réseau électrique de Sydney, disant que l'accord n'aurait pas été dans l'intérêt de la nation.

L'annonce faite par M. Morrison intervient une semaine après qu'il ait fait part de plans préliminaires visant à interdire aux sociétés chinoises State Grid Corp, appartenant à l'État, et Cheung Kong Infrastructure Group, cotée à la bourse de Hong Kong, de soumissionner pour un bail de 99 ans sur une participation de 50,4% dans l'Ausgrid, du fait de « raisons de sécurité nationale confidentielles ».

L'annonce initiale de M. Morrison a soulevé des critiques de la part de la Chine, mais suscité également des accusations en Australie même, certains estimant que sa décision a été prise pour apaiser des législateurs influents avec des idées xénophobes, une critique contre laquelle le ministre des Finances s'est inscrit en faux.

« Dans la prise de cette décision, les préoccupations d'intérêt national ont été primordiales », a souligné M. Morrison dans un communiqué publié hier, sans pour autant donner davantage de précisions sur ces préoccupations.

De son côté, le ministère chinois du Commerce a, dans un communiqué diffusé sur son site Internet, déclaré que la décision témoigne de l'incertitude qui règne dans l'environnement d'investissement en Australie et porte sérieusement atteinte à la volonté des entreprises chinoises d'investir dans le pays.

La State Grid a pour sa part dit qu'elle « a du mal à comprendre et regrette profondément » la décision, ajoutant qu'elle avait suivi les règlements établis par l'Australie dans la soumission de son offre et avait répondu à toutes les exigences en matière d'appel d'offres.

Dans un communiqué, le Cheung Kong Infrastructure Group a quant à lui déclaré qu'il « rappelle que nous croyons que le gouvernement fédéral australien doit avoir des raisons indépendantes de l'évidence qui l'ont amené à prendre la décision concernée et que la question est sans rapport avec CKI. CKI réfléchit actuellement à ses options en ce qui concerne la situation ».

L'accord portant sur le réseau d'électricité de la Nouvelle Galles du Sud, appartenant à l'État, aurait rapporté plus de 10 milliards de dollars australiens (6,72 milliards d'euros). Mike Baird, Premier ministre de l'État de Nouvelle Galles du Sud, a fait part hier de son irritation face à la décision de M. Morrison, disant qu'elle retarderait la vente.

« Ce qui me fâche, c'est que cela aurait dû être déterminé beaucoup plus tôt », a-t-il dit aux journalistes. « Ce que nous devons faire maintenant, c'est poursuivre le travail ».

La semaine dernière, Bob Carr, directeur de l'Institut des relations Australie-Chine, qui se trouve à Sydney, et également ancien ministre des Affaires étrangères, a accusé le ministre des Finances de s'être soumis à la volonté des législateurs anti-establishment, qui ont fait une percée lors des élections générales qu'a connues le pays le mois dernier.


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